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Fantine Reucha : « J’utilise le dessin pour m’entraîner vers le rêve »

Des lignes tracées à l’encre de Chine qui révèlent le corps d’une femme, les pétales d’une fleur, les contours d’un ange : bienvenue dans l’univers poétique de Fantine Reucha. Femme aussi douce que ses créations, elle m’a raconté comment le dessin est arrivé par hasard dans sa vie…

Tu as commencé par la photo avant de te lancer dans l’illustration…

Oui, la photographie m’a formée, elle a nourri et aiguisé mon regard, c’était très formateur. Aujourd’hui, si je m’exprime davantage avec l’illustration et l’écriture, elle reste une approche centrale dans ma pratique créative et j’aime y revenir en ce moment. Des projets plus photographiques sont d’ailleurs en train de voir le jour. Mais à l’époque, m’éloigner de l’image à proprement parlé était devenu essentiel. Je finissais mes études de photographie, je cherchais un autre accès à ma créativité, je me suis alors rendue compte que je dessinais toujours mes photos avant de les faire… L’illustration m’a permis de retrouver ma créativité !

C’est en postant tes dessins sur Instagram que tout s’est emballé !

Une amie se mariait et m’avait vu griffonner des choses simples sur mon carnet. Elle m’a demandé de lui faire un dessin pour ses faire-parts. Puis ses copines en ont voulu aussi… mais le vrai élément déclencheur fut grâce à Instagram. J’ai posté quelques dessins, des corps féminins, des fleurs… Très vite, on est venu vers moi pour me demander s’ils étaient à vendre.

Une photographe m’a proposé d’exposer avec elle mes dessins à Paris au cours d’une soirée confidentielle, tout a été vendu durant l’exposition. Mais le déclic s’est réellement produit quand une directrice artistique que j’estimais beaucoup m’a commandé un dessin. Je me suis finalement lancée et j’ai décidé de me consacrer à cette nouvelle passion. J’utilise le dessin pour m’entraîner vers le rêve et paradoxalement, il me reconnecte à des choses très concrètes, la sensation d’un corps…

La figure féminine est très présente dans ton travail. As-tu une muse ?

C’est plus une idée abstraite, une sensation d’un féminin. Les femmes m’inspirent et j’en suis une, il était plus évident pour moi de dessiner un corps que je connaissais bien. Je trouve que les lignes féminines portent beaucoup de contraires et cela m’inspire, mélange de force et de sensualité au premier niveau de lecture. 

On retrouve aussi beaucoup la figure de l’ange. Que t’inspire-t-il ? 

Il est à la fois cette figure historique de l’histoire de l’art et cette connexion entre la vie et la mort, l’abstrait et la réalité, avec une dimension très onirique qui m’inspire. 

Tu prépares la sortie de ton premier roman qui sera une histoire pour enfant. Peux-tu nous en dire plus ? 

Pour le roman, c’est un grand accomplissement dans ma vie. Je suis née pour écrire, c’est un appel que je ressens depuis l’enfance. Je suis heureuse que cette œuvre de fiction voit bientôt le jour. À côté de cela, je travaille à un petit recueil d’histoire pour enfants qui mêlera mots et illustrations, je prends beaucoup de plaisir à le concevoir.

Quels sont tes outils de création ? 

Le plus souvent je travaille à la main, à la plume, au pinceau et à l’encre de chine. Je ressens un appel pour la couleur, je m’en approche tout doucement, affaire à suivre ! (rires) Le papier également me passionne, à la fois écrin et objet. Il est très important pour moi, il transmet certaines vibrations que j’affectionne. Cette année, je vais apprendre à en fabriquer à partir de fibre de mûrier dans un atelier millénaire japonais, je pense que ce sera très important dans la suite de ma création. 

Où se situe ton atelier ?

Dans le Sentier, à 2 min du Jardin du Palais Royal ! Il est très agréable d’arpenter ce petit arrondissement et de flâner dans les passages pour chiner des livres et se changer les idées. Prendre un atelier a changé beaucoup de choses dans ma façon de travailler et la joie de sortir de chez soi pour retrouver un second nid douillet où je peux m’étaler et dessiner par terre sur mon immense tapis est une d’une joie sans nom… Une chambre à Soi !

Quelle thème anime ton crayon en ce moment…

Du Masculin, de l’amour et un peu de Paris !

As-tu un rêve en tant qu’illustratrice ?

Je n’ai pas de Mont Everest en tête que j’aimerais gravir. L’illustration est tellement arrivée par hasard dans ma vie… Je me satisfais pleinement du moment présent. 

Une devise dans la vie ? 

Garder un regard d’enfant.

 

 

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[…] de coeur, Célia et Aline sont deux illustratrices avant tout amies qui ont décidé de s’associer dans un joli duo créatif @sacree_frangine. On […]