Lorsque Maud perd sa phrase porte-bonheur et très personnelle écrite sur un petit bout de papier à son bureau, c’est la révélation : elle doit trouver un moyen de porter bien secrètement ces messages sur elles. C’est comme cela que son premier bracelet en perles reprenant l’alphabet morse est né. Une révélation pour cette maman qui décide alors de donner une chance à son rêve de créations.
Les bracelets en perles révèlent des messages en morse. Toi, tu as été scoute, pas vrai ?
Oui, exactement ! J’ai été scout marin. Le morse vient aussi de mon grand-père qui était navigateur. L’idée de ces bracelets m’est venue à un moment compliqué de ma vie en tant que femme, mère etc. A l’époque, je travaillais chez Dior comme responsable de projets. C’est très très beau sur le papier, mais je n’arrivais plus à m’y retrouver. Je me sentais déséquilibrée. Pour me donner du courage, je m’étais inscrire une petite formule magique sur un papier, que je gardais sur moi, comme un grigri. Un jour, je l’ai perdu, probablement au bureau en allant me laver les mains. Je me suis sentie si nulle d’avoir perdu ce papier, je ne voulais pas que quelqu’un tombe dessus, c’est si personnel ! Je me suis dit qu’il fallait que je trouve un moyen d’avoir cette formule magique sur moi sans que les autres le sachent. Le soir, je me suis endormie avec cette idée et le lendemain, j’ai réalisé mon premier bracelet en morce.
Tu portes toujours cette formule magique sur toi ?
Elle ne me quitte pas, et je pense qu’elle m’a donné des ailes. J’ai fini par prendre la difficile décision de démissionner. Je suis partie sereine et en très bon terme. Le plus fou, c’est que juste après avoir annoncé ma démission, j’ai reçu un appel d’une petite boutique parisienne qui avait vu mes bijoux sur Facebook et qui souhaitait une petite collection pour Noël ! J’ai dit, “ça tombe bien, je suis au chômage! ” (rires) A l’époque, je ne faisais que partager des photos de façon très artisanale des bijoux que je confectionnais. Je ne pouvais pas imaginer que cela intéresserait du monde. Ce qui m’a tout de même mis la puce à l’oreille, ce sont mes collègues, adeptes des ventes LVMH, qui m’en ont tout de suite commandés… Je me suis dit qu’il y avait peut-être un concept à creuser.
Quand as-tu posé les statuts de ton entreprise ?
En janvier 2016. J’ai démarché 10 boutiques et 7 ont été partantes tout de suite. Je me suis faite conseiller par mari dont le métier est justement de faire des business plan, il m’a aidé à structurer mon offre. Depuis le début des Mots Doux, tout s’est enchaîné tout seul. C’est pour cela que je dis souvent que ce sont des bijoux magiques.
C’est toute la magie de ces bijoux, quand on n’ose pas dire quelque chose, ils peuvent être les messagers de nos sentiments.
Réaliser autant de bijoux, cela fait des perles à enfiler !
Je me suis vite rendu compte que je ne pourrai pas faire cela toute seule. J’ai la chance d’habiter à la frontière suisse, près d’une vallée horlogère. Je me suis entourée de petites fées qui sont auto-entrepreneures spécialisées dans l’horlogerie et la bijouterie. Elles ont une activité à côté et bossent à l’unité. Elles travaillent toutes de chez elles. Elles ont une petite boîte avec la fiche de fabrication et elle me livre toutes les semaines. Je me fournis en perles à l’étranger et toute la fabrication est locale.
Où sont distribués tes bijoux aujourd’hui ?
Dans plus de 100 boutiques grâce au travail formidable de notre commerciale, une amie que j’ai embauchée l’année dernière alors qu’elle revenait d’expatriation.
Les Mots Doux sont nés dans une période chaotique de ma vie. Ce projet a tout remis en place, comme par magie. J’assume mes choix aujourd’hui : au lieu de me plaindre, je choisis par exemple de passer du temps avec mes enfants et de travailler un peu plus tard le soir. Je mène ma vie comme je l’entends.
Ce projet est né car tu étais en quête d’équilibre. Te sens-tu apaisée aujourd’hui ?
Les Mots Doux sont nés dans une période chaotique de ma vie. Ce projet a tout remis en place, comme par magie. J’assume mes choix aujourd’hui : au lieu de me plaindre, je choisis par exemple de passer du temps avec mes enfants et de travailler un peu plus tard le soir. Je mène ma vie comme je l’entends. J’ai un rythme assez atypique : je bosse hyper tôt le matin, mon premier mail part à 6h15 mais de 7h30 à 9h je suis avec mes enfants. Ils ont 7 et 10 ans. Je l’ai vu, du point de vue familial, c’est beaucoup plus cool et calme.
Je demande d’ailleurs aux petites fées qui bossent avec moi de ne pas confectionner mes bijoux si elles sont mal lunées ! (rires) Je considère que lorsqu’elles travaillent, elles insufflent l’énergie du mot. On ne confectionne pas un “Merci” ou un “Je t’aime” en étant contrarié.
Tu emploies beaucoup le vocabulaire de la magie. C’est lié à une spiritualité particulière ?
La mienne. J’ai grandi dans une famille catholique, qui l’est toujours d’ailleurs, j’ai fait les scouts et tout ça. Je pense que si je suis là aujourd’hui c’est grâce à cette éducation et à ma découverte de la psychologie positive, la méditation, la visualisation etc. Je demande d’ailleurs aux petites fées qui bossent avec moi de ne pas confectionner mes bijoux si elles sont mal lunées ! (rires) Je considère que lorsqu’elles travaillent, elles insufflent l’énergie du mot. On ne confectionne pas un “Merci” ou un “Je t’aime” en étant contrarié.
Tu proposes sur ton site des bijoux tout faits. Est-il possible de s’en faire faire sur mesure avec un mot personnel ?
Bien sûr, tu peux tout personnaliser. J’adore d’ailleurs recevoir une commande personnelle : il y a un côté très gratifiant de se voir confier une histoire.
Ce projet t’a rapprochée de ton mari ?
Avant Les Mots Doux, c’était Bagdad dans ma tête. Ce projet nous a clairement rapprochés. Cela m’a aussi permis de dire à mon père que je l’aime grâce à un bracelet “Je t’aime” : c’est toute la magie de ces bijoux, quand on n’ose pas dire quelque chose, ils peuvent être les messagers de nos sentiments.
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