A la lecture du synopsis, j’étais légèrement sceptique : un énième film sur les années SIDA alors que tant d’autres sont déjà sortis en offrant de poignants témoignages de cette triste période. Qu’allait-il raconter de plus ? « Vivre, mourir, renaître », réalisé par Gaël Morel, revisite avec sensibilité les années 1990, marquées par l’ombre du sida en dépeignant avec justesse les tourments et les espoirs d’un trouple à l’histoire touchante et attachante. Et franchement : c’est réussi.
On suit l’histoire d’un triangle amoureux (bien loin d’être caricatural) qui croque la vie à pleines dents, célèbre l’amour et s’accroche au bonheur. Frappé par la maladie, l’équilibre du trio tangue, les cartes se redistribuent, vivre devient une urgence, prévoir le pire une nécessité vitale. Mais le titre du film l’annonce déjà : il y aura renaissance. Comment ? Pour le savoir, rendez-vous en salle obscure…

Illustration Hilaire Baud au Festival de Cannes
Vivre, mourir, renaître : un casting au top
Le trio formé par Emma (Lou Lampros), Sammy (Théo Christine) et Cyril (Victor Belmondo) évolue dans une dynamique empreinte de sincérité et de profondeur. La performance de Victor Belmondo, petit-fils de Jean-Paul Belmondo, est particulièrement remarquable, apportant une intensité émotionnelle qui résonne longtemps après le générique de fin.
Une narration loin du pathos
La photographie du film, empreinte de douceur, renforce l’intimité du récit. Morel parvient à équilibrer mélodrame et moments de légèreté, évitant ainsi de sombrer dans le pathos. Cette approche confère au film une authenticité touchante, rappelant l’urgence de vivre pleinement malgré les épreuves.
Présenté à Cannes, je peux déjà vous dire que « Vivre, mourir, renaître » suscite déjà l’émotion parmi les spectateurs, témoignant de sa résonance universelle. Gaël Morel signe ici une œuvre sensible et nécessaire, qui, tout en revisitant une période sombre, célèbre la résilience et la force des liens humains.