Emma Sawko est ce qu’on appelle une late bloomer. A 46 ans, elle monte Wild and The Moon : un concept de restaurant écolo et durable aux recettes bienfaisantes bio, vegan et sans gluten. Après l’ouverture il y a 3 ans seulement du restaurant rue charlot, les adresses se multiplient à Paris et à l’étranger. Le secret d’un tel succès ? “Un alignement des planètes” répond Emma, une sacrée vision on vous dit.
On peut dire que tu es une late bloomer puisque tu as lancé Wild and the Moon à 46 ans !
Je dis souvent à mon mari, qui est aussi mon associé, que je regrette infiniment de ne plus avoir 25 ans ! (rires) Même si je n’ai aucun regret de mes années précédentes : j’ai adoré mes années dans la pub, j’ai eu cette fabuleuse aventure entrepreneuriale avec Comptoir 102 à Dubaï… Je pense que si j’ai monté ces projets si tard, c’est parce que j’ai appris à me faire confiance, ce qui peut prendre du temps, voire toute une vie ! Mais c’est vrai que monter un projet de cette envergure demande énormément d’énergie et des sacrifices aussi. On n’a plus tellement de week-ends, les enfants sont devenus autonomes très jeunes… Ce sont des choix de vie !
Je pense que si j’ai monté ces projets si tard, c’est parce que j’ai appris à me faire confiance, ce qui peut prendre du temps, voire toute une vie !
Tu as vécu à New York puis tu as suivi ton mari à Dubaï où tu as décidé de lancer Comptoir 102. Il fallait de l’audace !
Ca a été challenging pour moi car ce n’était pas une ville rêvée ni choisie, je suivais juste mon mari ! La première année, j’ai été très malheureuse je voulais rentrer à New York… J’ai fini par me dire soit je pleure toute la journée, soit j’essaye de monter mon truc, mais quoi ? Puis j’ai réalisé que s’il me manquait certaines choses à Dubaï, ça devrait manquer à d’autres personnes. J’ai monté Comptoir 102 qui a un peu cassé les codes là-bas : c’était une villa concept store au bord de l’eau, avec des jolies marques, pas d’extrêmes luxes, une cantine bio…
Je ne voulais pas me travestir avec un menu qui ne correspondait pas à mes valeurs, je voulais avoir le même discours et du sens, avec un concept qui apporte quelque chose de nouveau.
Tout le monde m’a dit “Mais t’es dingue ! Une cantine bio avec des graines ça marchera jamais à Dubaï, faut des sodas, des croissants..” J’en ai entendu des vertes et des pas mûres. Je ne voulais pas me travestir avec un menu qui ne correspondait pas à mes valeurs, je voulais avoir le même discours et du sens, avec un concept qui apporte quelque chose de nouveau. Et mon intuition était la bonne.
Comment expliques-tu le carton qu’a été Wild and the Moon dès son lancement au 55 rue charlot ?
Je crois beaucoup à l’alignement des planètes. Cela faisait 10 ans que je n’étais pas rentrée à Paris, mes enfants parlaient anglais, je voulais qu’ils soient vraiment européens… C’était l’heure de rentrer mais avec un projet. Je pense que je suis arrivée au bon moment sur le marché français. Quand j’ai ouvert rue Charlot, j’étais inquiète car je ne savais pas si les Français allaient être prêts à consommer de cette manière-là. Je pense que l’envie de mieux manger et la prise de conscience générale sur l’importance de l’alimentation sur la santé a finalement pris le dessus.
Quand j’ai ouvert rue Charlot, j’étais inquiète car je ne savais pas si les Français allaient être prêts à consommer de cette manière-là. Je pense que l’envie de mieux manger et la prise de conscience générale sur l’importance de l’alimentation sur la santé a finalement pris le dessus.
Tu proposes des recettes maisons, une alimentation bio et sans gluten…
Wild and the Moon est un vrai retour aux sources. On a remis au goût du jour des méthodes ancestrales que sont le trempage, la déshydratation… Et j’ai partagé les recettes de mon enfance. Quand je rentrais de l’école, ma maman me donnait des graines, on ne mangeait que du bio et les repas étaient plaisir et joyeux ! J’ai vraiment grandi avec cette idée de la nourriture qui fait du bien… C’était important pour moi de proposer chez Wild and the Moon des recettes réjouissantes, je n’avais pas envie que ce soit une alimentation détox ! En arrivant en France, après Dubaï, le bio avait une connotation chiante. Je voulais changer ça.
Quand mes enfants commandent chez Deliveroo, ils prennent Wild and The Moon !
Tes enfants sont réceptifs à l’alimentation que tu proposes à la maison ?
Eh bien… Quand mes enfants commandent chez Deliveroo, ils prennent Wild and The Moon ! (rires)
Quels nouveaux ingrédients peut-on trouver sur ta carte ?
Ce qui peut paraître nouveau aujourd’hui est dans mon alimentation depuis toujours. On est en train de développer une gamme de 10 superfoods. On s’amuse avec la spiruline fermentée couleur bleue dingue, le charbon détoxifiant à la couleur noire étonnante pour une limonade, le curcumin pour nos boissons orangées… On n’a pas besoin de colorant pour donner de la couleur à nos assiettes. Avec les produits de la Terre, on peut s’amuser à l’infini, c’est aussi bon que beau !
Au concept d’alimentation saine, bio et vegan, tu souhaites faire de Wild and The Moon un concept écologique et durable !
Cela a toujours fait partie du projet : c’était inenvisageable d’avoir un concept green qui pollue la planète avec du plastique. Aujourd’hui on est 100% sans plastique, nos bouteilles sont en plastique végétal, la colle pour faire tenir l’étiquette est aussi végétale… Tous nos gobelets sont en carton, tout comme nos pailles. Tout est compostable.
C’était inenvisageable d’avoir un concept green qui pollue la planète avec du plastique.
Il faudrait sortir un livre avec tous tes conseils d’alimentation…
C’est en cours !
Penses-tu que le fait d’être maman a changé ta vision du monde ?
En devenant maman, je me suis sentie beaucoup plus concernée par l’environnement. J’ai commencé à me poser la question de ma contribution à un monde meilleur. J’avoue ne pas être très optimiste sur l’avenir de la planète mais j’ai envie de faire quelque chose pour laisser une planète un peu moins sale à nos gamins…
Les premiers clients de Wild and The Moon on été des femmes. Je leur dois énormément.
Tu es la femme qui clôture notre Semaine Internationales des Droits des Femmes. Quelle a été la place des femmes dans ton projet ?
Les premiers clients de Wild and The Moon on été des femmes. Je leur dois énormément.
Un conseil pour que les femmes parviennent à faire bouger les lignes ?
J’ai eu la chance de ne souffrir d’aucune discrimination en tant que femme et d’avoir une mère qui m’a toujours poussée à garder confiance en moi. Mais la route est encore longue pour certaines. La solidarité féminine est essentielle pour toutes nos batailles