Beaucoup la connaissent déjà sous le nom de Clem, et suivent ses aventures sur TF1 depuis 11 saisons ! Mais ce que vous ne savez peut-être pas encore, c’est qu’en parallèle de sa carrière d’actrice, Lucie Lucas est militante écologiste ! Devenue porte-parole de On est prêt, Lucie sensibilise sur la question écolo depuis sa ferme en Bretagne, et défend corps et âme l’idée que nous sommes tous capables de changer la donne. On signe où ?
Tu as commencé ta carrière dans le mannequinat dès 18 ans, sans faire d’étude. Pourquoi cette plongée rapide dans le monde professionnel ?
Toute mon enfance et mon adolescence, j’ai vu mes parents avoir peur de la fin du mois. Il étaient tous les deux artistes, ma mère était styliste, et mon père ingénieur du son et inventeur. C’était presque un choix politique de leur part de nous montrer que l’argent n’était pas le reflet d’une réussite. Mais ils en ont parfois souffert. A 18 ans, je ne voulais pas vivre ce que mes parents avaient vécu, et parallèlement à ça, je n’aimais pas du tout l’école.
Je suis devenue mannequin comme ça, pour gagner des sous et devenir indépendante.
Lucie Lucas pour Le Prescripteur
As-tu aimé ce métier de mannequin ?
Il m’a permis de gagner ma vie, mais ce métier ne m’a jamais plu. Il pousse au narcissisme extrême. Je ne faisais qu’1m64, je n’étais pas spécialement mince… Je n’avais pas le profil idéal de l’époque. Je devais compenser sur le reste : avoir une peau, des ongles, des cheveux irréprochables. Il y a un rapport à soi qui devient obsessionnel. J’ai tout de suite su que cela n’allait pas me combler, mais il m’a permis de gagner en indépendance financière et d’avoir un emploi du temps avec beaucoup de respirations avec de longs temps de transports. C’est à cette époque que j’ai commencé à lire énormément. Je me suis efforcée de faire mes études en autodidacte.
C’est important selon toi de continuer à se cultiver en tant qu’adulte ?
C’est même essentiel, particulièrement quand on vit une démocratie où l’on nous demande notre avis. C’est important de continuer à se cultiver, à s’informer, à comprendre comment le monde fonctionne, quelles sont les avancées scientifiques… pour s’en imprégner. Tous les ans, je m’attache à creuser des sujets que je choisis pour enrichir ma culture personnelle.
A quel moment tes lectures ont pris un tournant écologique ?
Je suis tombée enceinte à 23 ans, je n’ai pas travaillé pendant toute ma grossesse et parfois je me demande vraiment où j’en serais si la vie ne m’avait pas, malgré moi, offert ce cadeau : beaucoup de temps libre ! J’avais besoin de faire le point, comprendre pourquoi il y avait tant de dysfonctionnements graves dans notre société, tant d’injustices.
Quand on se plonge dans des lectures sur l’état de notre environnement, on comprend assez vite qu’il y a un lien très fort entre la façon dont nous traitons la nature, le vivant, et la façon dont fonctionne notre civilisation.
Lucie Lucas pour Le Prescripteur
Très vite, je me suis retrouvée déprimée par la situation… Les chantiers sont trop grands, les convictions bien ancrées et les liens politico-économiques de nos gouvernements beaucoup trop opaques. J’ai appris à déconstruire petit-à-petit toutes mes certitudes. Plus j’avançais dans mes recherches et plus je me sentais seule. J’étais tellement abasourdie par l’absurdité et le non sens de ce que je découvrais ! Le choc était à chaque fois si violent que je ne savais plus m’exprimer sans colère, ce qui rendait mon discours inaudible auprès des autres.
Qu’est-ce qui t’a fait sortir de cette dépression ?
La spiritualité. Comme beaucoup de gens, je rejetais la religion. Et puis un jour, dans mon métier de comédienne, j’ai vécu un tournage assez traumatisant avec un réalisateur qui avait un comportement complètement abusif. Pas sexuel, mais misogyne, dominateur, écrasant… J’ai eu très très peur. Je me suis mise à prier, j’ai invoqué l’univers pour qu’il m’aide à affronter cette personne. Il se trouve que j’ai trouvé des réponses en moi extraordinaires et j’estime que c’est l’univers qui m’a répondu. J’ai compris que le monde invisible était aussi quelque chose sur lequel on pouvait s’appuyer pour faire une introspection mais aussi mieux se relier aux autres.
Mon discours est plus audible aujourd’hui depuis que je médite, et je rapproche beaucoup cette pratique de la prière. Cela apporte de la clarté à ma pensée. J’ai retrouvé une vraie joie de vivre, un amour de la vie, des humains et du vivre ensemble par la spiritualité.
Lucie Lucas pour Le Prescripteur
J’ai aussi arrêté de me sentir seule quand j’ai accepté que bien sûr, personne ne savait tout sur tout, que nous n’avançons pas tous au même rythme, et qu’au lieu de chercher à se convaincre les uns les autres, il valait mieux essayer de s’accompagner, car d’après les scientifiques du GIEC, une chose est sûre : nous n’avons plus le temps de ne pas avancer ensemble !
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