A glisser dans sa valise ou à télécharger sur sa liseuse, voici 6 romans witchy qui célèbrent la puissance des lignées féminines à dévorer à la plage ou ailleurs. Roman mémoriel, thriller ésotérique, saga familiale ou mythologique, conte fantastique, journal intime, vous avez l’embarras du choix parmi ces 5 pépites : 5 histoires de générations de femmes marquées par des secrets de famille, un patriarcat violent, des traumatismes historiques, la pratique d’un don, la résilience et parfois la vengeance. De la magie, du suspens, de l’amour et surtout beaucoup de sororité ! Je les ai adorés…
crédit photo de couverture – Jarph
crédit photo Sophie herolt petitpas – Solenne Jakovsky
Ce que j’ai aimé dans ces 6 romans witchy coups de cœur
- Des récits qui se croisent et s’emboitent les uns dans les autres.
Au fil des pages, les générations de femmes dialoguent par delà les mondes visibles et invisibles, à travers des signes, des codes secrets, des messages cachés, des objets.
- Ces romans witchy sont des histoires de mémoires, des secrets de famille, des malédictions
Les aïeules devenues fantômes ou pas transmettent à leurs filles, leurs petites filles leur histoire, leur dons, leur secret, leur sagesse et connaissance afin qu’elles brisent une malédiction ou rétablissent la vérité.
- La transmission d’un pouvoir, d’un don
Certaines sont sorcières d’autres médiums, prophétesse, guérisseuse, conteuse, brodeuse, passeuse de fantômes. Elles offrent en héritage un don, un outil, une connaissance. Certaines lisent l’avenir ou parlent aux fantômes en infusant des feuilles de thé, d’autres utilisent la puissance des éléments, les herbes guérisseuse ou les poisons, la peinture, l’écriture, l’art de broder des symboles ou des messages cachés.
- Des voyages dans le temps et l’espace
Les frontières entre le présent, le passé et le futur s’effacent. Certain récits mêlent la grande histoire et la dystopie. Côté paysage, on parcoure l’arrière pays niçois, le quartier de la Goutte d’or, l’Islande, le Nouveau Mexique, le Brésil, la Californie du Summer of love et Salem.
- La nature
Dans ces romans, les paysages, les lieux sont des personnages à part entière. Les éléments, les animaux, les plantes, les arbres, les pierres, les sous sol et même les villes qui ont recouvert des lieux sacrés délivrent des messages, des secrets, des aides providentielles.
- Ces romans witchy dévoilent les visages multiples de la « Sorcière »
Chacune de ces femmes, des anciennes ou plus jeunes, portent en elle l’archétype de la sorcière. Médiums, guérisseuses, tisseuses, conteuses, elles maîtrisent la magie du feu, des plantes, du tissage, des mots, de la communication avec les défunts.
Intriguée ? Il me tarde de vous partager le pitch de chaque histoire des 6 romans witchy.
Mes 6 romans witchy coup de coeur à dévorer cet été :
1. Si vous aimez le fantastique …
Du thé pour les fantômes, de Chris Vuklisevic, Folio
Genre : Réalisme magique – Grand Prix de l’Imaginaire 2024
Le pitch de ce roman witchy :
C’est l’histoire de deux sœurs Félicité et Agonie. Dès l’énoncé de leurs prénoms on pressent une différence de traitement. L’une sera aimée, adorée par sa mère, l’autre bannie et détestée. Quand le récit commence, les deux sœurs sont séparées depuis 30 ans. Elles se retrouvent à l’occasion de la mort de leur mère, Carmine. Pour entendre les derniers mots prononcés par celle-ci, elles doivent retrouver son fantôme. Leur retrouvaille ouvre la boîte de Pandore des rancœurs et autres secrets de famille. Félicité est une passeuse de fantôme douce et empathique. Agonie est une sorcière crainte et recluse qui crache des insectes venimeux. La quête révèle des vérités difficiles à entendre sur leur héritage et leurs dons respectifs mais à la fin une malédiction est brisée
Une citation : « On m’a appelée pour raconter cette histoire. Car chaque tasse de thé contient une légende, et chaque fantôme un regret »
Dons de sorcière : Dialoguer et apaiser les fantômes pour Félicitée, la magie des plantes et des poisons pour Agonie
2. Si vous aimez la littérature étrangère …
Le territoire perdu, de Kali Fajardo-Anstine, Seuil collection Voix Autochtones
Genre : Saga mémorielle et politique – Premier roman – Finaliste du National Book Award
Le pitch
L’histoire se situe à Denver, Colorado, en 1933. Luz Lopez dite « Petite lumière » est une jeune mexicaine métisse. Elle subit une triple discrimination. Du sang autochtone et mexicain coule dans ses veines et elle est femme. Elle survit en lisant l’avenir dans les feuilles de thé et en lavant le linge des riches familles blanches. Dotée d’un don de vision, elle perçoit et communique avec l’esprit de son aïeule Desiderya surnommée « La prophétesse assoupie ». Celle-ci i lui raconte l’histoire de sa famille mais aussi celle du territoire perdu, la terre de ces ancêtres volés par les blancs. Sa mission est de transmettre l’histoire, la mémoire de sa famille, de son peuple avec ses rites, ses légendes. Ses récits deviennent alors un acte de résistance et un moyen de préserver une mémoire volée. Ce roman est inspiré par l’histoire personnelle de l’autrice.
Dans chaque tasse, Luz voyait des histoires que personne ne voulait entendre, celles qui hantaient encore la terre, et elle savait qu’elles n’étaient pas les siennes seules, mais celles de toutes femmes venues avant elle.
etrait de Le territoire perdu, de Kali Fajardo-Anstine, Seuil collection Voix Autochtones
Don de sorcière : Médiumnité, dialogue avec les ancêtres
3. Si vous aimez les sagas, les épopées …
Je suis la Sterne et le Renard, Alain Mascaro, Flammarion
Genre : Une saga islandaise éco-féministe
Le pitch de ce roman witchy :
Au cœur de l’Islande en plein Moyen Age, l’auteur nous embarque à la manière d’une saga nordique dans un récit puissant entre histoire familiale et mythologie. Plongé dans un décor fascinant et une nature indomptée, on suit les aventures de 4 générations de femmes conteuses, herboristes, forgeronnes. L’histoire commence avec la naissance d’Aana Ormsdottir, fille du Dragon. Sa mère Barbra, surgit de nulle de part, est l’épouse du volcan Orm. Voilà pour la naissance mythique, mais derrière ce récit, cette légende se cache le combat de 4 générations de femmes contre la violence, la brutalité des hommes qui ne respectent ni les femmes, ni la nature. Elles se transmettent la magie des éléments, des plantes, le langage des animaux et puis des secrets, des mémoires de viols et de vengeance. Ecrit à la manière d’une grande saga islandaise, ce roman est de toute beauté à l’image des paysages somptueux de cette ile rude et puissante, des contes et des légendes des terres du nord. Cette histoire claque comme un avertissement, un conte philosophie aux résonnances modernes et éco-féministes.
Elle abandonna sa lecture et courut à la clairière pour étreindre les arbres et respirer les fleurs, jusqu’à ce que son sang affolé par la tristesse et la douleur ne règle son cheminement sur la circulation des sèves. Elle resta le ventre contre la terre et la tête dans les mousses humides. A écouter la lente palpitation du monde.
extrait de Je suis la Sterne et le Renard, Alain Mascaro, Flammarion
Dons de sorcière : lire les marrées, les tempêtes, créer des tisanes, forger le métal et tisser des histoires.
4. Si vous aimez les thrillers ésotériques …
Nous sommes immortelles, Pierre Darkanian, Editions Anne Carrière
Genre : Odyssée féministe et ésotérique
Le pitch
Le roman débute dans le quartier de la Goutte d’or à Paris en 2026. Janis Meyer gardienne de parking et peintre médium part à la recherche de sa mère Jeanne mystérieusement disparue après la publication d’un livre culte, célébré par les milieux féministes. Sous le pseudonyme de Lysistrata, elle a traduit la correspondance de Caroll Schaëffer, une américaine infanticide et figure controversée du féminisme radicale des années 70. A cette époque, un groupe de femmes a fondé dans l’Oregon, le « Lilith camp » une communauté féminine radicalisée où des bébés ont été retrouvés morts. Entre le boulevard de la Chapelle et la rue des Poissonniers, la canicule s’installe en plein hiver, des « mères zombies » cherchent des enfants qu’elles n’ont jamais eu, le cours du temps s’égare, les Sorcières sont de retour, la vengeance rode. Ce roman ambitieux et étrange nous ballade dans le temps entre la Goutte d’or au temps de la Commune, la Californie du Summer of love à la fin des années soixante jusqu’aux Women’s Land d’Oregon. Sorcellerie, métamorphoses, magie, disparition mystérieuse, le récit est complexe, puissant, déstabilisant, envoutant. Pour celles qui aiment frissonner et explorer les ombres du féminisme.
Au fond du silence, elle perçut des cris de nourrissons. Des cris semblables à ceux qu’elle entendait dans sa chambre quand elle était gamine, et qu’elle avait toujours pris pour ceux des martyrs de l’Ogresse. Jeanne recula pour contempler son œuvre. Le slogan scandé dans les rues de plusieurs villes italiennes et que des filles du MLF avaient repris aux Beaux-Arts résumé tout ce qu’elle avait ressenti en apprenant la mort d’André. Tremblez, les sorcières sont de retour !
extrait de Nous sommes immortelles, Pierre Darkanian, Editions Anne Carrière
Dons de sorcière : peinture médiumnique, métamorphose
5. Si vous aimez les sagas familiales …
La Malédiction des Flores, Angelica Lopes, Seuil
Genre : Saga mémorielle
Le pitch de ce roman witchy :
Rio 2010, Alice reçoit comme cadeau d’anniversaire de sa tante, un voile de dentelle. Pour cette militante féministe, cette relique familiale incarne l’asservissement des femmes dans des activités sans intérêt et domestiques. Et pourtant, cette dentelle détient un secret, un message codé qui raconte la révolte d’une de ses ancêtres. 1918, dans le Nordeste, Eugénia mariée contre son gré et brodeuse invente un point de broderie pour envoyer des messages codés et communiqué avec sa meilleure amie. Un siècle sépare les jeunes femmes mais leur vie sont unies par un fil invisible, un combat identique celui de libérer les femmes. Construit autour d’une intrigue brillante, ce roman raconte l’histoire d’une lignée de femmes qui ont toujours refusé de se plier à un patriarcat violent et dominateur.
A l’époque, tout le monde avait fait semblant de croire à cette histoire, même si l’on savait que les choses ne s’étaient pas passé tout à fait ainsi. – C’était un féminicide, mais ça ne portait pas ce nom à l’époque, a expliqué Alice à l’un des descendants du colonel qui l’écoutait avec intérêt. Ma famille a été bannie, or une chute de cheval ne suscite pas tant d’ennemis.
Extrait de La Malédiction des Flores, Angelica Lopes, Seuil
Dons de sorcière : Tisseuse et brodeuse
6. Si vous aimez la littérature jeunesse …
Journal d’une sorcière, Celia Rees, Seuil Jeunesse
Genre : Roman style journal intime
Le pitch de ce roman witchy :
1659. Suite à l’exécution de sa grand-mère accusée de sorcellerie, la jeune Mary Newbury quitte l’Angleterre pour échapper à ce destin tragique. Elle embarque à bord de l’Annabel, direction le Nouveau Monde. Mary accoste à Salem. Mais la malédiction familiale l’accompagne. Au début, Mary s’adapter merveilleusement bien à son nouvel environnement et met en pratique ses connaissances de guérisseuse héritées de sa grand-mère. La jeune fille tient un journal où elle confie ses pensées, ses peurs et ses observations. Mais la méfiance des puritains s’installe, l’histoire va-t-elle la rattraper ? Le roman est présenté sous la forme d’un journal intime retrouvée plusieurs siècles plus tard.
J’ai le don, personne ne peut en douter. Quoi que j’aie pu espérer, je ne peux pas échapper à mon destins.
extrait de Journal d’une sorcière, Celia Rees, Seuil Jeunesse
Dons de sorcière : Guérisseuse
