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Montez le son pour Please : le boys band français rock et pop

L’histoire de Please, c’est un peu comme dans les films : trois ados qui décident au collège de monter leur petit groupe de rock, de faire des concerts pour leurs copains de classe et qui, après un passage en études supérieures et un stage en entreprise (guess what : non concluant !), décident de revenir à leur premier amour : la musique.

C’est l’aventure d’Aristide, Louis et Dylan, derrière le groupe de rock français Please. On vient tout juste de les découvrir avec la sortie de leur deuxième EP « Flashlight ». Des sons rock rétro teintés de touches pop et new wave à la signature ultra moderne. Bref, un coup de coeur de la rédaction qu’on a ajouté à notre playlist de fin d’année ! Rencontre avec le boys band.

Please, c’est 3 garçons, Aristide, Louis et Dylan qui se rencontrent au collège : racontez-moi les prémices du groupe, comment s’est-il formé si tôt ? 

Please – Notre collège organisait des soirées « Talents cachés », on y voyait des groupes de 3ème devenir les stars du collège avec leurs reprises des Guns n’ Roses, alors on s’est dit que nous aussi, on allait se faire un nom ! On était les plus jeunes de la soirée quand on s’est lancés, on était loin de s’imaginer que c’était le début d’une telle aventure…

A l’époque, quel(s) groupe(s) de musique vous inspiraient particulièrement ?

Please – On était évidemment à fond sur les grands classiques du rock style Beatles, Rolling Stones, Pink Floyd… Il y a deux groupes un peu moins connus qu’on chérissait déjà tous les trois et qui nous inspirent encore beaucoup aujourd’hui : The Band et Supergrass.

Votre premier concert, c’est au collège Buffon. Vous êtes en cinquième et quatrième ! Que jouiez-vous à l’époque et aviez-vous votre fan club ?

Please – On peut carrément vous donner la setlist de notre premier concert, ça va aller vite ! Ça s’est vraiment toi de Téléphone, Should I Stay or Should I Go de The Clash et Hey Joe de Jimi Hendrix. Des clubs de fans ? Pas à notre connaissance en tout cas, mais à force de se représenter chaque année on a fini par gagner notre place en tête d’affiche pour les dernières éditions. C’était la grande vie.

Les études supérieures mettent un temps d’arrêt à vos projets musique : vous n’étiez pas certains à l’époque de vous lancer ?

Please – Disons qu’avant nos études, la musique n’était pas encore un projet.

Paradoxalement, aller à fond dans les études nous a poussés à considérer le groupe comme une vocation, quelque chose qui méritait au moins autant de notre temps et de notre énergie.

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Crédit photo – Hector Passat

Qu’est-ce qui vous a finalement fait basculer du côté d’une carrière musicale ?

Please – Les stages en entreprise. On a pris conscience chacun de notre côté que la vie de bureau nous convenait pas. Alors timidement l’un de nous a évoqué aux autres l’idée de faire un concert avec seulement des reprises rock ou punk, pour se lâcher et faire plaisir à nos potes. Ça s’est passé au Supersonic début 2019, et on ne s’est plus quittés depuis.

On aime vous décrire comme « un groupe de rock » : qu’est-ce que cela signifie pour vous être un groupe de rock en 2024 ? 

Please – On ne se considère pas comme un groupe de rock au sens strict. Quand on doit faire des clips, du merchandising, organiser une soirée ou simplement produire de la musique (pour nous ou pour d’autres artistes), on se demande d’abord comment faire le maximum nous-mêmes, ce qui nous amène à faire beaucoup de choses qui dépassent l’idée qu’on se fait d’un groupe de rock. 

Par ailleurs, on n’est que trois alors qu’il faudrait être au moins 5 pour jouer les morceaux qu’on compose. Quand on peut, nos amis Andreas Salon (Basse) et Rémi Klein (Claviers) complètent la formation sur scène, sinon on s’accompagne de bandes qu’on pré-enregistre et qu’on mixe au live. 

On assume complètement ce côté « groupe 2.0 ». À l’ère de l’artiste/producteur/créateur de contenu on fait ce qu’on peut, mais surtout on fait ce qu’on veut ! 

Please

Qu’est-ce que vous ne voulez surtout pas incarner ?

Please – Le groupe nostalgique qui pense que « la musique c’était mieux avant ! ». On infuse beaucoup des années 70/80 dans notre musique parce que c’est autour de celle-ci qu’on s’est retrouvés, mais nos oreilles et nos cœurs sont tournés vers ce qu’il se passe aujourd’hui et c’est très excitant. Celles et ceux qui nous ont déjà vus en concert le savent, on brasse large !

Votre deuxième EP est sorti la semaine dernière, je l’adore ! Comment définiriez-vous sa « vibe » ?

Please – On aime l’idée de faire de la musique qui fait pleurer et danser en même temps et cet EP est sûrement ce qui s’en approche le plus.

À nos oreilles, tous les morceaux de notre EP évoquent ce concept de dancefloor baigné de larmes, quelque chose proche de l’oxymore, mi-joyeux mi-triste, voire parfois effrayant. 

Please

Shoutout Max Baby qui a réalisé et produit cet EP avec nous, et qui nous a permis d’aller aussi loin dans la « vibe » qu’on cherchait justement. D’ailleurs on recommande vivement son projet solo aux amateurs de gros sons.

Vous composez vous-mêmes vos morceaux : comment naît généralement un titre chez Please ? Qui fait quoi ?

Please – Le plus souvent Dylan arrive avec des accords, une mélodie ou les deux et Aristide participe à l’écriture des paroles. On intègre de plus en plus des compositions de Louis qui produit beaucoup de son côté aussi. Dans tous les cas, on s’approprie très vite les idées de chacun pour les transformer en un pur produit « Please ». Il n’y a pas de règles, on passe beaucoup de temps à travailler les arrangements ensemble et tout le monde donne son avis jusqu’au dernier retour de mix (même si on est souvent d’accord).

J’ai eu un crush pour (tous les morceaux mais en particulier) Flashlight et Hard Loving : pouvez-vous me raconter l’histoire de ces deux morceaux ?

« Flashlight » est né d’un riff que Dylan s’est mis à jouer au Wurlitzer alors qu’on répétait et qu’on a repris ensuite à chaque balance avant d’en faire un morceau à part entière. Les paroles évoquent un concert qu’on venait de vivre et qui s’était très mal passé, on s’était senti tous les trois démunis face à un public complètement indifférent. 

On a fini par mettre tout ça en image métaphoriquement dans un clip en forme de film d’horreur. Un must-watch


« Hard Loving » au départ était une terrible boucle basse-batterie que Louis avait produite chez lui. C’était à la fois sexy et violent alors on l’a imaginé comme le jumeau maléfique d’un titre de notre premier EP, le tout aussi bien nommé « Loving Soft ».

Chanterez-vous un jour en français ? ou c’est anti-rock ?

On compose toujours la musique de nos morceaux avant d’écrire le texte, et l’anglais colle mieux avec l’efficacité qu’on recherche dans la voix.

Quand on joue, on préfère aller directement à l’émotion sans focaliser l’attention sur le sens, et puis le fait que l’anglais ne soit pas notre langue maternelle nous aide à prendre plus de liberté.

Please

Peut-être que ça changera un jour mais on a en pas encore ressenti l’envie.

Vous faites la première partie de l’Impératrice sur plusieurs dates à venir : quel rapport entretenez-vous avec la scène ? 

Un bon rapport sans doute ! Le groupe est né sur scène alors c’est un peu notre état naturel. On a toujours tout donné en concert, notre public le sait bien et nous rend le double à chaque fois. Quand on a joué devant une Maroquinerie complète en avril dernier, on s’est rappelé pourquoi ce groupe d’adolescents continue d’exister, c’était un moment fou. Il paraît que le public de L’Impératrice est très chaud aussi, on a hâte de le rencontrer.

Et il sort quand votre premier album ??

On a commencé à travailler dessus, on espère le plus tôt possible ! En attendant, on va faire vivre notre EP qu’on vient de sortir. Ce n’est que 5 titres, mais on y a mis tout notre cœur.

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