Musicienne mais aussi influenceuse et conseillère en stratégie digitale pour des marques inspirantes, Margaux de Fouchier partage avec nous les clés d’un bien-être créatif solaire et apaisé. A lire et à écouter pour passer un bel été !
Pourquoi avoir choisi la bossa nova pour reprendre les tubes de ton dernier album « Disconova »?
Parce que c’était une façon solaire, chaleureuse, lumineuse d’épurer des morceaux iconiques dont la réalisation est plutôt dense. Cela permet d’ajouter une touche exotique de manière organique pour mettre en valeur les mélodies et les textes qu’on connaît par cœur mais sans vraiment y prêter plus d’attention. Et puis l’association disco x Bossa Nova est surprenante sur le papier, c’était un vrai challenge de pouvoir mêler les deux.
Contrairement à ce qu’annonce son titre, l’album comporte également des reprises d’incontournables du rock. Quelle place a ce genre de musique dans ta vie ?
Nous avons mis des classiques du rock pour éviter les titres disco trop évidents, repris déjà des centaines de fois. Ce sont aussi des titres iconiques de l’époque disco, car tous les artistes rock s’essayaient à ce genre, ils ont tous eu leur « moment » avec l’envie de faire leur propre tube disco. L’influence de cette musique à l’époque était très forte, elle l’est encore aujourd’hui.
De « Another one bites the dust » à « Miss You », tu as repris en majorité des titres chantés par des hommes au départ très « yang » en leur donnant une couleur à la fois moderne et intimiste plus « yin ». Pourquoi ce choix ?
Pour être honnête, je ne sais pas vraiment si c’est un choix délibéré, tout s’est fait assez naturellement. L’envie partait surtout d’épurer, d’avoir quelque chose de très organique, en effet de plus intimiste, chaleureux. La bossa apporte aussi une touche de sensualité. Je crois que j’ai essayé d’interpréter, de me ré approprier les chansons de façon simple, spontanée, au plus proche de moi, sans jouer.
Quelles sont tes influences en musique?
J’ai des goûts assez éclectiques ! Je peux sincèrement être inspirée par ’n’importe quoi’ tant que cela me touche, résonne, m’interpelle. Même dans ce que je n’aime pas; c’est comme faire des fautes, c’est un apprentissage, une expérience… Avec le temps j’ai aussi observé que ce qui m’inspirait et ce que j’aimais n’était pas forcément proche de ce que je créais. Aujourd’hui, il y a des artistes que je peux écouter en boucle comme James Blake, The Strokes, Arcade Fire, Max Richter, Weyes Blood, et plein d’autres pour qui j’ai des coups de coeur, des morceaux que je découvre et qui m’entêtent… En musique, difficile de définir un style, un artiste en particulier; c’est d’ailleurs pour cela que je fais beaucoup de playlists sur Spotify et que j’écoute plein de choses différentes pour pouvoir les nourrir quotidiennement !
Et plus largement tes influences artistiques ?
Je dirais que Stephen Shore a été une révélation en photographie. Harry Gruyart, Saul Leiter, Sophie Calle… Henri Matisse que je (re)découvre particulièrement depuis que je travaille avec Maison Matisse pour son optimisme, son travail sans relâche, sa passion, ses couleurs, son amour de la calligraphie… Au cinéma… Xavier Dolan avec « Lawrence Anyways », Sorrentino avec « Youth », ou Godard avec « L’homme qui aimait les femmes », Wes Anderson, ou même Milos Forman avec « Amadeus » qui doit être le film que j’ai le plus vu adolescente ! En littérature, sans surprises, Christian Bobin, Thomas Vinau, Françoise Sagan, Romain Gary…
Comment t’organises-tu pour mener de front plusieurs activités : musique, photographie mais aussi stratégie digitale ?
Je me pose encore la question ! Ahah. Et encore, il y a toute une partie invisible de mon travail dont je ne parle quasiment jamais. Mes journées peuvent être autant rythmées de tableaux Excel, de retro plannings, de réunions brainstorming et production… que de shootings, tournages, sessions de studio, temps d’écriture : et j’en oublie très certainement ! Mais ce qui m’aide, c’est que j’aime ce que je fais, ou que je fais ce que j’aime… Evidemment, je révise régulièrement les priorités, je dois m’adapter aux urgences et contretemps, mais je jongle assez instinctivement entre tous ces projets en m’écoutant de plus en plus.
J’essaye de garder, autant que possible, des temps « calmes » pour lire, écrire, et me reposer de toutes les sollicitations afin d’y revenir encore plus ancrée et passionnée.
Margaux de Fouchier pour Le Prescripteur
Est-ce qu’il y a eu un élément déclencheur qui t’a poussée à sortir des sentiers battus?
Je crois que j’ai toujours eu besoin de m’épanouir dans différents domaines et univers.J’ai mis du temps à comprendre puis assumer que je n’étais pas faite pour rentrer dans une « case » et que je pouvais aussi créer mon spectre d’expériences et d’expertises. Je crois que c’est d’ailleurs grâce à mon poste chez Vestiaire Collective que j’ai enfin vu cela comme un atout : quand ils sont venus me chercher, ils étaient particulièrement intéressés par le fait que je puisse créer des ponts entre la mode, le digital et l’art; en tout cas l’univers artistique que m’ouvrait la musique. Aujourd’hui, je suis convaincue qu’on peut faire différents métiers et leur trouver des liens, des complémentarités, les nourrir dans une synergie épanouissante. C’est ce qui me permet de mener de front ces activités. Parce que j’y prends beaucoup de plaisir, parce que j’apprends sans cesse, que c’est une réelle ouverture aux rencontres, aux voyages, à l’évolution. J’ai engagé une acolyte, Julia, qui m’aide depuis un an à gérer pas mal de sujets et cela change aussi beaucoup la donne. Ce n’est pas toujours évident de passer d’un sujet à l’autre, d’être sollicitées en permanence, mais c’est aussi une grande liberté de choisir nos clients, nos projets. Comme pour tout, c’est un juste équilibre à trouver…
Entre pièces vintage et ton ancien job chez Vestiaire Collective, tu as un rapport éclectique à la mode. Comment définirais-tu ton style ?
Honnêtement, je ne sais pas. J’essaye d’être responsable autant que possible, et je ne pense pas suivre les « modes ». Je dirais que je l’adapte en fonction de mon humeur, et que je privilégie beaucoup le confort. Je préfère être à l’aise plutôt que de me sentir déguisée, c’est finalement toujours une question d’attitude… Alors je fais toujours simple quand je ne suis pas sûre, ou je mise sur des valeurs sûres, des accessoires. Mais j’ai aussi beaucoup de chance de recevoir des pièces magnifiques, « fortes », que je suis heureuse et fière de porter dès que j’en ai l’occasion.
Tu es Franco-américaine même si tu es parisienne depuis toujours. Quel regard portes-tu sur l’évolution de ton « deuxième pays » ces dernières années : Trump, puis le Covid et maintenant la loi anti-avortement ?
Je suis évidemment dépitée de voir un pays, qui se veut être si moderne et progressiste, reculer devant tant de notions essentielles à la liberté. C’est une régression très compliquée à observer. C’est sidérant, catastrophique, effarant… Je suis triste et en colère, je suis inquiète aussi: cela devrait évidemment servir de moteur pour ne pas baisser les bras et continuer à se battre, chacun.e autant que nous le pouvons, pour que ce qui se veut être une démocratie ne soit plus liberticide et puisse être un rempart contre les violences sociales.
Il y a encore beaucoup d’éducation à faire et de combats à mener et je suis très admirative et reconnaissante de ceux qui le font avec une énergie, une intelligence et un courage inégalables.
Margaux de Fouchier pour Le Prescripteur
Quels sont tes 3 spots musicaux préférés à Paris ?
Je suis obligée de dire l’Olympia, pour y avoir eu la chance d’y faire des premières parties et d’y avoir mon nom de scène accroché en lettres rouges sur le boulevard des Capucines,
La Gaîté Lyrique, pour sa programmation et son esthétique,
Et sans prétention aucune, je dirais chez moi, dans la rue, chez les gens que j’aime, les autres… Je m’explique : pour moi la musique prend tout son sens quand elle accompagne des moments du quotidien comme des souvenirs plus forts. C’est la bande-son de la vie. Je fais des playlists tout au long de l’année. J’apprécie particulièrement une chanson lorsqu’elle me réveille, accompagne un voyage, un moment partagé avec mes proches, ou qui marquent une rencontre. Je sais qu’elle m’évoqueront les sensations d’alors, comme un parfum, un goût, une image peuvent le faire.
Enfin, (oui je sais, ça fait 4!), les restaurants où, lorsque la musique commence à monter, avec l’ivresse, la tendresse et la reconnaissance du festin partagé, elle promet des nuits loins de toute mélancolie, comme chez Margùs, ou au Petit Célestin.
Comme toute personne créative, tu as besoin d’endroits et de gens ressourçants. Quels sont les tiens ?
Ma maison en Bretagne reste un refuge évident, par les souvenirs qu’il abrite et qu’il crée, sa proximité avec la mer, la magie de ses ciels… C’est un réceptacle de lumière, de bonnes énergies, un cocon qui accueille comme les bras de ceux que l’on aime… Mais aussi tous les lieux qui accueillent de la même façon, qui provoquent l’émerveillement et la sérénité. Mes sœurs, mes cousines et quelques amis sont ceux vers qui je me tourne lorsque le ciel est bas, et que j’ai besoin de réconfort, de douceur et d’inspiration. Mais il y a aussi des autrices et auteurs dont les mots sont toujours un émerveillement et qui remettent de la poésie dans le quotidien ou l’imaginaire, ou qui mettent des mots mieux que personne sur ce que l’on vit et ressent, comme Christian Bobin, Thomas Vinau ou Mona Chollet, Claire Marin, Anne Dufourmantelle et tant d’autres.
Mais évidemment, toute forme d’art et de gourmandises sont des lieux ressourçants, en toutes circonstances.
Voir et apprécier une lumière, un jeu de couleurs, de matières…
Ecouter de la musique, un podcast, chanter à tue-tête, danser, déguster de bons produits, découvrir de nouvelles choses, rencontrer, apprendre, lire, prendre soin de moi, et partager cela autant que possible avec les gens que j’aime, sont mes festins pour l’âme.
Tu partages sur ton compte Instagram quelques synchronicités ou « clins d’œil du destin ». Pourquoi est-ce important pour toi et penses-tu qu’on puisse toutes en trouver dans notre vie ?
C’est important pour moi car cela me rend attentive aux détails, à ce qu’il se passe autour de moi. C’est une façon d’être à l’écoute des autres, mais aussi de mon intuition. C’est aussi une façon d’ajouter de la poésie et de la magie au quotidien. D’y ajouter de la douceur, de la beauté. De faire une pause. De se faire du bien. Je pense qu’on peut évidemment toutes en trouver dans notre vie, il faut être ouvertes à cela, prendre le temps de regarder, et de voir… J’aime à croire que ce sont des petits cadeaux d’énergies, des petits cadeaux que l’on se fait.
Quel est ton rituel de beauté favori ? (Extérieure et/ou intérieure?)
Je dois dire que j’ai la chance de pouvoir tester plein de choses, et j’aurais du mal à n’en choisir qu’un ! (Comme pour presque tout d’ailleurs, je n’aime pas beaucoup choisir…). J’ai eu de vrais coups de coeur pour l’outil Lightinderm, pour la crème régénérante MyBlend, pour le sérum éclat Alaena, la brosse pour le corps Oh My Cream, la brosse pour le cuir chevelu Aime… De manière un peu clichée, je dirais que mon rituel préféré reste ce moment où je prends le temps, avec de la musique, la radio ou un podcast, ou tout simplement en silence, de me « reconnecter » à ma peau, à mon corps. C’est l’une de mes méditations. Mon sas de décompression.
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Nouvel album « Disconova » de Margaux de Fouchier disponible sur toutes les plateformes d’écoute.