On l’imagine victime consentante de la mode, présente sur les front raws de tous les derniers défilés de la Fashion week, et l’on voit apparaître une jolie blonde fraîche et saine qui se confond en excuses de son tout petit retard. La New-Yorkaise Lauren Weisberger, auteure du best-seller international Le Diable s’habille en Prada, était de passage à Paris pour la sortie de son dernier livre. Rencontre.
L’art et la manière de conclure en beauté, un roman sur les aventures d’une joueuse de tennis professionnelle au sommet de la compétition internationale. Amour, gloire et beauté sur terre battue. Si vous pensiez que la directrice de Vogue Anna Wintour, dont Lauren Weisberger fut l’assistante, étaient son seul pré-carré, vous allez découvrir que le milieu du tennis n’a rien à envier en termes de paillettes et de ragots à celui de la mode. Rattrapant la balle au bond, nous avons échangé quelques sets avec la romancière qui apprécie les fines bulles, sur un magnifique toit terrasse de Paris.
Treize ans après Le Diable s’habille en Prada, vous sortez votre sixième livre, avez-vous toujours autant de plaisir à écrire ?
Oh oui !! Chaque livre est si différent que c’est à chaque fois une nouvelle aventure. Pour celui-ci j’ai fait énormément de recherches, sur quasiment 18 mois.
Comment vous est venue cette idée d’écrire sur le milieu professionnel du tennis féminin ?
Je suis curieuse et je me suis intéressée à cet univers ! J’ai eu envie d’en savoir plus, d’aller voir de l’autre côté du miroir ce qui se tramait en coulisse et entre les matches. A l’instar de la mode, je pense que la plupart des gens se font une fausse idée du tennis professionnel. Ils ne voient que les victoires, les photo call sur red carpet (comme au cinéma !) et n’ont aucune idée de tous les efforts à fournir. Ce n’est jamais exactement comme l’on s’y attend ! Les joueuses pro qui participent aux tournois internationaux voyagent beaucoup, on les aperçoit parfois dans les magazines people, dans des soirées, mais la vérité est que c’est extrêmement difficile de vivre comme elles le font, en supportant autant de pression.
Jouez-vous au tennis ?
Oui, mais pas comme mon personnage Charlie ! C’est un hobbie !
Pour vos recherches, avez-vous interviewé des joueuses professionnelles ?
Oui, notamment Daniela Hantuchova, une joueuse slovaque que j’admire énormément. Grâce à elle, j’ai pu découvrir de l’intérieur la compétition au plus haut niveau : les programmes de fitness, les régimes alimentaires, les emplois du temps, la vie sur le circuit… Je suis également allée à 6 tournois du Grand Chelem, au US Open et à Wimbledon. J’ai croisé les sœurs Williams mais aucune d’entre elles n’a inspiré Charlie, mon héroïne.
Mon secret pour bien dormir en avion ? Boire une coupe champagne !
Quelle est votre routine beauté ?
Rien d’extraordinaire ! En fait, je fais surtout du sport pour rester en forme et garder une belle peau : du tennis et du spinning : un cours collectif sur des vélos fixes dans une pièce plongée dans le noir, on ne voit que le prof. C’est parfait pour le cardio-training ! Je ne me maquille pas beaucoup et suis fidèle aux marques Bobby Brown pour ma crème teintée, Nars (j’adore notamment leur stick tout-en-un qui fait office de fard à paupière et de de blush) et Urban Decay pour leur palette d’ombres et lumières, NAKED, prenez la #1. Aux Etats-Unis, toutes les femmes l’utilisent : c’est un must-have !
Je vois que vous n’êtes pas cernée, vous ne souffrez pas du jetlag ? Quel est votre secret pour bien dormir en avion ?
Boire une coupe champagne ! N’importe qui est capable de s’endormir facilement après ça ! Je défie quiconque d’y résister J (rires).
Vous êtes une fashion addict ?
Pas du tout ! Quand j’ai écrit Le Diable s’habille en Prada, tout le monde m’a imaginée comme telle… Même si j’aime faire du shopping comme toutes les filles, ce n’est pas ma vie ! J’adore les robes de Diane Von Furstenberg et la marque Theory.
Qu’avez-vous gardé de votre expérience dans la mode, lorsque vous étiez assistante d’Anna Wintour ?
La phrase : « No is not an option ! » Cherchez toujours un moyen de parvenir à vos fins, de trouver une solution.
L’art et la manière de conclure en beauté, Le Fleuve éditions, 444 p., 19,90 euros.