Ils ont démarré avec 700€ en poche et livrent aujourd’hui 5 tonnes de muesli bio par mois ! Ces 3 copains d’enfance élevés au muesli maison par leurs mamans (archi-contre les gâteaux ultra sucrés de l’industrie agroalimentaire) décident de lancer Dear Muesli, des recettes simples, saines et gourmandes de muesli pour des petits déjeuners d’enfer. Rencontre avec ce trio à l’énergie contagieuse !

C’est au café Steel que je retrouve ces trois potes-entrepreneurs à l’énergie débordante ! Bakang a déjà enfilé son pull « Muesli Boys », du nom de leur crew ultra cool qui a rendu le muesli branché, bien au-delà des Instagram des petites minettes vegan adepte du régime (chiant) 100% graines ! Bref, à la fin de l’article, je tiens le pari que vous vous mettez (comme moi) au muesli.
Vous n’avez jamais été frustrés de ne pas dévorer des Frosties le matin ?
Dikom – On allait chez notre voisin pour manger des LU parce qu’on n’avait pas le droit à tout cela à la maison !
Bakang – On échangeait les gâteaux maison de notre maman contre des gâteaux industriels dans la cour de récréation. On pense toujours que l’herbe est plus verte chez le voisin. La morale c’est qu’il faut toujours écouter sa mère !
Sylvain – Moi j’ai grandi aux Etats-Unis, c’était encore plus compliqué car il y a des tonnes de céréales de toutes les couleurs !
Comment vous êtes-vous rencontrés tous les trois ?
Sylvain – Dikom et Bakang sont frères ! Je les ai rencontrés quand on a bossé tous les trois chez Abercrombie. On a remarqué qu’on amenait nos muesli maison au bureau. On a commencé à se lancer des petits défis de recettes. Nos collègues nous demandaient d’en réaliser aussi pour eux !
Dikom – Quand la demande est devenue trop importante, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire.
Pourquoi avoir choisi le nom de “Dear Muesli” ?
Bakang – On a pensé à pleins de noms, comme Muesli of the Year, on partait trop loin ! (rires) Et finalement on est tombé d’accord sur Dear Muesli comme une lettre adressée à notre enfance. On a lancé notre Instagram de muesli en postant nos recettes en français. On n’était finalement les premiers car beaucoup de comptes proposaient ce type de contenu mais en anglais. La page a super bien pris.
Le passage de l’Insta à la production de Muesli s’est passé comment ?
Dikom – On a intégré un petit incubateur qui nous a aiguillé sur les premières recettes de Muesli. On a ouvert une landing page pour proposer nos Muesli à la clientèle parisienne.
Sylvain – Les gens choisissaient le muesli qu’ils souhaitaient recevoir et payaient cash à la commande quand on arrivait chez eux avec le produit ! Pour démarrer, on avait 700€ en poche et c’est tout, du coup on a tout fait par nous-mêmes, on faisait cuir le muesli dans nos propres fours et on effectuait nous-mêmes les livraisons. On n’avait pas suffisamment de clients au départ pour s’ouvrir un compte La Poste ! (rires) On partait avec nos sacs de sports et on traversait Paris dans tous les sens…
Bakang – On se retrouvait souvent tous les trois à Châtelet, au cinéma UGC, pour faire un point sur les commandes qui nous restaient à livrer. C’était vraiment dur. On s’est vite dit que cela n’allait pas être tenable.
Quelle a été la solution que vous avez trouvé pour vous soulager des livraisons à domicile ?
Dikom – A cette époque, on était encore en phase de test, la boîte n’était pas encore créée, on a déposé notre statut d’auto-entrepreneur, on s’est ouvert un compte PayPal et on a commencé à apporter nos colis à la poste. On a aussi lancé un Kick Starter pour financer l’achat d’un triporteur qui nous permet encore aujourd’hui de nous installer dans plusieurs lieux à Paris et proposer nos muesli. C’est important pour nous d’être au contact de notre clientèle.
Aujourd’hui vous en êtes à 5 tonnes de granola par mois ! Comment c’est possible ?
Sylvain – On vend beaucoup de paquets ! (rires)
Bakang – On vend aussi beaucoup en vrac à des hôtels et des restaurants. Au Season par exemple, c’est notre granola, tout comme au Mama Shelter !
Dikom – On vend aussi à des entreprises qui souhaitent proposer du muesli à leurs salariés comme Konbini par exemple.
Vous avez votre propre labo de production à présent. Où allez-vous chercher vos matières premières?
Dikom – Elles sont toutes bio et on ne travaille qu’avec des fournisseurs Français de qualité. Je pense qu’on a parmi les meilleurs fournisseurs de produits secs ! C’est cher, mais c’est de la super qualité, c’est ce qui était le plus important pour nous.
Quel est le paquet de muesli qui fonctionne le mieux ?
Sylvain – Le Nutty (ndlr : granola bio, noisettes, noix de cajou, noix de coco et graine de pavot), le plus simple, fonctionne le mieux ! Les gens doivent avoir un peu peur des muesli aux fruits qu’ils doivent imaginer trop sucrés et au goût de plastique ! Les nôtres ne sont pas comme ça mais on doit gagner la confiance des gens.
Comment vos rôles sont répartis dans cette aventure ?
Dikom – Market’ et comm’ pour moi ! Je suis le créa de la bande.
Bakang – Moi je suis plutôt dans la logistique.
Sylvain – Moi je suis plutôt dans le développement produit. Je m’intéresse beaucoup à la nutrition. Après on s’inspire les uns les autres. La stratégie se fait à trois !
Au-delà de la simple production de muesli, vous vous engagez dans un combat plus large sur la nutrition. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Bakang – On aimerait bien changer l’habitude des gens grâce à nos produits. Grignoter entre les repas peut carrément entraîner l’obésité, qui entraîne aussi d’autres complications comme les maladies cardio-vasculaires. Avec le muesli, on offre un petit déjeuner complet qui permet de faire le plein d’énergie et de ne pas tomber dans le grignotage. Habituer les enfants à manger un petit déjeuner équilibré, c’est faire le pari qu’ils conserveront ces bons réflexes dans l’avenir !
Dikom – On a envie d’insister aussi sur le sport. On est tous les trois très sportifs, c’est pourquoi on aimerait bien développer toute une gamme de barres de céréales.
Sylvain – Notre projet est aussi social. Ce qui nous tient à coeur, c’est éduquer dans les écoles, notamment primaires et collège, pour imprégner les jeunes de bons messages. On envie de lancer un programme éducatif pour l’alimentation, pour le petit déjeuner en particulier, et venir avec notre triporteur dans les écoles pour proposer nos mueslis aux élèves. Dans certains collèges plus défavorisés, on aimerait mettre à l’honneur le petit déjeuner qu’ils n’ont peut-être pas à la maison.
Bakang – C’est plus global qu’une marque de céréales. On a envie de changer les choses.
En tout cas, vous donnez vraiment envie qu’on vous suive ! Vous êtes une bande de potes qui embarque ! On peut vous trouver où dans Paris ?
Dikom – On se balade un peu partout avec notre triporteur ! L’été, on est souvent au Wanderlust et à la Nouba. Dans la rue, c’est compliqué car il faut avoir des autorisations et les mairies ne sont pas toujours super réactives ! (rires)
Vos mamans doivent être super fières de vous. Elles influencent le business?
Sylvain – Par les valeurs qu’elles nous ont inculquées, oui !
Suivez les aventures de Dear Muesli sur leur insta pro et sur l’insta des Muesli Boys !