Ses bijoux brodés main qui invitent au voyage sont reconnaissables entre mille. Camille Enrico vient d’ouvrir sa deuxième boutique Rive Gauche à Paris. Mélange de cultures, mix d’influences, elle nous parle de la genèse de son projet, de ses inspirations et des futures collections.
Peux-tu nous parler de ton parcours ?
J’ai d’abord suivi une formation de styliste et modéliste, puis un master en achat et développement de produits. J’ai ensuite rejoint Tara Jarmon en tant qu’acheteuse puis styliste pendant 6 ans, l’expérience a été intense et m’a bien formée. Après, j’ai voyagé pendant un an en Asie et en Amérique du Sud où je suis tombée amoureuse de tous les tissus brodés main. J’avais vraiment envie d‘en faire quelque chose qui change des classiques comme les pochettes en tissu.
Comment t’es venue l’idée de lancer ta marque ?
Je faisais des bijoux depuis pas mal de temps pour mes copines, ma famille ou moi-même. J’ai pratiqué la broderie aussi quand j’étais petite, je faisais du point de croix avec ma grand-mère !
J’ai eu l’idée de mélanger ces deux matières, le côté doré du métallique et le textile, plus mat.
J’ai dessiné une première manchette, ensuite j’ai trouvé des artisans dans le Marais pour le premier prototype puis j’ai trouvé un fabricant sur un salon et ma marque est née. Ça s’est enchaîné assez vite car comme la technique était nouvelle et que les produits étaient reconnaissables j’ai eu de bonnes retombées presse. La première collection était composée de 5 manchons, 2 bagues et 2 plastrons.
Si tu devais décrire ton univers en 3 adjectifs, ce seraient lesquels ?
Métissage, couleur et voyage !
Ta marque a maintenant 5 ans, quels sont ses incontournables selon toi ?
Les manchettes, ce sont les pièces qui sont là depuis le début, elles permettent une grande expression au niveau des motifs et des couleurs. Elles sont très fortes visuellement, une collection ne sort jamais sans manchette !
Depuis deux ans on a décliné des amulettes à significations sur les colliers, boucles d’oreille, joncs… Elles sont personnalisables de A à Z : couleur, support..
Tu as exploré la technique de la broderie avec de nouvelles matières…
Oui avec le raphia notamment ! Je suis partie en voyage d’inspiration au Maroc car on voulait essayer des nouvelles techniques, je suis tombée sous le charme du travail des Marocains avec le raphia, sur les poteries, tapis etc. J’avais vraiment envie de m’en servir donc on a remis au point la technique et on a développé une mini collection tout en raphia.
On travaille aussi beaucoup avec les fils de lurex et on réfléchit à intégrer de la broderie sur de nouveaux supports, comme ce que nous avons déjà expérimenté sur des bougies et des chapeaux, peut-être une ligne de timbales brodées.
As-tu des bijoux que tu ne quittes pas ou tu es plutôt team “je change tous les jours” ?
J’ai mes grigris, c’est les petits bracelets avec des médailles, je ne les enlève jamais !
Après, je change aussi chaque jour en fonction de mes tenues et des couleurs, j’ai pioché des pièces dans chaque collection depuis le début !
D’où viennent tes inspirations pour les prochaines collections ?
J’avais envie de travailler avec des gravures car au Maroc, je suis tombée amoureuse des bijoux touaregs qui sont travaillés à plat comme découpés dans une feuille, je voulais adapter cette inspiration à mes bijoux. J’ai donc travaillé autour du désert, des dunes de sable avec pour base les 4 éléments : le feu, l’eau, l’air, la terre. Les bijoux peuvent être portés seuls, mais quand on les assemble ils forment un paysage de dunes, en rappel à notre ADN : le voyage.
On aperçoit un pan de mur inspirationnel dans ta boutique, je vois le mot Skri Lanka, c’est un indice sur la prochaine collection ?
Oui, je suis partie au Skri Lanka cette année ! On a une nouvelle collection en voie de développement avec des nouveautés techniques, comme l’acétate qui donne l’effet écaille sur les montures de lunettes par exemple ou la nacre !
On prévoit une collection très colorée et une beaucoup plus épurée dans les tons nacré et or.
Tu parles de voyages inspirationnels. Comment ça se passe ?
J’y vais la fleur au fusil, je réserve un ou deux hôtels et ensuite c’est vraiment en fonction de comment ça se passe sur place. Je reste l’esprit ouvert, je récolte plein d’images, je dessine, je prend des photos… Je ramène aussi des échantillons et je commence à travailler une fois rentrée en France !
As-tu déjà des idées de pays qui pourraient inspirer tes prochaines collections ?
Je pense à l’Amérique du sud ou l’Amérique centrale, l’Inde ou la Thaïlande car ce sont des pays avec plein de couleurs, avec un artisanat sur place très marqué. Je n’ai pas encore choisi je suis en phase de réflexion !
Pour découvrir l’univers de Camille Enrico, c’est par ici ! :