Laura Brown, passionnée de luxe, commence sa carrière dans la mode. Belle situation, objectifs ambitieux, Laura aime son job mais la quête de sens se fait rapidement sentir. Sa soif de liberté et l’envie de s’engager dans un projet professionnel avec un réel impact germe en elle jusqu’à donner naissance à Phoenix, un accélérateur d’entreprises créatives alliant conseil et formation. Rencontre.
Comment expliques-tu cette perte de sens que tu as ressenti en bossant dans la mode ?
Peut-être l’âge ou simplement une transformation de vie. L’activité était cool. Je viens d’une famille très engagée, qui a fui une guerre (Libéria, Afrique de l’Ouest) il y a plus de 30 ans : mon père a dit clairement ce qu’il pensait et a dû fuir. Du coup, j’ai grandi avec cet ancrage, cette conviction de dire tout haut ce qui m’anime et donc de ne pas hésiter à partir. C’était une sorte de burn out et une impulsion vitale. Ma chance c’est que je suis solution driven. Je veux toujours aller à la source de mon problème. Et pour aller à la source il faut passer par la phase page blanche.
C’était une sorte de burn out et une impulsion vitale. Ma chance c’est que je suis solution driven. Je veux toujours aller à la source de mon problème. Et pour aller à la source il faut passer par la phase page blanche.
Cette page blanche donne naissance dans un premier temps à Ethipop. Décris-nous ce premier projet ?
Il s’agissait de la création d’une communauté de Créateurs de Mode Responsable. Notre mission: que la niche devienne la norme. J’accompagnais des marques émergentes et responsables à se développer. J’ai fait cela pendant 3 ans et c’est là que j’ai aiguisé mon expertise en RSE dans la création. Ca m’a fait un bien fou. Mais j’ai senti que ce n’était pas encore ce projet-là qui me nourrirrait pleinement. La next step de Ethipop a été Phoenix : nous aidons les professionnels (salariés, indépendants ou entreprises) à se transformer en alliant inspiration et éducation et en replaçant l’humain au centre des décisions et organisations
En quoi consiste ton programme Phoenix exactement ?
Nous utilisons de la formation, du coaching, du conseil et notre réseau pour permettre aux entreprises (du freelance au grand groupe) à : se libérer de leurs croyances, prendre leur pouvoir, renaître, se réinventer et s’élever. Nos expertises sont : la RSE, l’Entrepreneuriat / Intrapreneuriat, la gestion de projets et des hommes. Nous livrons des recommandations et du conseil, de la formation et créons des évènements. Le Summit est notre premier format : les conférences amènent de l’inspiration avec du contenu et des acteurs inspirants et les ateliers et formations permettent de passer à l’action. Nous voulons être aux antipodes des organismes de formations et de conseil classiques en intégrant plus de transparence sur nos intervenants, nos programmes et notre méthode. Les industries créatives et culturelles sont nos principaux clients, mais nous commençons également à être contacté par d’autres secteurs notamment le secteur bancaire, immobilier ou les avocats, friands de notre contenu et désireux d’ouvrir leurs équipes à plus de bien être.
Nous voulons être aux antipodes des organismes de formations et de conseil classiques en intégrant plus de transparence sur nos intervenants, nos programmes et notre méthode.
Quel thématiques traites-tu lors de ces sommets ?
L’idée au cours de nos sessions est de donner le pouvoir à la créativité de chacun pour innover durablement grâce à des expériences sensorielles et analytiques, des talks, des échanges intimes et des ateliers de formation pratique. Le prochain rendez-vous aura lieu les 25 et 26 octobre à Paris autour du thème “Take a step back” (jeudi) et “Design Your ideas” (vendredi). L’idée est, comme le peintre faisant un pas en arrière pour analyser son oeuvre dans sa globalité, de prendre du recul pour analyser, observer avant d’agir. Prendre de la hauteur, ce n’est pas s’éloigner de son idée, c’est lui accorder plus de sens, ne pas l’isoler dans le monde et lui offrir toutes les connexions nécessaires à son épanouissement. Puis, le programme invitera à mettre en forme ses idées, une étape cruciale du processus d’innovation. Car les idées innovantes ne vivent que grâce aux acteurs qui interagissent avec elles et lui donnent forme.
“Be the change you want to see in the world”. Voilà, se plaindre ça sert à rien si tu veux que les choses changent.
Beau programme ! A titre personnel, quel est ton leitmotiv ?
C’est le même depuis le début, celui de Gandhi : “Be the change you want to see in the world”. Voilà, se plaindre ça sert à rien si tu veux que les choses changent.
Sens-tu que tu l’as trouvé, cet engagement avec un grand E dans Phoenix ?
Je pense car j’ai compris que ce n’était pas une question de sujet mais une question d’être soi-même et d’être engagée dans ce que l’on fait, d’aller au bout des choses.
Toi qui ne cesse d’entreprendre, tu arrives à laisser de la place à ta vie personnelle ?
Je commence à comprendre que c’est essentiel. Mais pour être où je suis, j’ai dû faire ce que d’autres peuvent considérer comme des sacrifices mais je ne les prends pas pour des sacrifices. Je veux dire, pour gravir une montagne, il faut se scratcher le genou. Je le savais. C’est une question de temps. Maintenant je revois mes amis, ma famille. L’entreprenariat c’est très dur et très binaire : soit ce que tu testes et exécutes marche, soit ça ne marche pas. Et pour faire avec ce que t’as, il te faut du temps et de l’énergie. J’ai appris cela en le faisant. Il n’y a pas de secret. Je sais que c’est du travail et donc un temps que tu ne mets pas ailleurs. Le temps, c’est vraiment la denrée rare. Je me disais souvent : tu n’es pas définie par le temps que tu vis maintenant. Avance. Ca va changer.
Pour être où je suis, j’ai dû faire ce que d’autres peuvent considérer comme des sacrifices mais je ne les prends pas pour des sacrifices. Je veux dire, pour gravir une montagne, il faut se scratcher le genou.
Est-ce que tu as des tips pour te détendre, t’aérer ?
Oui, la méditation, le yoga nidra, avec Frédérique Leininger, fondatrice de la maison FMK, elle a des podcasts supers. Et surtout, je ne pousse plus mon corps, je l’écoute plus. Si j’ai besoin de dormir, je dors. J’ai compris ça aussi : avant je mettais tout mon temps, mon coeur etc, dans le projet, mais le projet, c’est comme une voiture : tu ne peux pas la nourrir si c’est toi le moteur.
Avant je mettais tout mon temps, mon coeur etc, dans le projet, mais le projet, c’est comme une voiture : tu ne peux pas la nourrir si c’est toi le moteur.
Pour plus d’infos sur les prochains Summit : http://phoenix-paris.com/summit
Pour s’inscrire, c’est par ici : https://www.phoenix-paris.com/events/summit-2018