Passionnée par la culture japonaise, « Hoshi » qui signifie « étoile » en japonais, sort ce 18 juin prochain, une réédition de son album « Sommeil Levant » avec un duo avec Benjamin Biolay et un autre avec sa grand-mère. Rencontre avec une amoureuse des (jeux de) mots…
Ton parcours témoigne de ta ténacité et de ton indépendance : refuser de te faire imposer des chansons par The Voice, préférer tester tes créations en les interprétant dans la rue. D’où te vient une telle force de caractère ?
Je pense que je tiens beaucoup de ma grand-mère. J’étais très proche de mes grands-parents dans ma jeunesse, et ma grand-mère est une personne têtue et persévérante !
Chanter dans la rue est une expérience à part entière, que t’as apporté cette confrontation directe et parfois ingrate aux passants ?
Cela a été difficile la première fois.
Je suis très timide, et se confronter au public de la rue, c’est chanter à un endroit où l’on n’est pas censé être, et où les gens gens n’ont pas forcément envie de vous écouter !
Hoshi pour Le Prescripteur
J’en garde un bon souvenir et parfois, ça me manque ! La scène aujourd’hui exige un travail plus structuré, le public attend des choses de moi. Dans la rue, je fais d’avantage ce que je veux ! (rires)
Tu as sorti une réédition de ton album intitulé Etoile Flippante : pourquoi un tel nom ?
C’est aussi le nom de l’intro de l’album. Dans cette chanson, je parle du fait que je ne veux pas être une star, je ne veux pas devenir méchante. Et en même temps je ne veux pas être oubliée, filer trop vite…
On sent un vrai désir de mettre en valeur le texte dans tes chansons. Pour toi, le texte prime sur la musique ?
Oui, il prime presque ! Même moi, en tant qu’auditrice, si le texte me bouleverse, je me moque de la musique.
La langue française est tellement fournie, il y a plein de jeux de mots et de styles à faire. C’est hyper important car la musique peut guérir des gens, alors autant me servir de ces 30 minutes d’album pour faire du bien.
Hoshi pour Le Prescripteur
Peux-tu nous décrire ton processus créatif, comment donnes-tu vie à un morceau ?
En général, j’ai un titre qui me vient, puis j’écris plein de mots qui me passent par la tête. Je commence à écrire une phrase ou un couplet puis je monte à mon studio et je fais les deux en même temps : musique et paroles. Cela peut durer jusqu’au matin. Je compose à fond la nuit, mont travail créatif commence rarement avant 20h ! (rires)
Tu as sorti « Et même après je t’aimerai » qui cartonne. L’amour à sens unique est un thème important pour toi ?
C’et vrai que c’est la première fois que je dis je t’aime ans une chanson. Je parle beaucoup d’amour à sens unique, ou de rupture . Ca fait du bien de le dire !
Quels sont les thèmes qui habitent beaucoup tes chansons ?
Ce qui me bouleverse, c’est parler de famille ! Et du temps qui passe…
Dans la chanson « Mieux Avant », tu chantes en duo avec ta grand-mère, quelle relation entretenez-vous toutes les deux ? Pourquoi l’avoir invitée dans ton album ?
Quand il se passe un truc dans ma vie, la première personne à qui j’ai envie de le dire c’est à elle. Tu lui parles 5 minutes et elle te console. C’est une femme qui est née dans la pauvreté : ses parents n’étaient pas très présents. Ensuite elle a eu ma mère, puis ma mère m’a eue, et c’est elle qui m’a élevée. Elle a donné sa jeunesse puis sa vie aux autres. J’aurai jamais les mots pour la remercier.
Dans cette chanson, on entend surtout « Ce sera mieux après » lancé par ta grand-mère, c’est ce que tu penses ?
Ce souvent les personnes plus âgées qui disent que c’était mieux avant, et dans cette chanson, c’est moi qui le dit ! Mais après tout ce qu’elle a vécu, je ne peux que croire en son leitmotiv : elle a toujours dit que tout ira bien, et même à 76 ans, elle croit toujours en l’avenir. C’est ça qui est beau.
Tu signes également un titre avec Benjamin Biolay, comment s’est passée votre rencontre et l’enregistrement de ce titre ?
On s’est rencontré en promo radio, il m’a demandé, on chante une chanson ensemble ? C’était trop touchant. On a passé un moment magnifique.