ENFIN un applicateur à cup menstruelle grâce à My Better Period

Difficile d’imaginer qu’il n’ait pas été inventé plus tôt ! Alors que l’origine de la cup remonte à la fin du 19ème siècle (oui, oui!), son applicateur lui, vient tout juste d’être mis au point en… 2024. Et c’est grâce à Lola Perez, fondatrice de My Better Period, qui a mis au point le tout premier applicateur pour cup menstruelle qui permet de l’insérer facilement et sans douleur en 3 secondes top chrono ! La jeune femme nous confie s’être inspirée des applicateurs à tampons hygiéniques. Simple comme bonjour ? Pas tout à fait, elle nous raconte… 

Lola, quand as-tu commencé à utiliser la cup menstruelle ?

J’utilise la cup depuis 7 ans maintenant car en 2017, j’ai failli faire un choc toxique. C’était de ma faute : j’avais complètement oublié que je portais un tampon. J’ai commencé à ressentir des symptômes grippaux, des grosses plaques rouges sont apparues sur mon corps et je me suis souvenue du témoignage de la mannequin Lauren Wasser qui a été amputée de ses deux jambes à cause d’un choc toxique. Alertée, je me suis vite rendue chez le gynéco et on a pu intervenir rapidement. Ce jour-là a été un déclic pour passer à la cup, car je ne voulais plus revenir au tampon (même s’il est tout de même possible de faire un choc toxique avec une cup !). J’ai été initiée par une amie qui en portait déjà : apprendre à l’insérer avec 1000 techniques d’origami a été très pénible, mais une fois positionnée, j’ai trouvé cette solution géniale !

Tu racontes que ton idée de créer My Better Period, un applicateur à cup, est née après une conversation avec tes amies sur leurs difficultés à l’insérer dans leur vagin… 

On débriefait entre amis de notre utilisation de la cup. Celles qui l’utilisaient disaient toutes : “C’est sympa mais galère à insérer”. D’autres me racontaient qu’elles avaient la flemme d’essayer à cause de cela, même si c’était au détriment de leur santé. J’ai trouvé ça fou ! Moi j’avais privilégié ma santé et l’écologie, car les tampons et les serviettes sont une catastrophe écologique, et que je n’étais pas attirée par les protections externes comme les culottes menstruelles. Ça m’a donné envie de trouver une solution simple pour inciter les femmes qui le souhaitent à adopter la cup.

Comment expliques-tu que justement, on n’ait pas inventé ce dispositif plus tôt ?

La cup existe depuis la fin du XIXème siècle, mais finalement elle s’est assez peu développée à cause des lobbies des protections hygiéniques conventionnelles. Je pense aussi qu’on a jusqu’à présent assez peu écouté le retour d’expérience des femmes sur l’utilisation de la cup. J’ai toujours eu envie de lancer ma boîte, mais je suis élève avocate, à l’époque je passais les concours, j’ai beaucoup hésité et je me souviens que mon copain m’a dit : “T’attends quoi, que quelqu’un d’autre le fasse ?”. Alors je me suis lancée. J’ai très peu dormi, mais j’ai réussi mon concours, et j’ai lancé My Better Period. 

Tu as longtemps cherché les deux usines françaises qui fabriquent ton applicateur et tu as passé 8 mois de prototypage intense pour mettre au point ton produit : quelles difficultés as-tu rencontrées ?

Je ne pensais pas que ce serait aussi difficile ! Je suis partie d’un applicateur à tampon et j’ai augmenté ses dimensions pour qu’il s’adapte à la cup. Quand j’ai reçu mon premier prototype, cela ressemblait clairement à un godemichet ! Et impossible de le rentrer… Je l’avais pensé rigide et j’ai immédiatement réalisé que celles qui n’avaient jamais eu de rapports ou qui étaient jeunes seraient bloquées. A force de proto’ et de tests, on a fini par réaliser qu’il suffisait que l’applicateur soit souple ! Et ça m’a permis de réduire sa taille. 

Évidemment il m’a fallu beaucoup de travail pour parvenir au résultat souhaité : j’ai travaillé à partir de silicone médical pour garantir un produit safe, et on a imaginé un système pour qu’il glisse parfaitement.

Tu confies que My Better Period a été copié par une usine chinoise et une version dégradée est en vente sur Aliexpress… Quelles leçons retiens-tu de tout ça ?

C’est de ma faute en réalité, j’ai envoyé mes plans à une usine chinoise (avec de fausses mesures) pour avoir une idée du prix de production en Chine et pouvoir mieux négocier en connaissance de cause en France. 

Le revers de la médaille d’avoir reçu un devis chinois, c’est que j’ai retrouvé mon produit quelques semaines plus tard sur Aliexpress. Je l’ai acheté, il fait 4 fois la taille du notre produit, il est rigide et en plastique de basse qualité. 

Ton produit coûte 35€, certains te reprochent d’être trop cher, ce à quoi tu leur réponds… ?

Je n’ai jamais eu de boîte avant celle-ci, je pensais comme beaucoup de gens que le bénéfice, c’est la différence entre le prix usine et le prix de vente, mais pas du tout ! Surtout en France. Les gens ne se rendent pas compte des charges qu’on a, la marge est au final extrêmement faible. Et puis j’ai fait le calcul :

Que recommandes-tu comme protection la nuit ?

Je dirais la cup en journée et la culotte menstruelle la nuit, car une cup doit se changer toutes les 6h. On propose aussi un stérilisateur en 3 minutes au micro-onde : il fait aussi boîte de transport. Il se plie et ne prend pas de place !

Comment choisir sa taille de cup ?

On a un tableau des tailles sur notre site : la taille S est adaptée aux flux légers à normaux et pour celles qui n’ont pas eu d’accouchement par voie basse ; la taille L est adaptée aux flux abondants. Après c’est à titre indicatif, je ne peux pas venir mesurer le vagin de tout le monde ! (rires)

Où peut-on se fournir ton produit révolutionnaire ?

Sur notre site, le produit est en précommande et les premières livraisons se feront en avril. Tout est fabriqué en France : à Lyon et Grenoble. On va être distribué en pharmacie aussi et chez Nature et Découvertes. Probablement chez Gapianne quand le produit sera disponible !