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(Anti ?) Saint-Valentin – Osez la littérature érotique !

Blasée et énervée par cette fête commerciale où tous les couples s’enlacent faussement et les filles se baladent avec une rose rouge dans la main, un sourire béat sur les lèvres ? Dégainez un livre ! Nous vous proposons plusieurs histoires coquines, ou carrément très hot, les conseils d’une femme aux hommes pour qu’ils soient de meilleurs amants, et un roman où l’héroïne envoie tout valser pour vivre sans faux-semblant.

Punir d’aimer, d’Octavie Delvaux

Il paraît que les Français n’aiment pas les nouvelles ! Ils n’ont sûrement pas lu celles d’Octavie Delvaux. Elles ont les qualités prisées par nos voisins d’Outre-manche puisqu’il paraît que les Anglais raffolent des short stories : ces 22 nouvelles vont vous surprendre, vous émouvoir, vous exciter (of course), vous emmener dans des culs de sac (indeed), avant de vous projeter sans sommation dans un état d’alerte maximale. Arrivée aux éditions de la Musardine en 2010 via un recueil collectif In/Soumises, Octavie Delvaux s’est faite depuis une place bien à elle comme auteure (Sex in the kitchen, Sex and the TV) et dirige en outre la collection érotique féminine Point G.

Posez-vous la question : qu’aimez-vous dans le sexe ? Des rapports codifiés, teintés de pratiques BDSM, où douleur, humiliation et plaisir peuvent cohabiter, ou bien un corps-à-corps impétueux, ardent et piqué d’imprévus ?

Dans Punir d’aimer qui sort aujourd’hui, elle imagine des scenarii qui font monter la température en moins de dix minutes top chrono. Un jeune appelé durant son service militaire découvre le naturisme avec un prêtre, un chien raconte la façon dont sa maîtresse va gérer une colocation, une soumise se prête aux jeux pervers de son amant dans un luxueux hôtel, une comtesse demande à être corrigée par le précepteur de son fils pour expier ses fautes… Octavie aime aussi mêler le vrai et le faux et se mettre en scène… comme dans cet Eurostar où elle convoque l’un de ses lecteurs dans les toilettes entre Paris et Londres. A travers ses mises en scène très explicites, la narratrice décrit en filigrane des luttes de pouvoir, parfois charnelles, souvent exemptes de sentiments. Posez-vous la question : qu’aimez-vous dans le sexe ? Des rapports codifiés, teintés de pratiques BDSM, où douleur, humiliation et plaisir peuvent cohabiter, ou bien un corps-à-corps impétueux, ardent et piqué d’imprévus ? Maintenant que vous avez répondu, si vous vous laissiez tentée par l’alternative ? Alors in fine, fantasme ou réalité : peu importe, non ?

Punir d’aimer, Octavie Delvaux, 368 p., 17 euros.

 

Osez les conseils d’une lesbienne pour faire l’amour, de Marie Candoe

Quel plus grand mystère que le sourire de la Joconde ? Pour un homme, le plaisir féminin ! Puisqu’une femme sait mieux que quiconque ce qu’il faut lui faire pour qu’elle jouisse, la journaliste Marie Candoe a eu la délicate idée de donner certaines de ses recettes pour aborder un corps, jouer avec et le faire vibrer.

Ce livre s’adresse à toutes celles et tous ceux qui se posent des questions sur le corps féminin sans oser se confier.

Ce livre s’adresse à toutes celles et tous ceux qui se posent des questions sur le corps féminin sans oser se confier. Comment les femmes aiment-elles être abordées ? Séduites ? Qu’est-ce qu’un baiser langoureux ? Comment s’y prendre pour ne pas brusquer sa partenaire ? Comment réussir un cunnilingus (si vous n’avez pas encore lu et assimilé les conseils du Salon des dames dans Le Prescripteur), aucune partie du corps ni pratique n’est oubliée jusqu’à la sodomie et l’utilité des sex toys en duo.

Oserez-vous l’offrir à votre homme ou le garderez-vous bien caché dans la plus haute étagère de votre bibliothèque… il y a aussi la solution du livre incidemment (mal)rangé dans les toilettes. A vous d’évaluer vos priorités.

Osez les conseils d’une lesbienne pour faire l’amour, de Marie Candoe, 153 p., 8 euros.

Bon genre, d’Ines Benaroya

Cette femme-là, vous la connaissez. C’est votre sœur aînée à qui tout réussit : belle, chic et intelligente, un mari beau gosse et une progéniture sympa. Cette nana, c’est votre patronne : toujours la première au bureau, toujours impeccable même en blanc en été par 35 degrés, toujours la bonne répartie en réunion et surtout, tellement politique avec son N+1, le DG de la boîte ! Cette fille, c’est peut-être vous qui sait ? Mariée jeune, divorcée proprement, une enfant qui ne semble pas pâtir de votre séparation, et un nouveau mec tellement compréhensif et cool ! Attention, le portrait semble trop parfait. Tellement lisse. La peinture peut se fissurer à tout moment… Des mensonges ? L’intéressée, une dénommée Claude, ne se rend pas compte elle-même de la supercherie. Jusqu’au jour où une envie de sexe l’assaille dans un bistrot. Un inconnu, un jeu avec soi-même. Pas grand-chose, seulement ouvrir ses cuisses sous une jupe légère, pour offrir à l’autre un joli spectacle. Claude ressort de l’expérience boostée d’adrénaline. Elle recommence, augmente la dose, devient vite accro. Un jour de vacances, elle ira plus loin encore, en prenant véritablement la tangente. Claude disparaîtra-t-elle ? Pour quelle vie ?

A l’époque du #metoo les hommes ont encore l’apanage d’être des Don Juan, des James Bond ou des joueurs sans conséquences. Pour les femmes, la liberté du corps est toujours un terrain miné.

Inès Benaroya explore dans Bon genre toute l’ambivalence qui habite les êtres humains ; finalement, homme ou femme, personne n’y échappe. D’un côté, une vie vernie de perfection, de l’autre, des envies inassouvies qui coulent telles des rivières souterraines, un volcan qui dort et se réveille un matin. La romancière pointe aussi du doigt les failles d’une société qui se veut égalitaire dans les droits, mais qui est encore traversée de nombreux stéréotypes. La femme qui offre son corps à un inconnu est-elle une salope ? Celle qui enchaîne les aventures sexuelles de manière décomplexée est-elle une nymphomane ? A l’époque du #metoo les hommes ont encore l’apanage d’être des Don Juan, des James Bond ou des joueurs sans conséquences. Pour les femmes, la liberté du corps est toujours un terrain miné. Un roman qui invite à se perdre pour mieux se retrouver.

Bon genre d’Ines Benaroya, Fayard, 256 p. 18 euros.

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