Très fréquentes du temps de nos grands-mères, et un poil délaissées ces dernières décennies, la médaille semble ne pas avoir dit son dernier mot ! De nouvelles maisons voient le jour et dépoussièrent la médaille de baptême traditionnelle en proposant des motifs qui modernisent ces bijoux portés pour être transmis ! Rencontre avec la sculptrice Anne Kirkpatrick et son fils Bruce, tous deux derrière la manufacture familiale de médailles de baptême Anne.K !
La médaille traditionnelle a très peu évoluée ces dernières années : on retrouve les mêmes motifs un peu partout sur les sites des revendeurs. Comment expliquez-vous que ce marché ait été si peu innovant ?
Bruce Kirkpatrick – Le métier de médailleur a connu un essor énorme entre la fin du XIXème et le début du XXème siècle, il y avait encore beaucoup de demandes, c’était l’achat incontournables des baptêmes. Et puis à partir de 1930, date de la création de la mythique maison Becker, le marché a commencé à vivre sur ses acquis. Beaucoup de modèles de médailles avaient été créées et le marché tournait ainsi. Dans les années 60, les temps ont commencé à être difficiles pour les médailleurs : ce bijou avait moins le vent en poupe, il y a eu une baisse de la demande, les productions ont commencé à se délocaliser et le métier menaçait presque de disparaître. Les derniers médailleurs sont décédés dans les années 80, jusqu’à ce que le savoir-faire saute deux générations pour renaître de ses cendres !
En quoi consiste le métier de médailleur ?
Bruce Kirkpatrick – C’est un métier d’art qui consiste à concevoir et à réaliser des médailles (décorations militaires, récompenses sportives, médaille de baptêmes, mariage, anniversaire…) et des monnaies. Le travail du médailleur ne peut pas commencer sans une sculpture en 3D de la médaille réalisée en cire ou plâtre, c’est le travail de ma mère qui est sculptrice ! Une fois la sculpture terminée, le médailleur crée un moule pour frapper la médaille à partir d’un métal précieux (ici, on travaille l’or, le vermeil et l’argent).
Votre aventure a démarré grâce à tes créations, Anne : tu es sculptrice et tu as commencé à réaliser des médailles en 2004. Raconte-nous…
Anne Kirkpatrick – J’ai commencé à sculpter en 1996 des statues monumentales. Et puis un jour, en 2004, on m’a demandé de faire une médaille. J’ai commencé à créer beaucoup de modèles, mais je ne trouvais pas toujours de débouchés pour eux. J’ai travaillé pour de nombreuses grandes maisons de médailles, mais elles ne prenaient pas toutes mes créations. Il y avait très peu de nouveautés sur le marché. Et un jour, mon fils qui trouvait dommage de voir tant de médailles jamais commercialisées, s’est dit : pourquoi ma mère ne créerait-elle pas sa propre maison de médaille ?
Bruce Kirkpatrick – C’est ça ! Je trouvais dommage quand tant de créations restent dans l’ombre. J’étais architecte web à l’époque, et j’ai décidé d’aider ma mère à créer son site, sa marque. Elle avait l’inspiration, et moi la possibilité de l’aider à structurer son projet.
A quel moment as-tu décidé de te former au métier de médailleur, toi qui ne connaissait rien à ce métier ?
Bruce Kirkpatrick – C’est une bonne question ! (rires) D’une maison de médailles où l’on externalisait le savoir-faire de la frappe de médaille, on a décidé de devenir une manufacture ! Et aujourd’hui, nous sommes parmi les seuls médaillers de France à maîtriser intégralement la chaîne de création et production. Je me suis passionné pour ce métier, tout simplement. Et on a rapidement eu de la demandes, ce qui m’a conforté dans l’idée de me lancer.
Contrairement à de nombreux revendeurs, vous réalisez vous-mêmes les décors de toutes vos médailles : tout part de ton travail de sculptrice Anne ?
Anne Kirkpatrick – Oui c’est ça ! Tous nos design de médailles sont les nôtres. Je travaille sur un disque de plâtre de 20 centimètres de diamètre : j’utilise de la pâte à modeler industrielle, je monte les formes… Je ne fais même pas de dessins.
Combien de temps mets-tu à réaliser la sculpture de plâtre qui servira de modèle aux médailles ?
Anne Kirkpatrick – Le premier jet va très vite puis la médaille peut mettre presque 1 an à être parfaitement harmonieuse. Ce qu’il faut savoir, c’est que pour moi, c’est plus facile de réaliser une statue de 2 mètres qu’une petite médaille ! Je peux circuler autour de ma statue, il y a beaucoup de reliefs, j’ai de la place pour donner du mouvement. Pour un format médaille, le relief ne peut pas être plus grand que 5mm à l’échelle où je travaille. Je dois aussi être très attentive à la façon dont la lumière se pose sur le décor, comment elle révèle toutes les facettes du dessin.
Pour moi, plus on rend la médaille petite, plus on y voit les défauts ! Le tout est de m’en rendre compte à temps !
Anne Kirkpatrick
Quels ont été les premiers modèles commercialisés ?
Anne Kirkpatrick – Le premier, je crois que c’était la Vierge de l’Espérance qui regarde en l’air. Puis j’ai rapidement fait le Petit Pasteur : c’est une médaille que j’ai réalisée pour qu’elle parle au plus grand nombre.
On est parfois amené, en tant que parrain et marraine, à offrir une médaille de baptême alors qu’on ne croit pas soi-même. Ce motif est universel : le Petit Pasteur parle autant aux croyants, qu’aux non-croyants.
Anne Kirkpatrick
Quand le plâtre est réalisé, c’est toi qui prend la suite Bruce ?
Bruce Kirkpatrick – Tout à fait ! A partir du moule en plâtre, je fais un moule creux en résine que je vais réduire à la taille de la médaille. Une fois qu’on a le modèle gravé, plusieurs opérations techniques s’enchaînent. C’est tout le métier du médailleur !
Avec ma mère, on a décidé de prendre le temps de faire des choses qui ne se font plus, car on pense à la qualité avant tout !
On descend à l’échelle du nanomètre, la limite du visible à l’œil nu, pour respecter le travail de ma mère, et être certain que le modèle d’origine est respecté.
Bruce Kirkpatrick
On ne compte pas moins de 19 étapes de contrôle qualité une fois la médaille frappée.
Quelle est la suite pour AnneK ?
Continuer de développer de nouveaux modèles et faire rayonner la marque !
Nos médailles de baptême coup de cœur :
- La médaille Le Petit Pasteur en vermeil 16mm (110€)
- La médaille Cœur de Marie en or 9 carats 16mm (160€)
- La médaille Arbre de vie en vermeil 16mm (110€)
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Pour celles et ceux qui seraient perdus : qui offre la médaille de baptême ?
Traditionnellement la marraine et le parrain offrent la chaine et la médaille de baptême. On fait graver au dos le prénom de l’enfant baptisé et, au choix, la date de naissance ou la date de baptême. Cependant, étant donné le coût que représente l’achat d’une médaille de baptême, il n’y a pas de règle fixe : les parents, grands-parents, oncles, tantes, cousins peuvent participer à cet achat. L’important est de communiquer avec les parents pour savoir ce qu’ils souhaitent faire.
Quelle chaîne pour une médaille de baptême ?
Les boutiques de médaille de baptême proposent très souvent des chaînes ! Choisissez la forme de maillon qui vous plaît le plus, faites simplement attention à le prendre dans le même métal : en or 18 carats si la médaille est en or 18 carats, en 9 carats si la médaille est en 9 carats. Pour la longueur, étant donné le prix assez onéreux d’une chaîne, une 40 centimètre suffira largement pour l’enfant (et la mère pourra la porter en chaîne courte !).