Cela fait plusieurs années déjà qu’on avait flashé sur l’univers de Charlotte Molas, une illustratrice dont vous avez peut-être déjà vu passer le travail dans des grands magazines de presse, sur des affiches parisiennes… Couleurs pop, traits hérités des affichistes des années 30 et 60, humour à chaque coin de dessin : Charlotte nous embarque dans un univers qui flirte avec celui de l’enfance ! Elle nous a confié comment l’illustration avait fait irruption dans sa vie, après quelques années passées à s’ennuyer dans une boîte de marketing qui vendait des coupons réduc’. Comment la proximité de l’océan avec ses bureaux à Biarritz ne parvient même pas à arracher cette workaholique passionnée de sa palette de couleurs… Rencontre.
Charlotte Molas, le dessin a toujours fait partie de ta vie ?
J’ai commencé très tôt à m’intéresser aux arts plastiques et au dessin. J’ai fait arts appliqués au lycée, puis école de publicité. A Paris, j’ai été embauchée en tant que graphiste dans une boîte de marketing qui faisait des coupons de réduction : j’y suis restée 5 ans en mettant l’illustration de côté mais j’étais très frustrée. C’était pas très fun, et j’en souffrais beaucoup ! C’était les débuts d’Instagram : j’ai commencé à poster et j’ai été repérée par Lagarde chez Illustrissimo : il m’a tout de suite proposé des projets. J’ai démissionnée et je me suis lancée ! Ca va faire 10 ans et je n’ai pas pris de vacances…
L’illustration a donc débarquée dans ta vie un peu par hasard ?
Un peu ! J’avais le syndrome de l’imposteur : mais les projets se sont enchaînés et les clients étaient toujours contents, ça m’a rapidement détendue sur le sujet. Se lever le matin pour dessiner, c’est vraiment chouette !
Parle-nous de ton style…
Mon style a beaucoup évolué de mon avis. Je pense qu’on évolue tout le temps. Je ne m’empêche jamais d’aller vers d’autres choses. Je tente et je ne m’ennuie jamais.
Quelle est ta technique de travail de prédilection ?
Au tout début, je dessinais beaucoup au pochoir, au tampon… Mais pour être efficace, il n’y a pas mieux que le numérique ! Et je suis plus à l’aise maintenant sur tablette graphique. Le contact du crayon me manque parfois… Je songe à m’y remettre, mais je n’ai tellement pas le temps !
Te considères-tu comme workaholique ?
Oui, parce que je ne considère pas que l’illustration est un boulot ! Même si certains dessins sont plus pénibles à faire que d’autres. C’est une chance de pouvoir gagner sa vie grâce à sa passion. J’ai la chance d’avoir un planning bien rempli.
Quelles sont tes sources d’inspiration ?
Guy Georget, indéniablement. Tout le travail des affichistes. J’adore collectionner les livres pour enfant. Au Salon du Livre de Montreuil, je repars toujours avec plein de livres d’illustrateurs contemporains mais aussi de livres plus rares, comme ceux d’Alain Grée.
Je vais aussi beaucoup regarder ce qui se fait en illustration russe, avec le travail d’Elisabeth Ivanovsky. Je pense aussi à Marie Blair…
Tu habites à Biarritz, le grand air t’inspire ?
Ma routine de travail, c’est je me lève, café et travail ! Je suis devenue du matin avec ma première fille.
Quel est ton projet de rêve ?
Ce serait d’écrire et d’illustrer une bande dessinée, ou un roman graphique ! Sur le long cours, travailler sur un seul projet, qui ne soit pas une demande client…