Sara a monté son atelier-boutique de céramique Dodo Toucan métro Jaurès à Paris. Elle y expose son univers derrière une jolie vitrine qui hypnotise les passants avec ses animaux colorés panthères, lapins, cerf, ours polaire, oiseaux… Il est grand temps que je vous présente l’un des ateliers d’artisanat les plus chous de Paname…
Pour le week-end de Pâques, Sara a préparé un tuto gris-gris en papier mâché !
Depuis quand pratiques-tu la céramique?
J’ai commencé en amateur il y a quelques années. Au bout de 2 ans, j’ai commencé à vendre mes créations, c’est à ce moment-là que des marques et des boutiques ont commencé à me contacter pour vendre mes pièces.Iil y a eu un moment où ce n’était plus tenable de gérer mon travail et ma nouvelle passion. C’est pour ça que j’ai quitté mon ancien poste : je passais mes nuits et mes weekends à faire de la céramique pour des commandes.
Que faisais-tu avant ?
Je travaillais chez Adeline Klam, une boutique de papier japonais, boulevard Richard Lenoir dans le XIème arrondissement de Paris. Je m’occupais, avec la créatrice Adeline, du site, de la communication et du développement des nouveaux produits autour du papier. A la base, j’avais fait une école d’art et de design d’objets. Travailler chez Adeline m’a énormément apporté sur le plan artistique et entrepreneurial : j’ai appris à monter une petite équipe pour vendre de l’artisanat à petite échelle.
Travailler chez Adeline m’a énormément apporté sur le plan artistique et entrepreneurial : j’ai appris à monter une petite équipe pour vendre de l’artisanat à petite échelle.
Comment en es-tu venue à la céramique finalement ?
Ce sont mes amis qui ont suggéré qu’on fasse des cours du soir ensemble. J’ai beaucoup aimé l’idée même si je n’avais pas d’attrait particulier pour la céramique très honnêtement ! (rires) Je me suis prise au jeu. Finalement on a décidé de s’acheter un four à plusieurs pour pouvoir continuer à créer sans forcément prendre des cours. On a dans un premier temps installé le four chez mon père en banlieue parisienne. C’est comme cela que tout a commencé.

Quelle marque t’a repérée en premier ?
Des Petits Hauts, 3 mois seulement après mes premières ventes. J’avais participé à une vente de créateurs au bord du canal, j’avais un site internet avec cinq produits… Ils m’ont repérée comme ça et rétrospectivement, je trouve ça très intrépide de leur part ! Ils m’ont proposé de réaliser des petits animaux sur le thème de la douceur vendus dans 3 boutiques à eux. J’ai imaginé des ours polaires, des panthères des neiges… Puis il y a eu Klin d’oeil, l’atelier Nota qui ont fait appel à moi. Tout s’est enchaîné sans que je réalise vraiment ce qu’il était en train de se passer.



Comment décrirais-tu ton univers ?
Le point de départ, c’est la couleur. J’essaie de faire quelque chose de super coloré et de joyeux, avec une large palette pastel. Mon précédent travail m’a d’ailleurs appris à maîtriser de grandes palettes de couleurs car le papier japonais est sérigraphié avec près de 8 couleurs différentes. Enfant, mes parents avaient un intérieur assez austère et sombre avec du beau mobilier du 19ème siècle. Mon atelier coloré est peut-être la réponse à cette frustration intérieure 20 ans après ! (rires)
Enfant, mes parents avaient un intérieur assez austère et sombre avec du beau mobilier du 19ème siècle. Mon atelier coloré est peut-être la réponse à cette frustration intérieure 20 ans après !
Te rappelles-tu de tes toutes premières pièces ?
En cours je faisais beaucoup de vaisselle, comme la plupart des élèves. Mais j’ai rapidement senti que je m’amusais beaucoup plus à créer des animaux et des gris-gris colorés. J’ai créé en premier des tigres. Au début, ils étaient un peu difformes comparé à ce que je peux faire aujourd’hui… (rires)



On peut trouver dans ta boutique des animaux, des vases mais aussi plein de gris-gris !
Oui ! J’ai commencé avec 6 gris-gris et puis lorsque les gens ont commencé à entrer dans ma boutique, ils m’ont donné plein d’idée pour répondre à d’autres besoins émotionnels. Il y a le gris-gris du voyage, de l’espoir, de l’amour, de l’amitié, de la paix… Je leur ai fait des grand-frères aussi : l’esprit de la mer, du jardin, de la pluie…
Je souhaitais proposer l’atelier que j’aurais adoré découvrir quand j’ai commencé : un endroit inspirant et coloré, pas simplement une grotte pleine de poussière !

Tu proposes des cours ouverts à tous !
La transmission n’a jamais été mon fort, mais je souhaitais proposer l’atelier que j’aurais adoré découvrir quand j’ai commencé : un endroit inspirant et coloré, pas simplement une grotte pleine de poussière ! (rires) Je travaille avec d’autres jeunes céramistes qui donnent les cours en semaine et proposent également des stages sur des week-ends.
En céramique, il y a souvent de la casse… Tu jettes ce qui est râté ?
C’est vrai qu’à chaque étape de création, il peut y avoir de la casse : au séchage, à la peinture si on a un geste brusque, à l’émaillage et à la cuisson. J’ai beaucoup moins d’accidents qu’au début mais je ne parviens toujours pas à jeter les gris-gris ratés. J’ai tout un cimetière de grigris dans un placard ! (rires) Heureusement j’ai des potes qui passent régulièrement faire une rasade de petit grigris hospitalisés qu’ils planquent ensuite dans leurs jardinières.

Pourquoi ton atelier s’appelle-t-il Dodo Toucan ?
Il n’y a pas de longue réflexion derrière ! Ce n’est qu’une association de mots qui sonnaient. Ça évoquait pour moi quelque chose d’un peu naïf et de coloré.
Si tu n’étais pas céramiste, qu’est-ce que tu serais ?
Designer textile ou souffleuse de verre !

[…] céramique est arrivée tard dans votre vie. Comment vous-êtes vous initié à cet artisanat […]