Allure folle, et carrière prometteuse, on vous présente Carmen Kassovitz, fille du couple de Mathieu Kassovitz et Julie Mauduech. Après 17 ans passés en Martinique, Carmen décide il y a deux ans de s’installer en métropole pour se rapprocher du milieu du cinéma… Pari gagné pour cette danseuse et cavalière qui est à l’affiche du film Tempête, aux côtés de Pio Marmaï et Mélanie Laurent, réalisé par Christian Duguay. Rencontre avec une femme qui a plus d’une corde à son arc…
Tu as grandi en Martinique avec ta mère : qu’est-ce que tu retiens de ces années ?
Le fait de grandir loin de la ville, de la pollution… est un privilège incroyable. J’habitais littéralement les pieds dans le sable ! La qualité de vie est exceptionnelle. Ça m’a permis de rester loin de l’agitation, de grandir avec ma mère dans l’insouciance… mais aussi d’apprécier aujourd’hui Paris, avec son activité culturelle bouillonnante que je n’avais pas en Martinique.
A 17 ans, tu décides de venir t’installer à la métropole, pourquoi un tel choix ?
C’était assez naturel : je voulais me rapprocher de l’univers du cinéma, de la culture, je voulais toucher tout cela du doigt et Paris est le meilleur endroit pour cela. J’ai décidé avec ma mère de faire ma première et ma terminale à Paris et j’y suis restée pour me lancer !
Tu as une aisance et un charisme fou devant l’objectif : pourtant faire du mannequinat ne t’intéresse pas. Pourquoi ?
Pour être honnête, je suis en agence de mannequin, mais je ne travaille pas beaucoup. Je n’ai pas le profil classique ! Mais au-delà de ça, même si je pouvais commencer une vraie carrière, je ne pense pas que j’apprécierais. En tant que comédienne, j’ai bien sûr un métier d’image et de représentation, mais j’aime sa dimension plus profonde, son espace de travail où l’on va s’emparer d’un personnage… Et je vais être très franche, je ne prends pas un plaisir fou à shooter : je n’aime pas me faire coiffer et maquiller ! (rires)
Sportive, tu as deux passions : la danse classique et l’équitation. La danse a toujours une place dans ta vie ?
J’ai commencé assez tard, vers mes 9-10 ans. Je me suis découvert une passion et cela m’a apporté une rigueur que je n’avais pas dans ma vie. L’équitation aussi que j’ai pratiquée pendant 15 ans, m’a beaucoup structurée. Je n’étais pas très régulière à l’école, j’avais des bonnes notes, mais je ne faisais pas toujours mes devoirs… La danse classique m’a poussée à sortir de ma zone de confort, à supporter la douleur, et je sens aussi que cela m’aide beaucoup à gérer la préparation des castings, le stress des tournages, etc.
Tu joues dans Tempête, un film de Christian Duguay autour de l’univers équestre qui sort le 21 décembre prochain. Comment t’es-tu retrouvée dans ce casting ?
Un mois avant le tournage, j’ai rencontré Christian le réalisateur, qui est aussi cavalier : on a bu un café, on a parlé de cheval, je lui ai parlé de ma passion pour les chevaux, de mon galop 7… et une confiance est née à ce moment-là. J’ai pu faire toutes les cascades, j’ai appris à monter au trot avec des étriers plus courts. J’ai adoré mes heures d’entraînement avec des jockeys qui m’ont enseigné ce nouveau rapport à la vitesse.
Ce film t’a permis de tourner avec des pointures du cinéma comme Pio Marmai et Mélanie Laurent. Comment as-tu vécu le tournage ?
J’étais un peu impressionnée, d’autant qu’ils jouent mon père et ma mère dans le film ! Je voulais être à la hauteur. Ils m’ont donné beaucoup de conseils, ça m’a rassurée. Pio m’a aussi aidée sur tout ce qui tourne autour de nos métiers comme la promotion des films, les interviews, etc. Ça a été un beau privilège.
Avant cela, on t’as vu jouer dans la série Stalk, le projet qui t’a lancée en tant qu’actrice !
Oui, c’est vrai. On me reconnaît parfois dans la rue grâce à ça, la série a bien marché. J’ai énormément appris là-bas : je devais interpréter une grande palette d’émotions, j’ai pu expérimenter, me confronter aux difficultés du métier, au doute parfois… Mais j’ai été super bien entourée.
Ton père et ta mère te soutiennent dans ta carrière d’actrice ?
Mon père a toujours été quelqu’un à l’écoute, il souhaite que je fasse quelque chose qui me passionne, alors quand je lui ai dit que je voulais essayer d’être actrice, il m’a dit “Fais ce qu’il te plaît !” (rires) Ma mère est prof’ de théâtre : j’ai joué avec elle de mes 6 à 17 ans, elle m’a beaucoup appris sur le jeu… Mais mes parents m’ont toujours dit d’avoir un plan B. Après, faire une carrière artistique n’a rien d’extraordinaire dans ma famille, c’était même assez naturel : ma grande-mère maternelle était peintre et écrivaine, ma grand-mère paternelle monteuse, mon grand-père paternel réalisateur, mon arrière-grand-père dessinateur et personne n’a le bac ! (rires)
On peut te voir dans PULSE. Parle-nous de ce film…
C’est une co-production française, finlandaise et allemande. C’est un projet qui me tient vraiment à cœur. La réalisatrice, Aino Suni, est finlandaise et l’actrice principale, Elsi Sloan, avec laquelle je partage l’affiche, l’est aussi. Dans ce film, je joue une danseuse classique ! Encore une chance de tourner un rôle qui lie passion et cinéma ! C’est un thriller psychologique sur une relation qui se crée entre deux filles. Ça part assez loin, faut s’accrocher, tout ce que j’aime !
Avec quels réalisateurs ou réalisatrices rêverais-tu de travailler ?
Il y en a tellement ! Je dirais Ruben Ostlund, Darren Aronofsky, Emir Kusturica, Valéria Bruni, Leos Carax, Greta Gerwig… Et ça aurait été un rêve de tourner avec Ingmar Bergman.
