Des grands carrés de soie d’1m30 de côté, c’est le projet de Lola Pacchioni, fondatrice d’Ika Paris : des foulards XXL à nouer autour de la taille, dans ses cheveux, en top estival. Une nouvelle façon d’aborder cette pièce incontournable des dressings chics et tendance…
Quel est ton background ?
Je suis italienne du côté de mon père, c’est quelque chose de fondamental dans mon parcours car cela a nourri ma créativité. Nous sommes Toscans, les couleurs sont très fortes là-bas.
Avant de lancer Ika, que faisais-tu ?
J’ai commencé par des études de journalisme et j’avais à côté le cinéma comme passion. Mon père a repris une maison de production et après des études dans le domaine, j’y ai bossé 6 ans. Mais j’ai trouvé le milieu machiste, fermé, très requin. Après quelques années, j’ai voulu passer à autre chose. Même créativement, je n’étais pas épanouie. Je sentais que j’avais besoin de m’exprimer autrement. Je suis partie en week-end avec mon amoureux et j’ai trouvé un énorme carré de soie. Je passais mon temps à changer de tenue avec. Et c’est lui qui a eu le déclic pour moi !

Quel était ton rapport au foulard à l’époque, tu en portais beaucoup ?
C’est drôle car j’ai eu un rendez-vous avec une naturopathe. Elle m’a posé beaucoup de questions sur moi et elle m’a parlé notamment des foulards. Je lui ai dit que j’aimais bien avoir quelque chose autour du cou. Et c’est marrant parce que je me rends compte qu’effectivement, c’est quelque chose qui me protège.
Comment es-tu parvenue à te détacher du côté un peu bourgeois du foulard ?
L’intérêt de la soie est qu’elle est tellement fine qu’on peut jouer avec à l’infini : en top, en jupe, en paréo, en accessoire cheveux… J’ai souhaité apporter un souffle nouveau en enlevant ce côté un peu bourgeois associé au foulard et en l’adaptant à la femme moderne, hyper changeante. J’ai souhaité que mes foulards deviennent un accessoire qui la suit du matin au soir.

Par qui sont réalisés les motifs colorés de tes foulards Ika ?
J’ai deux façons de procéder : les collaborations avec des artistes que j’affectionnent et le travail avec des graphistes free-lance. J’ai aussi réalisé mes propres motifs pour certains !
Quelles ont été les étapes pour lancer ton entreprise ?
Quand je me suis décidée à lancer Ika, j’ai souhaité le faire de façon raisonnée. Je pouvais pas ignorer les enjeux sociaux et éthiques de toute création d’entreprise. J’ai souhaité travailler une matière 100% naturelle, sans elasthane. Privilégier le circuit court français et vérifier les engagements éthiques de mes collaborateurs. La soie est chinoise (il n’y a plus de production de soie naturelle en France) et toute la confection et l’impression est faite en France.

Les foulards Ika sont des supports d’expression et raconte des histoires… Peux-tu nous en conter une ? .
Celui que je porte, “Zaza”, vient du surnom de ma mère Isabelle. Il est très inspiré d’elle. J’ai choisi les couleurs de la nature, de la terre, que je trouve très maternelles. Les animaux sauvages me rappellent ma mère. Elle est mon modèle absolu. C’est une grande cheffe d’entreprise, elle a vraiment une success story au niveau entrepreneurial très impressionnante. Et elle est aussi très engagée au quotidien. Elle a créé PurEssentiel avec mon père, et avant cela, elle avait créé une autre société de compléments alimentaires. Elle a toujours été un monstre de travail. Elle est tellement investie dans ce qu’elle fait et engagé pour l’environnement et la défense des droits des femmes. Cet investissement physique et moral m’a toujours inspiré, et je l’ai associé ici au jaguar : sa vitesse d’entreprendre sans se laisser arrêter par les obstacles.
Tu préconises de le porter en vêtement ou autour du cou ?
En vêtement, c’est vraiment fait pour ! Il y a des petits tutos pour aider à le porter. Tu peux le mettre en amazone, à l’italienne, en t-shirt…

Avec le confinement, ton planning de collab’ a été chamboulé mais on a vu sortir une super collab’ avec Dada Galerie !
Oui, avec Céline Kadara, artiste peintre basée à Vincennes dont j’adore l’univers, nous sommes parties sur une création mystique avec des déesses de la nuit et des constellations. Les foulards s’appellent “Crépuscule” et “Aube” en version bleu nuit et vert forêt.
Tu proposes également quelques vêtements en soie !
Je pars pour l’instant sur un kimono, une chemise, une robe, un pantalon et un short. Je suis très estival et j’adore cette idée de full look, tout en soie, pieds nus ou avec des talons.

Pourquoi Ika ?
Ika veut dire “chic” en espéranto. C’est une langue qui dépasse les frontières et je voulais que ma marque le soit. Je suis super bien entourée par mon père, ma mère, mon frère, ma soeur, mon fiancé pour faire vivre l’aventure Ika. Grâce à eux, j’ai pu développer tout cela toute seule. Ils m’aident, croient en moi, croient pour moi par moment ! C’est vraiment une chance.
Une créatrice inspirée et inspirante, solaire ! De magnifiques créations originales et pourtant intemporelles, bravo !