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Le rouge à lèvres, une arme misogyne ?

Le rouge à lèvres est-il une arme misogyne ? Non ! Il ne fera pas de vous une femme superficielle, faible, aguicheuse. Cette vieille idée remonte au 19e siècle, une époque durant laquelle on assimilait le maquillage aux prostituées. Mais depuis on a fait du chemin. Heureusement car 27 tubes sont vendus dans le monde par seconde et que l’on vient de sortir le nôtre ! Explication.
Les femmes ont toujours coloré leurs lèvres : Cléopâtre appliquait un mélange d’insectes broyés, à la cour d’Elisabeth I, on utilisait de la cire d’abeilles. Bref, ça ne date pas d’hier.

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En 1880, la maison Guerlain sort le premier vrai rouge à lèvres dans sa forme en bâton, comme nous la connaissons aujourd’hui. C’est alors une pommade en cire, avec du beurre aux extraits de pamplemousse. Mais son usage ne devient réellement populaire que sous l’impulsion de Coco Chanel qui voit là l’occasion d’allier business et émancipation féminine.

Durant la première guerre mondiale, les femmes rentrent dans le monde du travail et engagent le long processus qui mènera à leur liberté. Ce n’est pas un hasard si la couturière instaure la petite bouche rouge à ce moment-là. La femme est de plus en plus libre, et cela brille sur ses lèvres ! À tel point que le rouge à lèvres se vend dans des quantités folles et même sur le marché noir !

Aujourd’hui, on entend souvent dire qu’une fille maquillée est superficielle « soumise à la mode ».

Malheureusement, le maquillage a vite imposé aux femmes des standards à respecter aussi rigides qu’un corset dans les années 50. La première vague du mouvement féministe s’est d’ailleurs battue contre ce maquillage-prison et a tout fait pour éradiquer ces obligations lancées aux femmes à travers le culte de la perfection. Mais méfions-nous, les féministes ne font pas sauter les carcans pour en créer d’autres. Aujourd’hui, on entend souvent dire qu’une fille maquillée est superficielle « soumise à la mode ». Un constat renforcé par l’initiative de célébrités comme Alicia Keys qui prône le « no make up » comme symbole de libération féminine.

Alicia Keys - No Make Up !
Alicia Keys – No Make Up !

Alors quoi ? Une fille sans maquillage vaudrait mieux qu’une fille maquillée ? À cela Chimamanda répond : « L’apparence n’a rien à voir avec la morale ». En d’autres termes, ce n’est pas parce que je mets du rouge à lèvres que je suis soumise à la société. Les femmes devraient être libres aujourd’hui de choisir. On ne les libère pas du maquillage pour leur interdire d’en porter, mais juste leur laisser le choix. Le problème ce n’est pas le rouge à lèvres mais les impératifs de la perfection vendus avec. Mais personne ne vous oblige à banquer pour ça.

Le problème n’a jamais été le port du rouge à lèvres mais l’obéissance au modèle qu’il y a derrière.

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Un post-féminisme en talon appelé « feminism lipstick » dans les années 90, défend la liberté des femmes à faire ce qu’elles veulent et invite à ne plus voir forcément les artifices comme une prison pour les femmes. Pour elles : il faut reprendre les codes et en bousculer la signification. Le problème n’a jamais été le port du rouge à lèvres mais l’obéissance au modèle qu’il y a derrière. Féminine et féministe, loin d’être incompatibles donc, mais pour ça il faudrait qu’on soit plus décomplexés avec notre rapport à la beauté.

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[…] le rouge à lèvres et lui offrir une démocratisation inattendue jusqu’à en faire un véritable symbole de résistance féminine pendant la seconde guerre mondiale, et atteindre l’apothéose glamour des années 50 avec Marylin […]