Paysages fabuleux, nature luxuriante, piscine idyllique, femmes légèrement vêtues de pattern fleuris… Bienvenue dans l’univers apaisant et merveilleux de Léa Morichon qui a elle aussi dessiné un couverture pour le numéro estival du Prescripteur!
Coucou Léa ! Quel âge as-tu et d’où viens-tu ?
Trente ans tout juste ! Du 1er avril que j’ai donc passé en confinement, mais cela reste un très bon moment, mes amis et la famille m’ont fait de belles surprises. Je suis née en Haute-Vienne près de Limoges, c’est une région superbe, très verdoyante et paisible.
Tu as longtemps travaillé pour les éditions Marabout en illustrant la couverture de livre ! Que retiens-tu de ces années ?
C’était un petit rêve pour moi surtout pour un client comme Marabout. Le livre est un objet auquel je suis très attachée car j’adore lire. J’avais une intervenante à l’école qui est devenue une de mes héroïnes, Véronique Vienne historienne du design graphique, ancienne directrice artistique à New York, qui nous disait ‘’Achetez, achetez des livres, même si vous êtes étudiants, même si vous n’avez pas d’argent, même si vous n’avez pas de place, vous ne le regretterez pas’’. Créer une couverture reste un exercice assez exigeant car nous travaillons pour l’auteur, l’illustrateur doit synthétiser les éléments importants à mettre en avant, c’est très instructif de découvrir à chaque livre un nouvel univers.
Aujourd’hui tu es freelance et te consacres pleinement à l’illustration : est-ce un accomplissement pour toi ?
Oui complément, vivre de sa passion c’est une chance incroyable. Je ne dis pas que c’est simple car on doute souvent, parfois aussi il peut y avoir un sentiment de solitude car notre travail reste une pratique individuelle. Mais chaque jour est différent et inspirant, chaque matin je suis impatiente d’arriver à l’atelier.
Tes palettes de couleurs sont absolument fabuleuses, qu’est-ce qui t’a donné le goût des couleurs ?
Je suis fascinée par les contrastes de couleurs. D’ailleurs je fais rarement des esquisses au crayon, je pose grossièrement des taches de couleurs, j’essaie de faire en sorte qu’elles soient complémentaires pour attirer l’oeil. J’ai une obsession pour Pierre Boncompain et ses larges aplats vibrants, dès que je suis en ‘’panne’’ sur une image je regarde ses tableaux, Matisse est aussi une source d’inspiration et en illustration j’admire le travail d’Isabelle Feliu et Beya Rebaï. Cette phrase de Boncompain décrit parfaitement l’aspect solaire d’une peinture “Je voudrais être un passeur d’instants parfaits. Peindre c’est fabriquer du silence. Ce que je cherche ce n’est pas le mystère de l’ombre, c’est le mystère de la pleine lumière.”