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Les Power Jackets de Eli Grita

Vous l’avez sûrement croisée dans les rues de Paname, paillettes aux épaules. Vous n’avez pas pu vous empêcher de vous retourner. Peut-être même que vous l’avez arrêtée pour lui demander d’où venait sa veste, si envoutante et empouvoirisante. Elle sort des petits ateliers de sa propre marque éthique Eli Grita. Créative inspirée par la puissance du tarot, DJ de nuit et peintre à ses heures perdues, je vous présente Julia Colléaux, une dingue de tout.

D’où vient ta sensibilité à la mode ?

Sûrement de ma grand-mère qui était toujours très bien habillée, elle osait les couleurs tout en restant élégante. Puis par ma mère qui tient une boutique de prêt-à-porter. J’allais beaucoup dans les showrooms avec elle, je l’aidais à constituer ses collections. Mais avec le recul je réalise que j’ai toujours été plus attirée par le costume que par le vêtement, j’aimais me déguiser, me mettre dans la peau de différents personnages. J’ai commencé la danse très jeune et je demandais souvent de nouveaux costumes à mes grands-mères. C’est pour cela que j’ai commencé par une formation aux ateliers Chardon Savard. Je souhaitais bosser dans les décors de cinéma. J’ai failli ne pas y arriver. J’arrivais pas à constituer des collections, ça rendait fou mes profs. Je cherchais toujours à créer une pièce de dingue et je pouvais passer des heures à travailler des petits détails… Finalement je me suis orientée vers la scénographie, j’ai bossé en merchandising chez Givenchy et puis j’ai pété un cable ! (rires)

Ton pétage de plomb t’a menée à quoi ?

Aux couleurs, à la peinture ! Je suis partie à Barcelone, je bossais comme une dingue en scéno’ pour pouvoir me payer mon appart’ qui avait une super terrasse de 80 mètres carré où j’adorais peindre. C’était des sortes de découpages et collages, un mélange d’acrylique et de laque. Quand je suis revenue à Paris, un ami italien qui avait beaucoup aimé mon travail, a exposé mes toiles dans le Marais. Je continue encore aujourd’hui à peindre mais mes deux principales activités restent le développement d’Eli Grita et le mixe !

 

J’aime inspirer les gens, les faire rêver. Leur raconter une histoire ! Après je m’en fous de la forme que cela prend !

Julia-Grita-Power-Jacket-Eli-Grita

Tu es donc créatrice de mode le jour et DJ la nuit ?

Oui ! Je suis aussi directrice artistique pour d’autres marques. Cela fait des grosses journées, je me force à prendre un jus d’ananas en soirée plutôt qu’un verre d’alcool ! (rires)

Quel est ton style de musique ?

Disco, house, house UK, des sons joyeux avec des voix souls… Comme dans mes peintures et illustrations, je fonctionne beaucoup par collages et mixes de matières : j’aime créer des univers, débuter mon set par le dialogue particulier d’un film que j’aime (comme Julia Roberts quand elle fait démarrer la voiture dans Pretty Woman) et enchaîner sur des sons envoutants. Je me rends compte que j’aime inspirer les gens, les faire rêver, j’aime cette transformation, ce changement d’émotions. Leur raconter une histoire ! Après je m’en fous de la forme, je ne me limite pas dans les outils, je m’amuse dans tout !

Avec Eli Grita aussi, tu racontes des histoires au travers de tes vêtements ?

Complètement. J’ai commencé par des pochettes suite à un voyage au Mexique. J’étais partie faire un voyage initiatique avec des chamans chercher des réponses… J’ai toujours été quelqu’un de très spirituel, fascinée par la puissance de l’univers, en quête de soi. Je continue encore aujourd’hui à travailler sur le développement personnel. En revenant de ce voyage, j’avais collectionné des petits sacs super colorés que mes potes ont adorés. J’ai décidé d’en dessiner un qui te permette de te transformer dans la journée. Je suis partie d’un constat simple : mes journées sont très longues, je passe du boulot de jour au mixe le soir sans forcément repasser par chez moi. Je voulais un sac qui me permette de me transformer pour le soir, adopter un style plus pop et paillette. Un sac qui suive mon histoire. J’ai eu l’idée de ces rabats amovibles qui te permettent de changer de style en 3 clips et s’adapter aux vies de chaque femme.

Une rencontre avec un grand rappeur de la scène internationale a été un déclic pour la création de mes power jackets.

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Quand as-tu réellement lancé ta société Eli Grita ?

En janvier 2016. A la suite d’un prêt d’honneur créateur que j’ai reçu pour lancer ma marque, j’ai intégré une pépinière pour apprendre à créer une boîte ! (rires) Mes petits sacs plaisaient beaucoup, je préparais le lancement d’une deuxième collection capsule basée sur le tarot : je voulais des sacs uniques et fait mains inspirés de formes et symboles fort. A travers leurs formes et leurs graphismes, ils représentent l’équilibre entre le masculin et le féminin. Puis c’est une succession d’évènements et la rencontre avec un grand rappeur de la scène internationale qui ont été le déclic pour la création de la Power jacket.

Raconte-nous cette rencontre…

J’étais à Villepinte au salon du cuir, il était 17h, j’étais crevée, j’avais qu’une envie c’était de rentrer chez moi et là, j’aperçois une foule de personnes agglutinée. Je réalise que ce grand rappeur américain (dont je tairai le nom !) est au salon. Je décide de rebrousser chemin, pas du tout envie de jouer les groupies et là j’entends “I love your jacket”. Je portais une veste Essentiel que j’adore. Je lui réponds “C’est cool” et je me casse. Son agent me court après et me dit “Attends, tu peux pas lui tourner le dos comme ça !”. Je me suis retournée, il me regardait, je me suis retrouvée face à lui et j’ai eu le sentiment d’être à la hauteur, à sa hauteur. Je me sentais comme lui. C’était très étrange comme sentiment. Il m’a demandé ma carte et puis on s’est perdu de vue. Mais ça a été un déclic artistique.

Un déclic pour créer ta propre power jacket ?

Je me suis demandée ce que j’aimerais porter sur scène si je devais faire un show au côté d’une de mes artistes préférés. Il me fallait une veste de dingue qui me fasse sentir ma force, même si je me suis faite larguer la veille, que j’ai plus un rond sur mon compte, qu’il m’est arrivée une galère… peu importe … Une veste qui me redonne le sentiment qu’on est capable de tout. Ca m’a fait penser à l’impératrice, carte n°3 du Tarot de Marseilles. De là est née ma première Power Jacket.

Mais tu ne l’avais pas créée dans l’idée de la vendre, si ?

Non ! Je ne pensais pas que cela pourrait intéresser d’autres personnes. C’est veste aux couleurs fortes et à paillettes, fallait vraiment oser. Et puis, j’ai participé à un salon pour exposer mes sacs, je portais ma Power Jacket, on n’a pas arrêté de me demander si je la vendais. J’ai senti qu’il y avait quelque chose à creuser. Aujourd’hui j’en ai vendu 200, et je suis très heureuse des feed-back que me font mes clients. Elle porte bien son nom !

 

Tu as lancé trois déclinaisons de ta Power Jacket. Décris-nous comment tu les as pensées…

La Rouge est pour les audacieuses et celles qui ont besoin d’un boost. En la portant tu peux être sûre que les gens vont venir vers toi, tu attires les regards. Pour la noire et bleue, j’ai travaillé sur le 5ème chakra, celui de la communication et de l’écoute. La blanche est faite pour les femmes qui veulent briller ! La power jacket est une philosophie. J’ai des femmes atteintes de cancer qui portent ces vestes. Une fille m’a envoyé un mail pour me dire qu’elle avait rencontré l’homme de sa vie grâce à la power jacket qu’elle portait dans le train. On commence à me demander mes vestes en taille enfant. C’est bien plus qu’une veste, c’est une attitude, c’est une reprise de confiance et le pouvoir de se créer une vie de ouf, c’est s’assumer.

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Ta démarche est très empreinte de spiritualité. Elle est attachée à une religion ?

Je crois en la force de l’univers.

Par qui te sens-tu influencée dans ton travail créatif ?

Thierry Mugler, Balmain, pour les couleurs, et le design, Yves Saint Laurent pour la structure et le personnage … Je m’inspire du travail de lumière et d’espace de James Turrell, j’aime l’artiste street art Maya Hayuk ou encore Quentin Jones. Aujourd’hui, il n’y a plus vraiment de marques qui me transportent, ce sont plutôt des artistes polymorphes comme David Bowie, Lady Gaga, Mickael Jackson, un coup de cœur pour la chanteuse Saint Vincent qu’un pote m’a fait découvrir récemment. Ce sont des gens qui ont créé des univers et ont laissé une trace. La plupart sont morts mais vivent encore ! C’est quelque chose que je désire réaliser, laisser ma trace.

 

Eli Grita est une marque éthique. Dans quelle mesure as-tu réussi à en faire une marque écolo ?

Par le recyclage ! Toutes les matières premières sont des morceaux de tissus et de peaux imparfaits qui sont habituellement jetés par les grandes enseignes de luxe. Aujourd’hui il y a toute une chaîne de recyclage et de revente. C’est du zéro gâchis, mes cuirs ont tous eu une histoire avant et proviennent des meilleures tanneries françaises. Cela explique aussi pourquoi je ne fais que des pièces uniques.

 

Quels sont tes projets pour la suite ?

Il y a un an j’ai rêvé d’une veste qui nous fasse sentir que tout est possible, d’une veste magique qui nous transforme en la meilleure version de nous-même. C’était la Power Jacket. Aujourd’hui la nouvelle collection SUPERNATURE est une ligne complète de prêt-à-porter et d’accessoires haute en couleur et en magie Pour être aujourd’hui ce qu’on souhaite devenir demain ! J’ai sortie mon premier film de campagne de collection SUPERNATURE, c’est aussi le premier film que je réalise, produit par l’agence Archibald & Abraham avec le soundtrack de Max Futur.

 

Je sors demain ma collaboration avec le concept store Antidote à Miami. J’ai réalisé une collection capsule de 10 sacs uniques à l’image de Miami et en collab’ avec Sophie Zembra, la créatrice du SHOP ANTIDOTE. Ce sont des sacs que l’on peut trouver seulement à Miami, j’aime cette idée de voyage et de pouvoir acheter une pièce qu’a un seule endroit dans le monde, qu’il fasse partie d’une histoire, d’un moment de vie !

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Et le 19 novembre j’organise  » Le Premier Showroom éphèmère » Eli Grita dans la Suite du W hotel Opéra ! Ce sera de 12h à 20h avec plusieurs ateliers tout au long de la journée. Un atelier « confiance en soi » avec la coach Lisa Nasri et un cours de Yoga Nidra avec Frédérique Leninger. Pour toutes celles et ceux qui désirent réaliser leur Power jacket sur mesure et/ou leur sacs personnalisables ! Une journée dédiée au bien-être et au Powerrr !

 

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Quelle est ta quête avec Eli Grita ?

Contaminer le monde. J’aime délivrer le message que tout est possible, diffuser l’idée qu’on peut reprendre son pouvoir de réalisation. Mon sac se transforme, la veste est faite pour se transformer… On peut être qui on veut tout en restant nous-mêmes !

 

Sais-tu qui tu es aujourd’hui ?

Oui, je pense. Je suis moi dans toutes mes transformations. Avant, c’était une sorte de jeu que j’avais du mal à assumer. C’était difficile de tenir les comparaisons, familiales ou amicales, quand ton entourage proche suit un chemin académique tout tracé et que toi tu te cherches encore. J’ai mis du temps à assumer la personne créative que je suis et surtout l’idée que je pouvais en vivre ! Aujourd’hui je sais que je sais où je vais.

 

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