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L’inquiétant « September Says » d’Ariane Labed

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September Says », le premier long métrage réalisé par Ariane Labed, est présenté en avant-première au Festival de Cannes dans la section Un Certain Regard. Adapté du roman « Sisters » de Daisy Johnson, le film explore la relation complexe entre deux sœurs adolescentes, September et July, interprétées respectivement par Pascale Kann et Mia Tharia. Leur lien fusionnel, teinté de domination et de soumission, est au cœur d’un récit qui oscille entre drame familial et thriller psychologique. J’ai adoré.

Le synopsis ?

July fait face à la cruauté du lycée grâce à la protection de sa sœur aînée September. Sheela, leur mère, s’inquiète lorsque September est renvoyée et July en profite pour affirmer son indépendance. Après un événement mystérieux, elles se réfugient dans une maison de campagne, mais tout a changé…

L’inspiration de la réalisatrice Ariane Labed, dont c’est le premier long métrage

September Says commence par ma rencontre avec Sisters de Daisy Johnson. Ce livre, qualifié de gothique, me paraissait une véritable opportunité de pouvoir développer ce qu’il peut y avoir de surnaturel dans la normalité. Une occasion de pousser la question de l’amour filial au maximum de ses limites, avec ce qu’elle charrie de tendresse et de nocivité.

Ariane Labed, réalisatrice

Le caractère dérangeant du film réside principalement dans la représentation de cette relation fraternelle intense et parfois inquiétante.

Dès les premières scènes, le spectateur est témoin de jeux de pouvoir subtils entre les deux sœurs, notamment à travers le jeu « September Says », une variation du « Jacques a dit », où September exerce une emprise manifeste et dérangeantehttps://leprescripteur.com/ta-promesse-le-thriller-feministe-de-camille-laurens/ sur July. L’alchimie entre les deux actrices opère, ce que confirme la réalisatrice :

Elles ont accepté de chercher et de se perdre avec moi. Leurs performances sont absolument uniques de sensibilité, de force et d’intensité. Je ne les remercierai jamais assez de m’avoir fait confiance.

Ariane Labed, réalisatrice

Cette dynamique trouble est renforcée par une atmosphère gothique et oppressante, accentuée par des décors isolés et une photographie sombre. ​

La mise en scène de Labed semble s’inspirer de la Nouvelle Vague grecque, avec des rythmes décalés et des images étranges qui contribuent à une sensation de malaise.

Il s’agit de mon premier long métrage en tant que réalisatrice mais je connais bien les plateaux pour les avoir fréquentés en tant qu’actrice. Je sais aussi à quel point les tournages peuvent être l’occasion pour certaines personnes d’exercer leur domination. Je tenais donc à ce que le plateau soit bienveillant et joyeux, et le sens du jeu a prédominé. Pour moi, ce furent cinq semaines de joie intense et j’espère que mon équipe peut en dire autant.

Ariane Labed, réalisatrice
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