Lui, c’est Max Sokolinski, frérot de Soko, producteur multi-instrumentiste et compositeur. Elle, c’est Adah Dylan, artiste américano-autrichienne, branchée poésie et pensée progressiste (normal, son papi futurologue a gagné le Prix Nobel alternatif qui récompense ceux qui recherchent des solutions exemplaires pour les défis urgents du monde actuel). A eux deux, ils forment Bruises et viennent de sortir leur premier single Sexymental : onirique, planant, bombesque.
Que vous ont apporté vos projets musicaux passés dans la construction de BRUISE ? Max avec notamment ton groupe avec Clara Luciani, tes collaborations avec ta soeur Soko…
Max – Ils m’ont apporté beaucoup d’expérience, sur un plan musical mais aussi humain. Un groupe,c’est avant tout deux personnes qui on envie de passer du temps ensemble et qui ont envie de créer. Mes groupes précédents m’ont appris à protéger cette relation toujours unique. D’un point de vue musical, chaque personne qu’on rencontre va nous influencer , de manière consciente ou non, et chaque décision prise dans la création sera le résultat de toute ce qu’on a vécu jusque là.
Adah, ton grand père a beaucoup influencé tes réflexions, tes débats intérieurs et par conséquent, les textes de tes chansons. Sur quoi travaillait-il exactement pour gagner ce prix Nobel alternatif ?
Adah – Mon grand-père, que je n’ai jamais connu, avait une vocation un peu bizarre : il était futurologue (!) et politicien – il avait pour sujet principal de recherche l’avenir de notre civilisation. Ses travaux dans les années 50 traitaient du changement climatique, du danger nucléaire et de l’abus de la technologie, bien avant la prise de conscience globale… Ce sont des sujets dont on parle beaucoup dans nos morceaux : Time Travels et 1992 parlent de notre incapacité à faire face a la réalité d’un monde en dégradation qui devient de plus en plus superficiel, et de notre volonté de retourner en arrière pour changer ces choses.
Time Travels et 1992 parlent de notre incapacité à faire face a la réalité d’un monde en dégradation qui devient de plus en plus superficiel, et de notre volonté de retourner en arrière pour changer ces choses.
BRUISES fait références à des bleus. En quoi votre titre à la mélodie douce dégagent une certaine violence ?
Max – Nous sommes très intéressés par l’idée de contraste : l’ombre qui révèle la lumière, des mélodies joyeuses avec des textes parfois sombres. L’idée n’est pas de tomber dans le défaitisme et de dire que le monde touche à sa fin ! On veut s’amuser, partager quelque chose de joyeux, mais tout en parlant de notre génération et de toutes les angoisses et peurs inhérentes aux temps dans lesquels on vit.
Adah – Les bleus sont une motivation pour créer et pour transformer les épreuves difficiles en expression… c’est un processus de guérison, comme un antidote!
Sexymental est un mot qu’on a créé. Il vient de l’idée de l’obsession et de la névrose qu’il y a dans l’attraction amoureuse. C’est aussi un bonne manière de décrire notre musique qu’on veut à la fois sensuelle et intellectuelle.
Sexymental est le titre star de votre EP à venir en avril ! Qu’avez-vous voulu exprimer dans ce morceau ?
Max – Sexymental est un mot qu’on a créé. Il vient de l’idée de l’obsession et de la névrose qu’il y a dans l’attraction amoureuse.
Adah – C’est aussi un bonne manière de décrire notre musique qu’on veut à la fois sensuelle et intellectuelle.
On voit un vrai travail artistique sur le clip notamment. De qui vous êtes-vous entourés et que recherchez-vous à transmettre par l’image ?
Max – Nous avons travaillé avec notre ami Cheyne Tellier Daly qui vient à la base de la photo et donc qui partage notre goût prononcé pour les choses très graphiques. Le clip de Sexymental était inspiré par les intro des vieux James Bond, à la fois très visuels, sensuels et mystérieux.
Adah – Tous nos clip et images ont été faits par nos amis artistes. On aime travailler avec des gens qui nous connaissent en tant que personne et comprennent notre esthétique et nos envies.
Votre musique est inclassable car influencée par beaucoup de mouvements. Quelles sont vos références musicales ?
Max – L’idée avec ce groupe était de mixer toutes les choses qu’on aime . Avec la technologie,il n’a jamais été aussi facile de mixer les genres, afin de pouvoir créer quelque chose de spécial.
Adah – Cette fluidité nous correspond très bien, on aime autant la new wave que le trip hop , la musique électronique ou le rock psychédélique.
Quels sont les thèmes que vous souhaitez aborder dans vos prochains titres ?
Adah – On verra ce qui nous inspire d’ici là ! D’une manière générale, on aime parler de notre époque, de fusion, et d’idéalisme, mais nous ne voulons pas nous imposer de limites !
Quels sont vos projets dans les prochains mois ?
Adah – Notre premier EP sort le 4 avril, nous travaillons en ce moment sur l’album complet…
Max – Nous avons la chance de pouvoir être autonomes, car je peux tout produire et mixer depuis mon studio, ce qui nous permet d’avancer à notre propre rythme et sans contraintes.
Adah – On a hâte de partager plus de choses et voir ce que l’avenir nous réserve !
[…] Lisez notre précédente interview d’Adah et Max, le duo de Bruises. […]