1 son sorti chaque semaine pendant 1 an, soit 52 morceaux, c’est le pari fou de Charlie Faron, cet artiste auteur-compositeur-interprète et directeur artistique autodidacte qui refuse de se contraindre à rentrer dans les standards de la promotion musicale. Résultat ? Une variété folle dans les premiers morceaux qu’on a pu découvrir : groovy, pop, funk, house en passant par des guitares/voix… Celui qui sera en concert à la Boule Noire le 11 avril prochain ne s’interdit rien et il a bien raison !
Charlie Faron, il paraît que ta passion pour la musique est une histoire de famille : ton oncle et tes cousins jouaient de la guitare… C’est eux qui t’ont transmis le virus de la musique ?
En effet, mon amour pour cet art m’a été transmis par mon oncle et mon cousin. Quand on partait en vacances en famille, il y avait toujours une tonne d’instruments qui trainaient, et ils jouaient tous les soirs autour de la table à manger. J’ai donc demandé à mon cousin de m’apprendre un morceau facile (Come as you are de Nirvana si mes souvenirs sont bons) et j’ai tout de suite été piqué.
Quelles ont été tes premières compo perso (même celles que tu aimerais nous cacher !!) ?
Il y en a beaucoup… 😉 Dès que j’ai appris quelques accords à la guitare, je me suis mis à écrire et composer, c’est ce qui m’amusait le plus. Je me souviens encore du premier morceau que j’ai écrit, il s’appelait « My baby » et était accompagné à la guitare des deux accords les plus simples, un La mineur et un Mi mineur. Ensuite, il y a en a plein d’autres, que je laisserai aux plus entreprenants de trouver….
Quels ont été tes premiers amours musicaux ?
Ben Howard et Bon Iver ont été vraiment mes deux premiers coups de cœurs musicaux et qui ont sculptées mes envies folk de l’époque.
Tu as beaucoup tenté de percer dans la musique sans réussir à en vivre, alors un jour tu décides de lancer Encré, une marque de vêtements. Peux-tu nous décrire son concept et t’attendais-tu à un tel succès ?
En effet, contrairement à ce qu’on voit de certains succès sur les réseaux, on est beaucoup beaucoup (beaucoup) à essayer de faire vivre son projet et croyez-moi, c’est long…
Je pense qu’avec Encré, il y avait vraiment une approche différente. Aucune pression personnelle de « réussite », je ne m’étais jamais dit que je monterai ma propre marque de vêtements. Et ensuite, beaucoup de boulot, de l’intuition et une bonne dose de chance…
Charlie Faron – crédit photo Mitchell Sturm
Aujourd’hui tu reviens sur le devant de la scène ! On avait repéré la sortie de « Dresse-toi » : raconte-nous les coulisses d’écriture de cette chanson… explicite !
C’est un des premiers morceaux que j’ai écrit en français. J’avais l’habitude de toujours écrire en anglais, et je me cherchais un peu dans mon écriture, du second degrés pour déguiser le fond de la chanson. C’est une histoire d’impuissance qui m’est vraiment arrivé (et à beaucoup d’autres hommes, même si beaucoup de males alpha refuseront de l’avouer ;)). Le lendemain de cet épisode, c’est ce qui en est sorti de ma session musicale improvisée.
De façon générale, tu t’adresses beaucoup à la jeunesse, à leurs complexes et désillusion. Partager ta vulnérabilité en musique est quelque chose que tu fais facilement ?
Je ne sais pas si je le fais facilement, mais comme je le disais, j’adore écrire en métaphores, ce qui permet de déguiser tout cela un peu mieux. En revanche, il est certain que j’adore traiter de ces sujets que je trouve assez peu exprimés et importants. Mais c’est pas pour autant que la musique ne peut pas être entraînante ou groovy derrière 😉
Tu sors un nouveau projet complètement fou : 1 morceau par semaine pendant 1 an. Mais d’où sortent tous ces morceaux ??
De ma petite besace qui se vide petit à petit…
Mais il m’était important de ne surtout pas renier la qualité pour la quantité. Et c’est possiblement ça le plus dur dans ce projet : je veux que chaque morceaux soient aussi forts les uns que les autres.
Tu revendiques un côté ouvertement autodidacte : tu veux sortir les morceaux que tu veux, quand tu veux, et dans le style que tu veux. Ca donne quoi concrètement ?
Ça donne des morceaux en anglais, d’autres en français, du style groovy/pop, à la funk/house en passant par des guitares/voix enregistrées dans ma chambre il y a 3 ans.
C’est assez simple : si ça me plaît, je le sors. Et c’est là que réside la liberté ultime de ce projet.
Charlie Faron – Parle-nous de ton morceau ANTI-BRUTAL, une ode aux gentils. Le sujet de valorisation de la violence dans notre société patriarcale est un sujet récurrent dans tes chansons ?
Alors ça c’est évident, et je l’avais déjà abordé dans mon dernier EP avec « Virage Babord ». En revanche, je pense que ce morceau a une approche un peu plus légère – je le vois plutôt comme introspectif : je déteste ces petites bastons qu’on lance dans la cour d’école, à la sortie d’une boîte de nuit etc et je suis à contrario extrêmement touché par un acte de gentillesse.
Dans ton morceau MAUX SOURDS, à qui t’adresses-tu ?
J’ai écrit cette histoire sans m’adresser à personne, plus comme étant fictive que réelle ou vécue. Mais la beauté de l’inconnu, c’est que quelques semaines après, je tombais amoureux de quelqu’un, du même nom cité dans ce morceau, qui vivait exactement la situation décrite.
Tu seras à la Boule Noire le 11 avril, comment appréhendes-tu cette rencontre avec ton public ?
J’adore jouer en live. Ça ma stresse toujours beaucoup, mais c’est sûrement mes plus beaux moment de vie. On est 4 sur scène, on s’entends tous merveilleux bien, et quel luxe d’avoir des personnes qui viennent juste pour nous voir performer ce pour quoi on vibre, non ?
Envie de voir Charlie Faron sur scène ? Rdv le 11 avril à La Boule Noire
Charlie Faron – crédit photo de couverture Mitchell Sturm