Située au 1 rue du Marché Saint Honoré, la maison Valérie Danenberg étonne par la finesse de ses créations aux influences purement Art Déco. Derrière ces bijoux à l’éclat rare, se cache Valérie, gemmologue et passionnée depuis l’enfance par cet univers fait de pierres précieuses, de créations et de travail artisanal. Rencontre.
Vous êtes tombée dans la joaillerie quand vous étiez petite ?
La joaillerie est une affaire de famille. Mes parents se sont installés Place du Palais Royal au Louvre des Antiquaires dans les années 70. Ils se sont spécialisés dans les objets Art Déco, la verrerie, les bijoux anciens. J’y passais tout mon temps libre étant jeune, puis je me suis spécialisée dans le département bijoux anciens. J’ai travaillé longtemps avec ma mère et quand mes parents ont pris leur retraite, j’ai ouvert ma propre boutique au Louvre des Antiquaires. Il y a 1 an et demi, je me suis installée ici, dans cette rue exceptionnelle du Marché Saint Honoré.
Quels étaient les bijoux de votre enfance ?
J’ai toujours aimé les bijoux et particulièrement les pierres. Ma mère m’achetait souvent des petits bijoux qu’elle chinait… J’avais un petit rubis, une petite agate, ce n’était pas très cher ! Je changeais tous les jours. C’est de là qu’est venue ma passion pour la gemmologie.
Qu’est-ce que la gemmologie ?
C’est l’étude des pierres. J’ai appris leurs propriétés, j’ai été formée à reconnaître les vraies pierres des imitations. ll est vrai que pour moi cette formation était presque une formalité car j’avais tout appris sur le terrain par l’expérience au contact de mes parents.
Quelle est votre pierre préférée ?
J’adore les diamants et plus particulièrement le diamant bleu, beaucoup plus rare ! Il faut savoir que le diamant existe dans toutes les couleurs. Cette coloration n’a rien à voir avec la pureté mais avec ses composants chimiques. Le diamant noir existe par exemple, j’ai développé un modèle pour homme à partir de cette pierre.
Vous travailliez surtout le bijoux anciens avant de lancer votre propre marque. Qu’est-ce qui vous a incitée à créer du neuf ?
Cela m’est venu car beaucoup de clientes venaient chez mes parents avec leurs bijoux anciens pour les “recycler”. J’effectuais principalement des réparations mais aussi des transformations, et cela dès l’âge de 15 ans ! Je dessinais des bijoux à base de bijoux anciens. C’est comme cela que je suis arrivée à la création. J’ai voulu créer du neuf car j’étais parfois déçue des bijoux anciens : les pierres n’avaient pas beaucoup d’éclat, les sertis n’étaient pas parfaits… Je me suis dit, pourquoi ne pas proposer des bijoux qui modernisent l’Art déco, avec de très belles pierres éclatantes d’une finesses irréprochable ?
Quelles sont vos valeurs ?
Il faut savoir qu’en France, nous sommes les premiers au monde dans le domaine de la joaillerie, ce n’est pas un hasard si la Place Vendôme n’est pratiquement qu’occupée par des maisons françaises ! Fière de cet héritage, ce qui me plait par-dessus tout, c’est le perfectionnisme et le travail à l’ancienne. Nous travaillons énormément le métal pour le rendre extrêmement fin. Mes ateliers sont tous à Paris et je collabore avec de nombreux corps de métiers : un tailleur de pierre, un sertisseur, un polisseur… Créer une bague est un long processus artisanal.
Quelle est la spécialité de votre maison ?
Par la force des choses, réaliser des bagues de fiançailles car c’est la principale demande. Notre spécialité réside dans la finesse des créations, le soin extrême apporté à la technique du serti perlé et l’utilisation d’un or le plus pur possible. Nous réalisons nous-même notre mélange qui présente 0,2% d’or fin de plus que ce qui est proposé sur marché. Ma “recette” est d’y ajouter du palladium qui offre une dureté et une blancheur supérieure à l’or 18 carat ordinaire.
Comment sélectionnez-vous vos pierres ?
Tous nos diamants sont garantis par le processus de Kimberley qui certifie que ce ne sont pas ce que l’on a parfois appelé des “blood diamonds” : l’extraction du diamant a été réalisée de manière éthique. Par ailleurs ils sont certifiés par le GIA, le meilleur certificat au monde, pour proposer des pierres d’une brillance parfaite.
A quoi ressemble votre quotidien ?
Je m’occupe plus particulièrement de la modélisation des modèles. Je travaille en 3D et la particularité de notre petite maison est de réaliser beaucoup de sur-mesure. Je peux utiliser les pierres de mes clientes, ou proposer les nôtres, je peux recycler leur or… Chaque modèle Valérie Danenberg porte le prénom de la personne qui m’a demandé de le confectionner. Par exemple la bague Colombine était une bague de naissance. Quand il s’agit de créations personnelles, je leur donne un prénom ancien, dans la lignée de notre adn Art Déco modernisé.
Vous ne fonctionnez pas par saison mais créer au rythme de vos envies. Pourquoi ?
Comme disait Coco Chanel, “Tout ce qui est la mode est déjà démodé”. J’ai mis 3 ans à mettre au point mon premier modèle. Je crée à mon rythme, au rythme des demandes de mes clientes, sans suivre ce qui pourrait être “une tendance”. Je ne souhaite pas imposer à ma maison le rythme militaire de l’industrie de la mode, cela n’a pas de sens pour moi, ce n’est pas ma philosophie.
Vous avez deux filles. Elles aussi ont attrapé le même virus que leur mère ?
Elles ont 14 ans et 17 ans. Disons qu’elles ne s’intéressent pas vraiment au processus de création pour le moment. Mais elles aiment porter mes bijoux et dès qu’elles le peuvent, elles me les piquent ! (rires)
** Un ticket d’or dans la box de mars **
Valérie Danenberg a glissé l’une de ses créations dans la box de mars d’une valeur de 950€. Qui sera la chanceuse à la découvrir ? Aux dernières nouvelles, la bague n’a pas encore été découverte…
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