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Yara Lapidus, de la mode à la musique

Yara Lapidus vient du milieu de la mode. Il y a 8 ans, un accident la contraint d’arrêter son métier de styliste. C’est la révélation : sa passion pour la musique, l’écriture et la composition, qui l’habite depuis tant d’années, prend toute sa place dans sa vie. On a écouté son album “Depuis Toi” aux sonorités jazzy et orientales, reflets de ses racines libanaises. Rencontre dans l’intimité de son appartement parisien.

A quel moment la musique a fait son entrée dans ta vie ?

Vous savez qu’enfant on aime suivre les pas de sa mère ! (rires) La mienne était peintre et jouait de la guitare. J’ai donc commencé la guitare à 6 ans, puis je suis passée au piano. J’ai abandonné pour passer le bac mais j’ai toujours senti que je serai un jour sur une scène, sans savoir vraiment laquelle.

Tu as travaillé des années dans la mode en tant que styliste avant de te lancer dans la chanson. Raconte-nous ton déclic…

J’ai toujours été passionnée par la mode, j’en ai fait mon métier. Mon désir de scène s’est manifesté par des cours de théâtre. J’écrivais énormément de poèmes… A cette époque, je n’ai pas relié les deux en me disant « Je serai chanteuse ». C’était ma passion inavouée. Et puis j’ai eu un accident il y a 8 ans, je ne pouvais plus exercer mon métier en tant que styliste. Je me suis retirée un moment et c’est à ce moment-là que je me suis dit que j’allais me lancer dans la musique. Cette passion pour les mots et la scène qui ne m’avait jamais quittée, allait enfin pouvoir s’exprimer pleinement. 

Pour ton dernier album, tu t’es entourée de Gabriel Yared…

J’ai toujours admiré le travail de Gabriel Yared. Nous avions été jury pour un concours de Miss Liban et nous avions gardé contact, mais je n’avais jamais osé lui dire que je chantais. Et un jour, après avoir sorti un premier album qui n’avait pas bien marché, je lui ai envoyé un message en lui disant : “Ecoute seulement la chanson 5”. Et il m’a répondu : “Je veux bien te superviser car j’aime bien ton timbre”. Il m’a envoyé une mélodie qui m’allait mieux. Mon timbre est très particulier et reconnaissable, il fallait travailler autour de lui. La nuit-même où il m’a envoyé la mélodie, j’ai écrit une chanson. On a croisé un peu nos deux mondes. Et le résultat c’est cet album.

On peut être auteur-compositeur mais c’est assez rare. Soyons honnêtes, les artistes locaux, auteurs-compositeurs-interprètes, font souvent un tube et après c’est de la soupe.

Ecris-tu tous les textes de tes chansons ?

Oui, j’écris tous mes textes. Parfois j’y ajoute les mélodies mais j’ai la chance d’avoir Gabriel qui se retrousse les manches ! (rires) On peut être auteur-compositeur mais c’est assez rare. Soyons honnêtes, les artistes locaux, auteurs-compositeurs-interprètes, font souvent un tube et après c’est de la soupe. Moi, je ne veux pas cela. Je préfère bien m’entourer et échanger pour composer le meilleur. Sinon on s’ennuie.

Quel morceau t’a le plus touchée ?

« Depuis toi » avec cette montée en crescendo. J’aime aussi les morceaux en arabe.

Je me suis promise de faire dans chacun de mes albums un clin d’œil au Liban, mes origines. J’aime garder cette référence à mes racines pour ne jamais renier qui je suis.

Tu aimes passer d’une langue à l’autre dans tes chansons…

J’ai enregistré une version française de mon album, puis anglaise. J’ai une facilité à chanter en italien et en espagnol. J’ai toujours aimé chanter dans des langues différentes. Et puis, j’aimerais beaucoup que ma musique dépasse les frontières. Je pense aux pays francophones ou latins. Je me suis promise de faire dans chacun de mes albums un clin d’œil au Liban, mes origines. J’aime garder cette référence à mes racines pour ne jamais renier qui je suis. La difficulté est de ne pas tomber dans quelque chose de folklorique qui ne me ressemble pas. Je suis très parisienne dans l’âme. Je rêve, pense, écris en français. Je mélange un peu tout cela. J’essaie de prendre le meilleur de chaque culture.

Je ne suis pas venue à la chanson à mon âge pour ne pas faire ce qui me plaît.

On sent un sens du détail dans ton dernier clip Encor, Encor

Oui, je suis très picky, pointilleuse. C’est très important pour moi de choisir le directeur artistique de mes clips. C’est mon côté mode qui ressort. Je ne suis pas venue à la chanson à mon âge pour ne pas faire ce qui me plaît.

Ton mari est connu dans le milieu de la mode. Participe-t-il à tes projets musicaux ?

J’ai beaucoup travaillé avec Olivier par le passé. J’ai toujours besoin de son regard car il est très exigeant et sans compromis. J’aime l’idée qu’il m’habille à chacun de mes concerts. Cela se fait sans accrochage car il me connaît par cœur.

Tu as deux filles, suivent-elles les pas artistiques de leur maman ?

Elles chantent, écrivent et dessinent très bien. Mais je les ai tellement poussées qu’évidemment elles veulent faire l’opposé de leur mère ! (rires). Mais je laisse faire, on verra.

Quels sont les chanteurs qui te touchent ?

Je suis touchée par les âmes. Buika, par exemple, est très peu connue et pourtant c’est le genre de voix qui me bouleverse. Ce ne sont pas des voix mainstream. On sent une faille, une fragilité dans un monde trop formaté. 

Quels sont tes projets pour 2019 ?

J’ai le projet de sortir la version anglaise de mon album avec d’autres artistes brésiliens, américains… 

Quel est ton mantra personnel ?

Peur de rien. Tout est possible.

 

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