Rencontre avec les chefs du moment, qui se révèlent à travers 3 de leurs plats associés à une vingtaine de nos questions. Au départ, celles-ci n’avaient pas grand-chose à voir avec la cuisine (on ne prétend pas être un mag spécialisé). Mais forcément, quand on rencontre des passionnés, ils ne peuvent qu’y retourner, souvent en courant… Chaud devant avec Daniel de la Falaise !
DANIEL DE LA FALAISE, LA MAIN VERTE
À 46 ans, Daniel de La Falaise a déjà eu plusieurs vies, sur autant de continents : mannequin à Londres et Paris dans les années 80, puis acteur de théâtre à New York et Londres dans les années 90, le nouveau millénaire l’a révélé en tant que chef, d’abord au Harry’s Bar de Londres puis à travers le monde au gré des demandes éclectiques de ses clients : Chloé, Christian Louboutin, The Row, Marc Jacobs, Berluti, Baccarat…. Ce globe-trotter incessant a néanmoins trouvé le temps de cultiver son propre jardin dans le Sud-Ouest, de fonder une famille et d’écrire : après des critiques culinaires pour Vogue et Holiday Magazine, son premier livre plus qu’appétissant, Nature’s Larder : Cooking With The Senses (« Le Garde-Manger de la Nature : cuisiner avec les sens » ; éditions Rizzoli) prône les principes d’une cuisine simple, savoureuse et naturelle. Entretien le nez au vent avec un chef pour qui la nature est la plus belle carte que peut offrir un restaurant.
ENTRÉE (EN MATIÈRE)
Plateau de fruits de mer
1) Mes racines
Je suis Franco-Anglais, ni l’un ni l’autre et pourtant tous les deux ! Toute ma vie j’ai vécu pleinement cette double culture à travers un cocktail de lieux et de références qui s’opposaient tout en se complétant naturellement. J’ai été élevé entre la campagne et la grande ville au Pays de Galles, en France, aux USA. J’ai pu bénéficier des références sensorielles du potager, du verger, aussi bien que de celles des marchés alimentaires de Paris, de Fontainebleau, du Sud-Ouest de la France, et des Farmers Markets de NYC et de la Californie.
2) Un souvenir d’enfance
Le régal d’un plateau de fruits de mer dans une brasserie parisienne a l’âge de 7 ans ; ce fut le début d’une longue histoire d’amour avec les huîtres…
3) Une rencontre déterminante – Alice Waters
Le grand Maitre Milanais Alberico Penati, au Harry’s Bar de Londres, avec qui j’ai eu la chance de faire mon apprentissage en cuisine.
Et également Alice Waters, la reine de la « California Cuisine ». Son restaurant « Chez Panisse » à Berkeley, San Francisco qui a ouvert ses portes en 1971, est pour moi—et bien d’autres—tout simplement le meilleur restaurant du monde. Et Alice, est bien plus qu’une restauratrice, elle a fondé en 1995 le Edible Schoolyard Project, une association qui installe bénévolement des potagers interactifs dans les écoles primaires. Le projet a pour objectif de transmettre aux élèves à travers une sorte d’anthropologie du comestible une éducation sensorielle des cycles de la nature : la terre, les semences, planter, soigner, récolter, cuisiner…Plus de 5000 potagers ont déjà été créés à travers le monde !
4) Une matière préférée (en cuisine ou ailleurs)
La nature.
5) Une ville
New York.
6) Homme de jour ou de nuit ?
Je suis matinal, j’aime voir le lever du soleil.
PLAT (DE RÉSISTANCE)
Spaghetti à la boutargue
7) Mon sport
Quand j’étais jeune, le motocross et surtout l’athlétisme, j’ai même été champion régional de 200m ! Aujourd’hui, plutôt de longues marches dans la nature, le travail du jardin, des champs sur mon tracteur, des balades à vélo ou en canoë. Et surtout courir après mon fils Louis, qui a presque 2 ans.
9) Mon « classique » (en cuisine ou ailleurs)
Les spaghetti à la boutargue.
10) Mon vin
Ma sélection biodynamique pour le Garde-Manger de La Falaise en blanc, rouge et rosé.
11) Ma devise
Si cela vaut la peine de le faire, autant le faire comme il faut !
12) Mon héros
J’en ai plusieurs… Mon père et mon grand-père, le second était aviateur pendant la Guerre, et tous deux sont partis trop jeunes…Mais aussi Roger Vern, mon voisin dans le Sud-Ouest, champion du monde de la tomate et roi des paysans, qui est mort l’année dernière à 93 ans : un bel homme qui a réussi à partager la simplicité de la vie et son bonheur avec tous ceux qui l’ont rencontré.
13) Mon accomplissement
D’avoir été assez curieux et ouvert pour reconnaître l’amour de ma vie quand je l’ai aperçu, d’avoir saisi le moment, et par la suite d’avoir su ensemble créer notre petite famille.
14) Mon rêve
Réussir à cultiver les sens de mes enfants.
15) Ma deuxième passion
La photographie.
16) Mon évasion
La nature, encore et toujours !
DOUCEURS ET AMERTUMES (DESSERT ET CAFÉ)
Bouillon de fraises glacées corrigé à l’eau de vie
17) Ma musique
Chuck Berry, Johnnie Johnson, Lightning Hopkins, Joan Baez, Jean-Sébastien Bach, The Clash, Al Green, Neil Young, The Rolling Stones… et bien d’autres
18) Mon parfum
Les huiles essentielles à base de plantes et d’agrumes, et les concoctions de Mandy Aftel (Afterperfumes), la reine des parfums californiens, qui est basée à Berkeley.
(la femme de Daniel, Molly, est californienne, ndlr)
19) Mon paysage
Les basses collines, les bois, les sources et les prairies, que je retrouve toujours avec bonheur chez moi dans le Sud-Ouest.
20) Ma nostalgie
Les ancêtres autour d’une table, devant le feu, à l’heure de la soupe.
21) Mon regret
De ne pas jouer du piano.
22) Ma superstition
Comme dit Stevie Wonder : « Superstition ain’t the way ».
(« La superstition n’est pas la solution »)
23) Un vœu
La vitalité.
ACTUALITÉ
Livre – Nature’s Larder : Cooking with the Senses, éditions Rizzoli
Produits « Le Garde-Manger de la Falaise », infos sur :
http://www.danieldelafalaise.fr
Instagram @danieldelafalaise
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