Le meilleur (et parfois le pire…) des défilés à portée de clavier pour une place en front row assurée ! Debrief des défilés #Couture automne-hiver 2017/2018 clotûrés la semaine dernière ! Ambiance Game of Thrones sur les podiums d’Elie Saab, qui ose ?
Le plus… Dior ?– Christian Dior
Après plusieurs collections qui pouvaient laisser le public et les critiques sur leur faim, Maria Chiuri a prouvé avec son dernier défilé Haute Couture pour Christian Dior qu’elle avait trouvé sa place dans la Maison, en distillant une identité à la fois affirmée au girl power toujours assumé (via des allusions aux grandes exploratrices du siècle dernier) et une belle intégration des codes Dior, de la coupe des manteaux et des robes à la délicatesse des matières et à la richesse des couleurs : on retrouve bien sûr le gris perle « maison », mais aussi un rouge flamboyant et un noir profond mis en valeur par de subtils jeux de volumes et de broderies, sur les looks du soir notamment, qui contrastent avec les logos et autres signes trop « évidents » qui saturaient les dernières saisons. Face à une telle maîtrise, on n’a plus qu’à dire : « Ave Maria » J !
Le plus Game of Thrones – ELIE SAAB
Quand le roi des robes de princesse, le couturier libanais Elie Saab, livre une collection qu’on sent largement inspirée par un cosmopolitisme de conte de fées, et qu’il transforme ses modèles en héroïnes à la fois sublimement intemporelles et furieusement modernes à la Daenerys Targaryen, on ne peut qu’applaudir un tel déluge d’opulence et de beauté, éclatant de féminité. Des broderies à n’en plus finir, des coupes aériennes, des capes, des traînes… Avec non pas 1 mais 5 robes de mariée pour clore le défilé, il y a de quoi rêver ! Et de quoi acheter pour ses nombreuses clientes fortunées (la Maison est l’une des seules rentables en Haute Couture…). Une collection auréolée de succès.
Les plus américains à Paris – Proenza Schouler et Rodarte
Contexte politique oblige, les duos new-yorkais de créateurs Proenza Schouler et Rodarte ont été invités à venir présenter leur collection Croisière / Prêt à Porter printemps-été 2018 à Paris lors de la semaine de la Haute Couture. Un exil aux résultats mitigés… Proenza Schouler, malgré le beau travail des ateliers français, a multiplié les références à Paris (le cancan, les volants, les tailleurs pantalon Yves Saint Laurent…) sans toutefois y retrouver ce qui fait son identité : les coupes nettes et androgynes, le cuir et les imprimés, qu’on a pu seulement apercevoir sur quelques modèles. Le reste de la collection, par un excès de féminité bubble-gum surinterprétée (couleurs lavande et rose, plumes et dentelles à foison, robes trop longues…) avait de quoi dérouter.
Quant à Rodarte, on savait son duo de créatrices (les sœurs Laura et Kate Mulleavy) gentiment perché, avec des modèles qui pouvaient surprendre ou enchanter. Mais leur collection parisienne, tout comme Proenza Schouler, accumule les références (le tailleur pantalon, le cuir, la dentelle) et surtout les fleurs (imprimées, sur la tête et sur les pieds ! )… sans trop qu’on sache où elles veulent nous emmener. Quelques modèles épurés rappellent néanmoins la signature poétique d’une délicate féminité qui a fait leur succès. On espère en retrouver davantage à la prochaine collection, d’un côté ou de l’autre de l’Atlantique.
Et on n’a pas résisté…
À partager quelques détails ultra-kinky du défilé Alexandre Vauthier, un retour aux années Palace furieusement sexy, insolent et souriant, avec des modèles aussi flamboyants que maîtrisés… et décolletés. Show devant !