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Un café avec Marie Montaud, créatrice des bijoux Médecine Douce

C’est au bord du Canal Saint Martin que Marie Montaud crée les bijoux Médecine Douce. D’une finesse rare, mêlant influence vintage et regard furieusement moderne, ses créations (accessibles !) se retrouvent au cou, autour des poignets, au creu de l’oreille des Parisiennes, soucieuses de soutenir la création française 100% artisanale. Rencontre avec une créatrice habitée par la sculpture et l’architecture.

A ses débuts, Médecine Douce était surtout connue au Japon. Raconte-nous pourquoi ?

Lorsque j’ai lancé Médecine Douce en 2000, les premières collections étaient plus « couture » (et chères !), elle étaient faites de broderie, de perles fines, de cuir découpés, de couleurs franches… et réalisées à la main dans nos ateliers parisiens. Ce savoir-faire à la française était très reconnu à l’étranger et mes créations ont touché la clientèle japonaise qui n’hésitait pas à porter des pièces fortes. C’est comme cela qu’on s’est lancé.

Tu travaillais également avec des couturiers…

Oui, j’ai réalisé des collaborations avec de grands couturiers comme Christian Lacroix. Je travaillais sur des pièces de défilés. Je me suis aussi occupée de la ligne bijoux de Maje pendant 6 ans, à l’époque où ils n’avaient pas encore été rachetés !

 

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A quel moment as-tu décidé de simplifier tes créations pour des lignes plus épurées et discrètes ?

A partir de 2008, lorsque des gros groupes comme Zara ont réussi à réaliser des pièces élaborées à très bas prix en délocalisant la production. Mes créations ne tenaient plus la concurrence car les clients ne comprenaient pas pourquoi, chez moi, une pièce pouvait coûter 200€ et un travail en apparence similaire chez Zara, seulement 50€ ! Je me suis adaptée pour pouvoir continuer à fabriquer mes créations de manière artisanale et toujours dans des ateliers parisiens où je connais chaque artisan !

C’est là que tes créations ont touché les Parisiennes ?

Oui, exactement. La diffusion française s’est développée quand nous avons créé des bijoux moins complexes et plus faciles à porter pour la Parisienne ! J’ai beaucoup simplifié mon travail et je suis fière d’être parvenue à créer une marque que les femmes se sont appropriés de façon fluide.

 

Le passé est une source d’inspiration sans fin qui me permet de jouer avec l’ancien pour l’ancrer dans l’air du temps.

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Comment décrirais-tu tes créations aujourd’hui ?

Nos valeurs sont la simplicité, la finesse et l’air du temps. C’était aussi très important pour moi de rester accessible tout en conservant une fabrication locale et artisanale. Mes bijoux sont donc réalisés en matériaux semi-précieux éco-responsables : la base est en laiton et doré à l’or 24 carats, les pierres sont semi-précieuses et naturelles. J’aime jouer avec les irrégularités des pierres pour qu’elles gardent un côté organique, minéral, brut ! L’influence de l’ancien est aussi très présente dans mon travail : je suis une passionnée de vintage et ce que je préfère, c’est remettre au goût du jour un bijou de grand-mère. Le passé est une source d’inspiration sans fin qui me permet de jouer avec l’ancien pour l’ancrer dans l’air du temps.

Lorsque tu parles de matériaux éco-responsables, c’est important pour toi de responsabiliser Médecine Douce ?

Oui, on cherche à créer de manière raisonnée dans des quantités raisonnables. Chaque pièce étant unique et réalisée à la main, je ne réalise aucune économie d’échelle. La simplicité se retrouve dans mes créations mais aussi dans notre philosophie de développement business : on veut rester une petit structure qui ne renouvelle pas intégralement ses collections à chaque saison mais qui au contraire, garde des intemporels.

 

Le bijou c’est une manière minuscule d’être dans la construction.

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Tu parlais du passé et des bijoux anciens comme source d’inspiration. Y en a-t-il d’autres ?

J’adore les objets en général et je suis une passionnée de sculpture et d’architecture. Ce sont de grandes sources d’inspiration pour moi. Sur le plan artistique je suis plus sensible à la sculpture et l’architecture qu’à la peinture par exemple ! Je peux te citer Muller van Severen, un couple d’architectes belges dont le travail me fascine : ils ont conçu des meubles qu’avec des fils, des maisons transparentes qui se fondent dans la nature… J’aime aussi énormément le travail de Lina Bo Bardi, une architecte brésilienne qui réalisait des maisons de verres dans les années 50. La transparence, les lignes pures, les choses qui ont l’air de flotter, tout cela m’inspire dans mon travail de création. Le bijou c’est une manière minuscule d’être dans la construction.

 

Design Muller van Severen
Design Muller van Severen
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Glass House de Lina Bo Bardi

 

N’aurais-tu pas manqué ta vocation ?

J’aurais adoré être sculpteur et architecte ! Quand j’arrive au musée Guggenheim à Bilbao, je pleure ! J’ai le syndrome de Stendhal (rires). Mais je suis très épanouie dans mon travail de créatrice. Je préfère travailler avec les architectes par exemple qu’exercer leur profession. Leur place est terriblement difficile car ils n’ont pas le budget et pas toujours la main sur le projet qui doit répondre aux exigences d’un client pas toujours sûr de lui !

Ton mari t’a suivie dans la création de Médecine Douce. C’est un créatif lui aussi ?

Il venait de la finance ! Renouer avec un univers plus artistique lui a fait beaucoup de bien, même si cela reste le financier de l’entreprise. (rires).

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Quels sont tes plans pour le futur de Médecine Douce ?

Le web, sans hésiter. J’ai appris mon métier sans Internet et le e-commerce. C’est un vrai bouleversement pour moi de digitaliser la marque, et heureusement que mon mari et moi nous sommes entourés d’une équipe digitale qui nous aide à prendre ce tournant indispensable et excitant ! J’ai également pour projet le développement d’une ligne de bijoux précieux en or véritable, parallèlement aux collections fantaisie. J’aimerais aussi pouvoir exprimer plus clairement cette passion pour l’architecture, créer des ponts entre mon travail et cette discipline, peut-être par la création de lieux Médecine Douce. Je ne sais pas encore…

Comment décrirais-tu ta cliente ?

C’est quelqu’un de simple, une femme décontractée et subtile. Une personne qui a une vie intérieure suffisamment intense pour ne pas jouer l’exubérance. Elle rayonne par le raffinement ! Je dis souvent de façon plus familière que la fille Médecine Douce n’en fait pas des caisses.

 

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Quelles sont les pièces Médecine Douce qui te touchent le plus ?

J’aime beaucoup la collection Philae, très fine, et également la collection réalisée avec des estampeurs. C’est un métier d’art ancestral emblématique de la culture française, réalisé dans le Marais. Cela caractérise bien ce que je cherche à donner comme âme à mes créations : un pas dans le passé, un pas dans le futur.

Retrouvez les créations Médecine Douce ici.

 

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