Après une première interview en novembre 2018, l’équipe du Prescripteur est tombée sous le charme de Clémentine Desseaux, de son allure de dingue comme de ses engagements passionnés pour la diversité dans la mode et la publicité. Française expatriée à New York, on a forcément pensé à elle pour la couverture de ce numéro ! Une occasion de plus d’échanger sur ses projets qui ont bien sûr évolué en une année, mais aussi pour nous rappeler qu’en termes de beautés et de diversité, les U.S ont beaucoup à nous apporter… Rencontre avec une expat’ décomplexée.
Une première pour Le Prescripteur, c’est toi qui as réalisé les photos de ce sujet à New York avec ta maison de production Les Mijotés…
J’adore produire des shootings pour les autres, mais c’est encore plus drôle quand c’est moi le modèle. J’ai choisi une super équipe avec laquelle j’aime travailler et en qui j’ai confiance, c’est très important de faire confiance et d’être sûre que tout le monde soit sur la même longueur d’onde! A part notre photographe c’est une équipe exclusivement féminine. On est d’accord sur la musique, la nourriture et le style donc tout s’est très bien passé!
On te découvre radieuse au naturel sur ces photos, aux antipodes des shootings mode habituels très maquillés et retouchés. Dans le même esprit, tu es apparue à la dernière fashion week de New York sans maquillage et sans coiffure particulière. Pourquoi ?
Quand j’ai le choix, je zappe le make-up et les retouches. Je suis convaincue qu’on peut inspirer et faire rêver tout en restant naturelle et en respectant son apparence. Pour ce shoot, on a joué avec des looks et des make-up frais, simples et tendance, avec des petites touches ici et là que les lectrices peuvent facilement reproduire et qui n’affectent en rien mon identité. J’aime créer un décalage et surprendre. Pour la Fashion Week, j’avais envie d’y aller, mais sans me plier aux codes super lookés et superficiels de ce genre d’événements, du coup pas de make-up, pas de superflu, juste en étant moi-même, dans une jolie tenue !
Ces derniers mois, tu as participé à des campagnes pour de grandes marques sans pour autant mettre de côté tes engagements. Dans le monde de la mode où les mannequins parlent encore peu, comment parviens-tu à établir ce type de relations avec les marques ?
Je suis arrivée à un point dans ma carrière où les marques bossent avec moi autant pour ma personnalité que pour mon image. C’est une chance, mais aussi de longues années de travail pour en arriver là. A travers mes choix de clients et de partenaires, j’ai toujours privilégié des marques qui avaient les mêmes idéaux que moi. Des marques engagées, naturelles, qui proposent une image réelle, diverse et positive des femmes. Cette année a marqué ma première campagne pour H&M Conscious, qui était un rêve de petite fille. En grandissant, je ne m’habillais presque que chez H&M car j’y trouvais ma taille. Du coup, bosser pour eux, mais encore plus pour leur collection éthique, c’est génial ! C’était la 1ere fois qu’ils bossaient avec une mannequin ronde pour cette collection !
Comment apprécies-tu l’évolution des marques américaines vers plus de diversité depuis l’année dernière ? Et en France ?
La diversité et le “body positive” sont de grandes tendances ici aux US et le demeurent depuis au moins 4 ou 5 ans. C’est quelque chose de normal ici maintenant, et un mouvement qui dure sur le long terme ! En France c’est une autre histoire. Je pense que les magazines et les marques commencent tout juste à saisir le décalage entre ce qu’ils proposent et le reste du monde. Avec cette prise de conscience vient un changement de vent, de mentalités, mais qui est encore très, trop lent. Les femmes françaises souffrent d’un manque poignant de représentation et de diversité, et m’en parlent tous les jours sur les réseaux. C’est troublant de voir à quel point les choses ont peu évolué ces 10 dernières années… La France a toujours peur de la différence !
Découvrez la suite de l’interview dans le numéro de mars du Prescripteur !