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Nouvelle érotique – « A l’ombre des oliviers » – Chapitre 1

Nouvelle érotique de l'été Le Prescripteur : A l'ombre des Oliviers de Fabien Muller, illustration Léa Taillefert. 4 chapitres courts pour un été chaud !

Vous l’attendiez, elle est de retour : la nouvelle érotique de l’été à dévorer sous le parasol, sous vos draps ou à l’abri d’un arbre… que vous soyez en vacances ou au bureau ! Cette année encore, l’auteur Fabien Muller revient avec une nouvelle exclusive en 4 chapitres ultra courts écrite spécialement pour vous. Prête à découvrir « A l’ombre des Oliviers » ? On vous révèle aujourd’hui le chapitre 1…

Texte de Fabien Muller – Illustrations de Léa Taillefert pour Le Prescripteur

A l’ombre des Oliviers – Chapitre 1 (nouvelle érotique)

On me dit volontiers froide. Distante.
Un ex petite ami a même dit de moi un jour que j’étais « l’équivalent humain d’une maison avec carrelage au sol ». Je n’ai pas pris ça pour un compliment.
Alors, oui, j’aime les températures négatives et le vent glacé dans mes cheveux. Je ne vais pas le nier, mais ce ne sont plus les alizées qui agitent mes pensées aujourd’hui. Je rêve à vrai dire plutôt d’un poil de nouveauté.
J’imagine que c’est pour cela que j’ai répondu à cette annonce. Pour provoquer les circonstances, leur signifier que j’existais.

L’annonce était courte, simple et peu enthousiasmante :
« Entretien Trullo dans les Pouilles (Italie). Mois de juin (avant le début de la saison touristique). Fainéant s’abstenir. »
Quelques photos d’un terrain parsemé d’oliviers et de figuiers agrémentait le tout. Les photos de la maison en pierres montraient un intérieur rustique et exigu. Pas d’eau courante, une électricité qui tombait parfois en marche, pas de réseau. Le descriptif détaillé ne manquait pas d’interpeller.

J’avoue n’avoir qu’une connaissance lacunaire de l’Italie et c’est pourquoi lorsque j’ai tapé le nom de cette région dans un moteur de recherche, je me suis demandé si elle existait réellement ou s’il s’agissait d’une faute de frappe pour désigner un truc caché dans le slip de l’Italie.
Une fois les résultats à l’écran, j’ai compris que l’on parlait plutôt du talon de la botte. Région encore assez peu bétonnée et relativement pauvre.
Eh bien, soit. Les Pouilles, me voici.


Le départ est programmé pour dans quelques jours. Etant du genre prévoyante, ma valise est quasi bouclée, les factures payées et le chat refourgué à la voisine. Je ne pourrais pas dire qu’il a apprécié la surprise, d’ailleurs. Je me console en me disant qu’il va se venger sur le canapé de cette pipelette.
Ce soir, c’est ma dernière sortie avant le plongeon dans l’inconnu, dans une contrée désertée des touristes et où je ne maîtrise pas la langue, je dois donc profiter de ces quelques heures comme si c’étaient les dernières avant un certain temps.
J’ai consulté dans l’après-midi ma liste de contacts à l’affût d’un sex-friend disponible mais après quelques messages échangés, le constat est amer : aucun n’est disponible pour venir égayer ma soirée. J’ai donc appelé Géraldine, my partner in crime, qui était, elle, plus que ravie de venir m’aider à affronter l’inconnu.

Je regarde ma montre pour la dixième fois en moins d’un quart d’heure. Géraldine n’a jamais su qu’être en retard – pour éviter cela, il eût déjà fallu qu’elle parte de chez elle avant l’heure du rendez-vous. Lorsque nous sommes ensemble, j’ai le sentiment que rien ne peut nous arrêter ou nous faire peur. Elle n’a pas froid aux yeux, nous sommes le feu et la glace. Elle est aussi blonde que je suis brune et aussi extravertie que je suis observatrice en silence. Nous nous complétons dans les conquêtes éphémères que nous espérons voir disparues au petit matin. Je n’ai rien de plus en horreur, en effet, qu’un homme mal coiffé le matin dans mon lit et qui me propose d’aller chercher les croissants. Et puis quoi encore ? Tu veux faire le ménage, aussi ?

On toque à la porte.
Géraldine, tout de cuir vêtu, pénètre dans mon antre. Elle est venue en moto. Je ne dirais pas que c’est mon moyen de locomotion préférée mais l’avantage est que nous serons rapidement devant un verre à étudier nos cibles potentielles.


Une fois dans le bar, Géraldine se dirige prestement vers le bar, en ignorant ostensiblement tout ce qui se dresse entre elle et l’objet de sa convoitise. Je la suis en jetant quelques coups d’œil furtifs afin d’apprécier la faune du soir. Tout semble calme pour le moment et la population est éclectique. Rien de fantastique, il va falloir faire preuve de patience.
Mon amie commande deux mojitos et la célérité avec laquelle les verres apparaissent devant nous renforce l’impression de quiétude des lieux. Le barman n’est pas débordé et il prend même le temps de nous apporter un peu de pop-corn.

— Alors comme ça, tu me laisses tomber pour aller nettoyer une piscine au fin fond de l’Italie, franchement j’ai de quoi t’en vouloir, annonce Géraldine en levant son verre.

— …

— C’est pas comme ça que tu vas te taper des mecs, enchaîne-t-elle.

J’arbore un sourire d’une souplesse à faire pâlir une gymnaste roumaine et trinque à ma future abstinence.

— Bon, et toi ? lui demandé-je.

— Bof… comme d’hab’. Je lose…

Malgré la grande capacité de Géraldine à oublier ses soucis le temps d’une soirée, cela fait des années qu’elle cherche l’âme sœur en écumant les sites de rencontre avec un succès… limité.

— Le dernier mec que j’ai daté, c’était encore un bon cas soc’.

— Raconte.

— Ben, on a couché ensemble, il était plutôt pas mal… en tout cas, bien fait et poli, c’est déjà pas mal.

— La base, quoi.

— Mais, il arrêtait pas de me dire des horreurs pendant qu’on baisait.

— Du genre ?

— Pompe-moi le dare ou je sais pas quoi. Pétard, j’avais envie de lui demander s’il avait pas des boules Quiès, ça me déconcentrait complètement.

Je recrache ma gorgée de mojito sur le bar en m’esclaffant.

— Ecoute, j’ai rien contre le fait de te sucer, mais arrête de parler je t’en supplie !

Tandis que je tente d’attraper un pop-corn, ma main est arrêtée dans son mouvement par une autre main. Mâle.
Au bout de cette main, un homme assez grand et les yeux très sombres. Il sourit.

— C’est à vous ?

Je ne l’ai pas vu arriver. Et je ne sais pas s’il parle du pop-corn ou de ma main, mais il y a une chose que je sais, c’est que je déteste qu’un homme m’aborde.
La nuit est mon royaume. Et c’est moi qui chasse.

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