Dès la fin du confinement, on vous conseille d’aller vous évader chez Dada Galerie, l’atelier d’artiste situé à Vincennes de Céline Kadara, artiste dont je suis tombée amoureuse du pinceau. Je suis allée à sa rencontre il y a quelques jours, un moment d’échange inspirant et d’évasion qu’il est bon de partager avec vous aujourd’hui !
La peinture n’est pas (encore !) ton métier. Que fais-tu dans la vie ?
Je suis styliste, spécialisée en lingerie et maillot de bain, enfant et textile. J’ai travaillé pendant 18 ans en tant que directrice artistique pour une marque de lingerie. Il y a une dizaine d’année, je me suis lancée dans le freelance. En parallèle de ça, je me suis initiée à la peinture à l’huile sur de très grand format. J’ai toujours dessiné, petite je faisais de l’aquarelle avec mon père, et mon métier m’a amenée à faire de l’illustration mais la peinture a été une nouvelle étape dans ma vie. Je me suis aidée d’un livre Portrait à l’huile de Ray Smith et j’ai senti que j’avais des facilités, je ne me suis jamais arrêtée. C’était une quête un peu existentielle, je travaillais autour du portrait, une interrogation du visage… J’ai ensuite quitté Paris pour Vincennes, j’avais un petit atelier à Montreuil très confidentiel et pour être plus proche de chez moi, j’ai cherché un espace de travail. C’est comme ça que la galerie est née !
Comment as-tu pensé ta DADA Galerie ?
Je ne l’ai pas conçue comme une galerie classique ! Mon ambition n’est pas d’être galériste mais d’avoir un espace de travail qui me permette de peindre à ma guise, avec une ouverture sur l’extérieur. J’aime aussi avoir la possibilité d’exposer et de vendre mon travail en direct et de recevoir du monde comme un showroom.
Mon ambition n’est pas d’être galériste mais d’avoir un espace de travail qui me permette de peindre à ma guise, avec une ouverture sur l’extérieur.
Tu exposes tes œuvres dans ta galerie. On trouve des pièces très différentes comme une série d’organes peints à l’encre de Chine…
Je travaille par série ! Je pars d’une envie que je décline. J’avance au feeling. La série des organes est lié à ma phobie : je devais exorciser ma peur car j’allais me faire opérer. J’ai travaillé à l’encre de chine, avec un bambou japonais appelé « kalam » qui est utilisé pour l’écriture : cela donne une richesse au trait qui présente quelques imperfections, un aspect un peu granulé. Mes collections sont toujours liées à un moment de vie. Je navigue entre plein univers et j’y reviens.
Des œuvres m’ont intriguées comme tes dessins d’empilements d’objets divers, de quoi s’agit-il ?
Ce sont des totems de la chance. J’empile des objets qui portent chance. J’en réalise aussi parfois pour des familles : chaque membre de la famille me confie un objet qui lui est cher et je les dessine en empilement. C’est touchant d’avoir une famille qui se confie et de lire l’émotion lorsqu’ils découvrent l’œuvre qui les rassemble. Mais je travaille très peu sur commande pour ne pas trop me disperser.
Je t’ai découvert au travers de tes portraits de femmes colorés, comment sont-elles nées ?
Je suis revenue aux portraits avec la découverte d’un nouveau médium : la gouache ! Je traversais une période compliquée, je faisais de la méditation de façon intense et ma première série WOMEN est sortie de façon très instinctive. Elles ont toutes un nom et j’ai l’impression qu’elles représentent toutes une facette de moi que j’ai rencontrée lors de mon travail méditatif. Aujourd’hui j’en suis à la 4ème version de ces WOMEN.
Elles ont toutes un nom et j’ai l’impression qu’elles représentent toutes une facette de moi que j’ai rencontrée lors de mon travail méditatif.
Tu dessines très souvent des doubles, des couples, des duo… pourquoi ?
J’ai une sorte d’obsession du double. Un psy est venu dans ma galerie et m’a dit que j’avais peut-être eu un jumeau in utéro… Je ne le saurai jamais, mais c’est fascinant !
J’ai une sorte d’obsession du double. Un psy est venu dans ma galerie et m’a dit que j’avais peut-être eu un jumeau in utéro… Je ne le saurai jamais, mais c’est fascinant !
Tu as fait une collab’ avec &OtherStories récemment et tu as proposé pour la première fois des risographies de tes œuvres ! Comptes-tu en refaire ?
Je me pose aujourd’hui la question. Je ne sais pas encore ! J’aime le côté pièce unique mais cette expérience m’a permis de faire découvrir mon travail à un plus grand nombre.
Que t’apporte la peinture au quotidien ?
Mon art est un peu comme un exutoire, une démarche curative qui m’apaise, surtout dans les travaux répétitif car il y a beaucoup de petits traits !
Vous savez ce qu’il vous reste à faire ces prochaines semaines 😉
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