Les sons à écouter en ces douces soirées d’été ? Ceux signés Pépite, le duo composé de Thomas et Edouard, deux voyageurs romantiques qui renouvellent la chanson française nostalgique en y ajoutant des notes pop et électro ! Résultat planant. Ces deux amis aux looks (et coupes !) inclassables, se sont prêtés au jeu de l’interview. Une complicité touchante…
Comment vous êtes-vous rencontrés ? Liens du sang ou du hasard ?
Thomas – Liens du sable ! On s’est rencontrés en 2010 sur une plage. On se connaît par le frère d’Edouard, Baptiste, qui est un copain de lycée. C’est lui qui nous lie.
Edouard – Un pote organisait une soirée et mon frère m’a proposé de venir. J’ai rencontré Thomas là-bas. On a vite fait parlé et on a fait un foot sur la plage. Je me suis ouvert la jambe. Il a vu que j’étais nul ! Je me suis calé sur le côté avec ma guitare et il a vu que j’étais moins nul. J’ai joué une reprise de Casablanca je crois, je chantais très mal et Thomas m’a sauvé en venant chanter par-dessus. On s’est revu à Paris. Mais le déclic Pépite a mis du temps avant d’avoir lieu.
Combien de temps ?
Thomas – 5 ans !
Edouard – La naissance de Pépite correspond à notre première chanson écrite en français, Les Bateaux. On sentait que c’était une nouvelle ère, un nouveau projet.
Avant de tout lâcher pour Pépite, qu’est-ce que vous faisiez comme boulot ?
Thomas – J’ai travaillé dans pas mal de boîtes, notamment dans la mode et la vente. Et puis j’ai arrêté pour Pépite en 2016.
Edouard – Moi, toujours dans la musique. Je faisais des p’tits boulots comme donner des cours de guitare pour les enfants, et puis j’avais un autre groupe, plus électronique, qui s’appelait Sauvage qui m’a pris pas mal de temps. C’est avec eux que j’ai beaucoup appris sur les techniques de production, les arrangements…
On vous décrit comme les “aventuriers du sentiment”. Vous êtes d’accord avec cette description ?
Thomas – C’est notre label qui a inventé ça pour We love Green ! (rires) Je suis un peu mitigé. Mais c’est vrai que les deux EP vont vachement dans ce thème là.
Edouard – Oui, moi ça ne me choque pas. C’est assez logique par rapport à ce qu’on fait.
Comment décrivez-vous votre style musical ?
Thomas – Pour moi, c’est un peu de la chanson expérimentale.
Edouard – C’est vrai qu’on expérimente beaucoup en studio, les techniques d’enregistrement de concepts musicaux ou acoustiques. Après on essaie de mettre de l’ordre et de faire une belle chanson pop. C’est difficile de mettre un nom sur tout ça. Ca fait toujours des noms à rallonge ! (rires)
Thomas – On aime bien toucher à tout mais on reste très pop. Il y a une volonté de voyage.
Vous parlez d’un déclic pour Pépite avec une chanson en français : en l’occurrence, une chanson sur une femme. Est-ce que vous diriez que Pépite est né grâce à elle ?
Thomas – C’est compliqué comme question. C’est vrai que cette chanson a participé à la création de Pépite et cette femme indirectement. Mais toutes les chansons ne sont pas dédiées à la même fille ! (rires) Et surtout, tout n’est pas vrai, j’invente en fonction d’impressions personnelles, de souvenirs que j’ai.
L’idée, c’est que je reste 24h dans mon studio à essayer plein de trucs et après j’ai besoin de Thomas pour qu’il me dise “Ouais mec t’as pété un cable, enlève ça” ou au contraire, qu’il attire mon attention sur un détail que je trouvais insignifiant et qui prend toute son importance.
Quels sont vos rôles respectifs dans la création de vos morceaux ? Thomas, tu es l’auteur et Edouard le producteur ?
Edouard – L’essence des morceaux, c’est vraiment Thomas : une grille d’accords avec des textes. Et moi après, je pars de ça.
Thomas – On déconstruit ensemble et on reconstruit ensemble.
Edouard – Dans mon studio, j’ai un peu le kit du producteur avec pleins d’instruments, de micros différents, et je m’amuse à arranger les morceaux. Après je fais écouter à Thomas, on travaille dessus. C’est plus chez moi que les morceaux prennent leur forme d’enregistrement, voire leur forme définitive.
Tu joues de quels instruments ?
Thomas – Il aime jouer de la trompette.
Edouard – On peut m’entendre jouer de la trompette, genre deux notes dans un morceau, mais c’est juste pour montrer que je ne sais pas en jouer ! (rires). L’idée, c’est que je reste 24h dans mon studio à essayer plein de trucs et après j’ai besoin de Thomas pour qu’il me dise “Ouais mec t’as pété un cable, enlève ça” ou au contraire, qu’il attire mon attention sur un détail que je trouvais insignifiant et qui prend toute son importance.
Et il est où ce fameux studio ?
Edouard – En banlieue dans le 92… chez ma maman ! Quand j’habitais chez elle, j’avais ma petite cabane au fond du jardin. Je n’habite plus chez ma maman aujourd’hui je te rassure, mais j’y retourne pour créer. Thomas aussi a un petit studio chez lui. Parfois on va chez lui pour changer des habitudes.
Vous parlez beaucoup d’expérimentations et votre nouvel EP se nomme “Renaissance”. Vous renaissez de quoi exactement ?
Thomas – C’est lié aux textes de nos morceaux. Le premier EP traitait de séparation. Le deuxième invite à la renaissance après cette histoire-là précisément.
Edouard – C’est vrai que ce mot force aussi à se réinventer. Et c’est bien que dès le deuxième EP on fasse un truc différent. Je ne sais pas si on a réussi ou pas. En tout cas il y a des influences jamaïcaines pas présentes sur le premier EP.
Vous faîtes de plus en plus de scènes. Le public chante avec vous et reprend vos chansons, ça vous fait quoi ?
Edouard – ça encourage de fou pour la suite.
Thomas – C’est assez choquant dans le bon sens du terme ! (rires) Le processus est assez dingue en fait : quand tu écris ta chanson tout seul à 23h et que, un an et demi après, t’as ton public qui reprend tes paroles.. C’est dingue. C’est chargé d’émotion.
Il y a des accrochages entre vous ?
Thomas – C’est vrai que parfois on se bat un peu.. (rires) Non, non justement, on s’entend super bien.
Edouard – J’étais étonné qu’on se supporte aussi bien.
Thomas – Surtout qu’on se voit beaucoup, 5 à 6 jours par semaine. Là, ça fait 3 jours qu’on s’est pas vus. T’imagines, c’est les retrouvailles là. (Rires)
Vous pensez écrire pour les autres ?
Thomas – Pour l’instant, non, mais après l’album peut-être.
La crew d’artistes que vous aimez bien…
Thomas – On est potes avec l’Impératrice, Juliette Armanet aussi. Clara Luciani qu’on aime beaucoup…
Edouard – On a croisé récemment Niska. J’adore comment il arrive à aller dans le rap, dans la pop. Il a un délire.
[…] On les avait rencontrés en 2018 et on était déjà fans de ce duo rafraîchissant de la pop française. On les a retrouvés post-confinement pour la sortie de leur nouvel EP au titre très bien trouvé… Et avec toujours autant de complicité. Rencontre avec Pépite […]