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Syrus Shahidi : « J’ai appris le métier de comédien sur scène »

Rien ne prédestinait Syrus Shahidi au métier de comédien. Champion de France de judo à 17 ans, une mauvaise blessure le pousse à changer de rêve. Mais lequel ? C’est finalement Kappauf, créateur de Citizen K avec qui il bosse pendant plusieurs années qui lui donnera (sans le savoir) la réponse en l’incitant à prendre des cours de théâtre pour parler moins vite… Rencontre à l’occasion de la sortie du film Amare Amaro actuellement en salle.

Avant de devenir comédien, tu bossais chez Citizen K, comment s’est réalisé ton switch professionnel ?

A la base je viens du judo, j’étais champion de France à 17 ans. Le judo devait être ma vie et puis je me suis blessé. J’ai commencé à bosser dans un restau’ à l’hôtel Costes et là-bas j’ai rencontré un mec qui travaillait au magazine Citizen K. J’ai commencé en tant que petit assistant et j’ai fini bras droit de Kappauf ! C’était la meilleure école de ma vie, Kappauf est un super artiste avec tous les inconvénient d’une star de magazine ! (rires) Je vendais des pages de pub dans le magazine, je bossais bien mais Kappauf trouvait que je parlais trop vite, et en plus j’étais dyslexique. Il m’a dit de prendre des cours de théâtre. Ce même jour, j’ai croisé dans rue une ancienne prof de théâtre, je me suis dit que c’était un signe de la vie. Ces cours ont été pour moi une révélation de tout l’amour que je porte au théâtre.

Quand as-tu décidé de quitter Citizen K pour te lancer pleinement en tant que comédien ?

Pour la représentation de fin d’année, la prof de théâtre m’a présenté plusieurs textes et j’ai choisi Le Journal d’un fou de Gogol. A l’époque, ça m’a beaucoup parlé. Le metteur en scène m’a proposé de faire toute la pièce. Je devais faire 5 dates et finalement la pièce a tourné 3 ans. C’est à ce moment-là que j’ai décidé d’arrêter Citizen K. Je jouais et je travaillais dans un bar à côté. De fil en aiguille, mes rencontres et les castings m’ont ouvert les portes du cinéma.

As-tu une préférence entre le théâtre et le cinéma ?

Une performance au théâtre, on l’oublie alors que le film, lui, reste. C’est sympa de matérialiser une histoire. Mais c’est important pour moi de continuer à jouer sur scène et derrière la caméra, ce sont deux expériences complètement différentes.

Rien ne prédestinait Syrus Shahidi au métier de comédien. Champion de France de judo à 17 ans, une mauvaise blessure le pousse à changer de rêve. Mais lequel ? C'est finalement Kappauf, créateur de Citizen K avec qui il bosse pendant plusieurs années qui lui donnera (sans le savoir) la réponse en l'incitant à prendre des cours de théâtre pour parler moins vite... Rencontre à l'occasion de la sortie du film Amare Amaro actuellement en salle.
Syrus Shahidi – Photo Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Finalement tu n’as pas eu de formation particulière de comédien ?

J’ai appris le métier de comédien sur scène pendant mes 6 mois de cours. Mais ma force résidait dans mon envie. Je me donnais vraiment à 150% tous les soirs. Je perdais des litres de flotte sur scène ! (rires) J’ai jamais autant pris mon pied que sur Journal d’un fou : tu es maître des silences que tu instaures. J’ai appris en faisant, je fais partie de cette école-là.

Tu as joué dans Blockbuster avec Charlotte Gabris, le premier film français Netflix, cela changeait de tes rôles tragiques habituels !

C’était la première fois que je jouais dans quelque chose de plus léger. Dans tous mes rôles en dehors de la comédie, je mourrais. Je faisais beaucoup pleurer ma mère ! (rires)

Une préférence entre comédie et drame ?

Ce qui est important à la fin d’un film c’est que la personne sorte plus intelligente et plus émue que quand elle est rentrée dans la salle, cette phrase n’est pas de moi mais c’est exactement ce que je pense ! Je n’ai donc pas vraiment de préférence, je prends un plaisir différent dans les drames et les comédies.

Rien ne prédestinait Syrus Shahidi au métier de comédien. Champion de France de judo à 17 ans, une mauvaise blessure le pousse à changer de rêve. Mais lequel ? C'est finalement Kappauf, créateur de Citizen K avec qui il bosse pendant plusieurs années qui lui donnera (sans le savoir) la réponse en l'incitant à prendre des cours de théâtre pour parler moins vite... Rencontre à l'occasion de la sortie du film Amare Amaro actuellement en salle.
Syrus Shahidi – Photo Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Tu es à l’affiche du film Amore Amora. Comment vous êtes-vous rencontré avec le réalisateur Julien ?

Cela fait 5 ans qu’on se connait. On s’est rencontrés dans le désert californien : on tournait un clip ensemble pour un groupe qui s’est séparé. Le clip n’est jamais sorti ! (rires) On s’est rendu compte qu’on partageait plein de choses en commun. Une double-culture notamment : moi franco-iranienne, lui franco-italienne. La multiculture est un thème central dans les projets qu’on développe ensemble, tout comme la notion de famille, de construire sur le long terme.

Vous avez carrément créé une boîte de production ensemble pour produire Amore Amora. Quelles sont vos ambitions ?

Les castings, ce sont des cadeaux, mais je les attends pas. Notre boîte de prod’ s’appelle « La réserve », et on espère pouvoir faire d’autres choses avec comme aider des réalisateurs plus jeunes.

De quoi parle Amore Amora ?

C’est une adaptation contemporaine d’Antigone de Sophocle. Mon personnage tente de faire enterrer dignement son frère (bad boy) dans son village natif malgré l’opposition de la maire et des habitants du village. Le tournage s’est fait en 4 semaines, on tournait 14 h par jour !

Syrus Shahidi et Julien Paolini ont monté ensemble une boîte de production
Julien Paolini – Photo Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Tu joues en italien dans ce film, tu es bilingue ?

Non ! J’ai plutôt une bonne oreille. J’avais fait LV2 italien au collège ! (rires) J’avais des copains italiens et puis j’ai fait un gros travail de préparation en amont. Ce qui me sauve aussi c’est que je joue un Français aux racines italiennes, donc mon accent ne pose aucun problème.

Comment s’est passé votre collaboration avec Julien sur ce premier film produit ensemble ?

On s’est embrouillé sur le tournage car il voulait vraiment faire des plans de paysage, ça me rendait fou ! (rires) Et en fait, il avait raison. Il y a une vraie proposition de cinéma, c’est un beau film d’auteur qui doit se regarder sur grand écran.

Tes origines iraniennes sont-elles une force dans ton parcours de comédien ?

Les gens autour de moi m’ont toujours rappelé mes origines à cause de mon physique et mon prénom. Il faut savoir que mon père est arrivé en France à 18 ans ! J’en ai beaucoup souffert petit. Aujourd’hui, j’en fais une force. Et j’espère que le cinéma ne me mettra pas d’étiquette et que choses vont évoluer dans le bon sens. J’étais content de m’appeler Antoine dans Plan Cœur ! (rires)

Rien ne prédestinait Syrus Shahidi au métier de comédien. Champion de France de judo à 17 ans, une mauvaise blessure le pousse à changer de rêve. Mais lequel ? C'est finalement Kappauf, créateur de Citizen K avec qui il bosse pendant plusieurs années qui lui donnera (sans le savoir) la réponse en l'incitant à prendre des cours de théâtre pour parler moins vite... Rencontre à l'occasion de la sortie du film Amare Amaro actuellement en salle.
Syrus Shahidi – Photo Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

As-tu des projets pour la suite ?

Je fais un petit truc dans la saison 2 de Mytho, je joue un juif ! (rires) Et puis avec Julien, on développe le prochain film.

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