Pour prolonger l’esprit de la Saint Valentin, on vous propose 4 lectures libertines pour des pauses littéraires coquines. Mesdames, soyez majeures !
Très intime
de Solange, Payot éditions, 288 p., 15 euros.
Solange te parle ! Et Solange te dit ce que toutes les femmes pensent sans oser l’avouer ! A savoir, ce qui se passe sous la couette, pour de vrai, pas dans les films : les mano solo divins, les langues magiques, les duos câlins catas et plus si affinités, échangismes, triolisme et tutti quanti. De son Québec natal, la youtubeuse aux 30 millions de « vues » a rapporté son irrévérence et un humour décalé, à froid. Comédienne, plasticienne et réalisatrice, de son vrai nom Ina Mihalache, Solange est allée à la rencontre de femmes entre 18 et 50 ans pour des confessions très intimes. Ça donne quoi ? Des récits très directs, un brin de causticité, une poignée de lucidité et des flocons de réjouissances. Nous sommes toutes en quête du « dragon de l’orgasme fou » mais quand la libido s’en mêle, certains jours sont moins roses que d’autres ! Alors pas de panique, respirez un bon coup et riez. Nobody’s perfect !
L’amour gourmand, Libertinage gastronomique au XVIIIe siècle
de Serge Safran, La Musardine, 164 p., 16 euros.
Si vous pensez encore qu’une tasse de chocolat chaud est une boisson pour les mamies et les enfants, et que les huitres sont réservées aux réveillons de Noël et du Nouvel an, vous allez grimper aux rideaux en lisant l’anthologie de Serge Safran ! Révisez vos classiques culinaires : Casanova, Sade, Crébillon fils, Laclos…, étaient passés maîtres dans l’art (pervers) d’accommoder les restes ou de mettre les petits plats dans les grands. Ce précis de libertinage gastronomique au temps des Lumières est un ouvrage tout ce qu’il y a de plus sérieux sur les correspondances entre le con, le foutre et la volaille, le stupre, les merveilles d’une fellation et les prodigieux effets d’une liqueur. Cette lecture trois étoiles, dans notre Guide Michelin personnel, vous apprendra tout des orgies ancillaires, des mariages du breuvage cacaoté, du sexe coquillage, du café « ce philtre initiatique », du tabac et des fumeurs de pipe. Vous connaîtrez les plus belles façons de se nourrir d’amour, de la table au lit. Pour les autres, « les esprits chagrins », ils n’ont qu’à se retirer. « Point de place pour les bégueules ! L’amour demeure en bouche. Chocolat en tête. Champagne en queue. En prenant garde à toutes les surprises que nous réservent les amours libertines et vernaculaires, si j’ose dire, de la langue française. »
Liberté, égalité, sexualité, Révolutions sexuelles en France, 1954-1986
de Marc Lemonier, La Musardine, 192 p., 22 euros.
L’exception cul(turelle) française existe, si si ! Liberté, Égalité, Sexualité le prouve en retraçant l’histoire de la sexualité « à la française ». Du plus soft : Les nudistes à Saint-Tropez, la minijupe, la playmate de Stéphane Collaro, le minitel rose (C’est quoi ce truc ? La préhistoire !), au plus hard : Histoire d’O, la sortie de la divine et sulfureuse Emmanuelle au cinéma, Marc Lemonier passe en revue la petite et la grande Histoire. Car parler de sexe c’est aussi s’intéresser à la société et à la défense de la liberté d’expression : par exemple, lorsque 343 « salopes » en 1971 mirent leur nom en une du Nouvel Obs pour lancer à la face du monde qu’elles avaient avorté clandestinement au risque de leur vie. Cet album ponctué de photos d’époque et de récits nous raconte la révolution sexuelle, fenêtre de tir entre mai 68, l’apparition de la pilule et celle du Sida. L’ordre moral menace à nouveau ? Alors plus que jamais, make love, not war.
Le Boucher
d’Alina Reyes, ebook en vente sur https://alinareyes.net/books/le-boucher (3 euros) ou sur amazon.fr, fnac.com (4,70 euros).
Publié en 1995, récompensé par le prix Pierre Louÿs et depuis traduit en 25 langues Le Boucher reste un petit roman clef pour toutes les filles qui voudraient se mettre à la littérature érotique. Ciselé comme la lame d’un rasoir, Le Boucher décrit avec une animalité fascinante les premiers émois sexuels d’une jeune étudiante aux beaux-arts, anorexique et vierge qui fantasme sur son boucher. Il aura suffi d’un passage en 1988 dans l’émission Apostrophe pour placer d’emblée Alina Reyes parmi les grands noms de la littérature érotique féminine. Depuis, elle écrit comme elle respire : une trentaine de livres, des textes adaptés au théâtre et un blog A mains nues. Impudique, cérébrale, candide parfois, Alina aime les mots au point d’en jouir. Son érotisme n’est pas sadien, car il exprime une joie sans cesse renouvelée, un accord avec la vie. Le corps fait un avec la nature. Les pulsions, même les plus violentes, sont chez elle, l’expression de son animalité, d’un retour aux sources et à la matière première : la Terre. Ses incursions dans la littérature non érotique (Poupée anales nationales, 1999 chez Zulma, Forêt profonde, 2007 aux éditions du Rocher) gardent les traces de sa célébration du corps et de sa volonté d’exposer les obscénités de la vie, sans se soucier du convenable. Une femme qui écrit autant avec son sexe que ses tripes.
math homework help algebra help math help online math help online