Lui, c’est Thibaut, l’un des fondateurs de l’application Felix, qui ouvre nos chakras à un nouveau mode de transport : un service de taxi-maxi-scooters électriques en plein Paris. On a parlé bécane, entrepreneuriat, vie sans salaire…
Comment t’est venue l’idée de monter Felix ?
J’étais en tour du monde avec l’un de mes associés au Cambodge, on s’était pris quelques mois de césure pour parcourir l’Asie en mission humanitaire, et on se déplaçait sans cesse en moto-dop. C’était le meilleur moyen de locomotion pour bouger rapidement malgré la circulation très dense de Phnom Penh. Et rapidement on s’est demandé pourquoi ce service n’existait pas à Paris. En rentrant en France, on a commencé à se renseigner sur le marché des taxi-motos. On s’est rendu compte que l’offre était destinée aux aéroports et pas du tout à l’intra-muros, alors qu’il existait une demande. On a décidé de se lancer avec pour projet pilote Paris, car les conditions de circulation sont idéales pour tester le service.
Tu ne t’es pas lancé tout seul ?
Non, nous sommes 4. Thibault, Felix et moi avec un profil business et Bénédicte avec un profil d’ingénieur. On s’est tous rencontré sur les bancs de l’école. Pour notre dernier semestre d’étude, on avait la possibilité de monter un projet en partenariat avec l’école 42, qui est l’école de développeurs de Xavier Niel. On y a suivi un programme accéléré en 9 semaines début janvier qui nous a permis en avril de terminer cette formation avec une version fonctionnelle de notre application mobile. Beaucoup de projets se sont arrêtés en cours de route, mais on s’est accroché, porté par les bons retours et l’intérêt que suscitait Felix. Ensuite, il a fallu décider si on était prêt à passer à l’étape de l’aventure entrepreneuriale… On a choisi de se confronter à la réalité du terrain !
Vous avez dû lever des fonds pour vous lancer ?
Oui, auprès de notre incubateur Via ID. Ils ont cru en notre business plan et ont décidé de nous suivre. Par contre je ne peux pas te dire combien. (rires)
Les associés ont-ils apporté un peu de capital ?
Non, presque rien. On a tous une vision du business « à la débrouille ». Si tu commences avec beaucoup de cash, tu le brûles très facilement. Alors que lorsque tu as peu de sous, tu délègues moins car tu ne peux pas payer des tiers et c’est à toi d’aller négocier, de vendre ton projet. On devient beaucoup plus autonome, polyvalent et battant. Et c’est vrai qu’on n’avait pas vraiment d’argent. On commence tous dans la vie. (rires)
Dans quoi avez-vous investi les fonds ?
L’intégralité a été utilisée pour des dépenses opérationnelles de Felix, et pour les RH car nous avons deux stagiaires payés. Un développeur qui aide Bénédicte et une graphiste. Nous par contre, on ne se paie pas.
On a tous été très clair au sujet de Felix, on s’est donné 1 an pour pouvoir se payer. Passer cette deadline, si le objectifs ne sont pas remplis, on sera obligé de lâcher…
Et comment tu gères une vie sans salaire ?
On a tous la chance d’avoir une famille qui nous aide, sans cela on ne s’en sortirait pas. Et c’est vrai qu’on n’a pas vraiment le choix : on ne peut pas bosser à côté, on n’a ni le temps ni l’énergie. On a tous été très clairs au sujet de Felix, on s’est donné 1 an pour pouvoir se payer. Passer cette deadline, si le objectifs ne sont pas remplis, on sera obligé de lâcher…
Tu cravaches beaucoup ?
Oui ! Depuis le lancement, on bosse énormément. Et maintenant que l’appli est lancée, l’opérationnel nous prend pas mal de temps dans la journée avec les courses à gérer, les remarques des utilisateurs à collecter. On a le nez dans le guidon. Les sujets de fond on y pense le soir…
Difficile de séparer vie professionnelle et vie privée alors ?
Oui, je n’y parviens pas vraiment. Quand tu es entrepreneur, ou du moins ce que j’en apprends chaque jour, cette séparation n’existe plus. Je reste tout le temps connecté à mon portable, à mon ordi, c’est mon projet. Si ça ne fonctionne pas, c’est de ma faute. Si je repousse une tâche à faire, ce sera pour ma pomme le lendemain. Je ne peux me planquer derrière personne. Et c’est vrai que lorsque je reçois à minuit une notification qui m’indique qu’une course Felix est prévue pour le lendemain matin, je suis trop heureux.
Ma nana trouve que je suis un peu trop connecté. Mais monter sa boîte est un sujet tellement passionnant et qui dépasse tellement l’entendement que je ne peux pas décrocher.
Le portable n’est pas interdit dans la chambre ?
Une certaine personne aimerait qu’il le soit. (rires) Mais j’avoue qu’il est toujours à côté du lit. Ma nana trouve que je suis un peu trop connecté. Mais monter sa boîte est un sujet tellement passionnant et qui dépasse tellement l’entendement que je ne peux pas décrocher. En revanche, j’ai appris de mes erreurs, et maintenant je l’implique beaucoup plus. Elle connait tout le monde, c’est un peu plus facile de faire passer la pilule.
Tu as des moments de décompression ?
Le sport est très important dans ma vie. C’est un peu cliché de dire ça mais c’est le cas, ça participe à mon équilibre. Le matin, je fais du tennis de 7h à 8h. Et je vais au rugby une fois par semaine. Je préserve ces moments, ils sont sacrés.
A l’origine, Felix, c’est une bande d’amis. Comment protèges-tu l’amitié dans tes relations professionnelles ?
Très rapidement, on a déterminé les tâches de chacun pour éviter de se marcher dessus. Mais c’est difficile de bosser avec des amis, tu ne veux rien gâcher pour une mésentente professionnelle. Avant Felix, on sortait souvent ensemble et c’est vrai que maintenant, on se voit tellement pour le boulot qu’on ne voit plus dans un contexte personnel. Comme s’ils appartenaient à présent à la sphère professionnelle et que pour déconnecter, ce n’était plus possible d’aller boire des coups ensemble.
On a réalisé qu’on était tous sur la même longueur d’onde et qu’on partageait tous la même philosophie. C’est hyper important de faire cette démarche très tôt dans le projet, sinon sous la pression, l’équipe éclate et le projet avec.
Ça vous arrive de vous taper dessus (façon de parler bien sûr) ?
Sincèrement, non. Il y a parfois des tensions quand la pression monte, mais rien de grave. Et je pense que c’est grâce à notre démarche de départ. Dès le début du projet, sur les conseils d’autres entrepreneurs, on s’est réuni autour d’une table pour se poser les grandes questions de la vie d’une start-up : que représente Felix pour nous ? Est-ce que c’est un projet de passage ou une boîte dans laquelle on a envie de se donner à fond ? Combien de temps on peut tenir sans se payer ? Que représente l’argent pour nous (ce qui sous-entend la vitesse de croissance et surtout le cash à investir au départ) ? On s’est laissé une semaine pour écrire nos réponses sur un papier, qu’on a tous conservé comme preuve de notre engagement. Quand on s’est retrouvé pour relecture, on a réalisé qu’on était tous sur la même longueur d’onde et qu’on partageait tous la même philosophie. C’est hyper important de faire cette démarche très tôt dans le projet, sinon sous la pression, l’équipe éclate et le projet avec.
C’est quoi cette philosophie ?
Se donner à fond, maintenant. On s’est donné un an pour réussir, maintenant il faut que les gens nous suivent !
Votre service fonctionne déjà alors ?
Oui, l’application est opérationnelle. Mais on est encore en phase de tests et chaque utilisateur devient un bêta-testeur à qui on demande un feed-back pour nous perfectionner.
On sait comment ça se passe pendant la Fashion Week, les shows s’enchaînent, les acheteurs veulent se déplacer au plus vite, ce qui n’est pas toujours évident avec la circulation parisienne.
On a appris que vous alliez être présent pendant la Fashion Week…
Oui, par un heureux hasard, on a distribué un flyer Felix à une responsable de l’agence Première Classe à la sortie d’une bouche de métro. Elle s’occupe des acheteurs pendant la Fashion Week et doit trouver des nouveaux moyens de mobilité pour les amener aux différents shows rapidement. On sait comment ça se passe pendant la Fashion Week, les shows s’enchaînent, les acheteurs veulent se déplacer au plus vite, ce qui n’est pas toujours évident avec la circulation parisienne. Elle a accroché avec le concept de Felix et nous a choisi comme partenaire pour jouer les taxis-maxi-scooters.
Quel est ton plus gros défi maintenant ?
Réunir suffisamment de bêta-testeurs pour proposer une application la plus idéale possible pour les utilisateurs. Cette phase de tests prendra fin en janvier. D’ici là, on veut permettre à tous les Parisiens d’avoir un taxi-maxi-scooter dans les 5 minutes maximum. On commence par le 8ème arrondissement pour tenir cette promesse de réactivité. Dès que notre flotte aura suffisamment grossi, on s’étendra, on l’espère !
L’appli est dispo sur iOS et Android. Pour les flippées du 2 roues, les scooters sont des grosses bécanes électriques BMW, le chauffeur adapte son allure à celle que vous souhaitez et il y a suffisamment de place dans le top case pour transporter vos petites affaires. On dit ça, on ne dit rien…
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