Leur petit gel nettoyant pour les mains se retrouve dans 3 sacs à mains sur 4 (selon une étude réalisée sur la rédac’). Comment Merci Handy a réussi à faire de ce produit pas glamour un geste cool du quotidien ? Réponses des deux fondateurs, Louis et Roland…
Qu’est-ce qui vous lie ?
Roland – L’amitié avant tout ! On s’est rencontré en école de commerce. On faisait la teuf ensemble et on bossait ensemble !
Louis – On a fait un master entrepreneuriat car on avait déjà tous les deux le désir de créer notre boîte. On a lancé un premier projet ensemble durant nos études puis on a réalisé ce fameux pivot en changeant notre business model. On a négocié pour ne pas rendre de mémoire et faire de notre boîte notre projet de fin d’étude.
Quel était votre projet initial avant de pivoter ?
Louis – A l’origine, nous avions lancé un business de capsules à usage unique de gel nettoyant. La formule était chouette et sentait bon mais on travaillait exclusivement en marque blanche. Très vite, on a réalisé que ce qu’on aimait, c’était de rassembler une communauté autour de valeurs et de produits qu’on aime. Notre business model de l’époque ne nous permettait pas de mettre un petit supplément d’âme dans nos produits, c’est comme cela qu’on a décidé de lancer Merci Handy.
C’est étonnant d’avoir choisi de glamouriser le gel nettoyant pour les mains…
Roland – J’aime bien une phrase qui dit que “La persévérance c’est le talent.” ! On s’est intéressé à ce produit parce qu’il était délaissé par l’industrie. On voulait lui enlever toute connotation médicale, lui donner un parfum autre que celui de l’alcool, une couleur, une formule douce pour la peau.
Louis – On a créé un produit qui te permet de sortir ton gel pour les mains sans passer pour le maniaque du groupe ! (rires) C’est peut-être une petite anecdote dans ton quotidien, mais ça le rend plus agréable. J’ai gardé une lettre sur mon bureau d’une infirmière qui nous remerciait pour nos produits car elle utilise beaucoup le gel pour les mains et elle était heureuse de ne plus avoir les mains qui sentent l’alcool. Dans ces moments-là, on se dit que ce qu’on a entrepris a du sens.
On a envie de montrer à notre communauté qu’on aime ce qu’on fait et qu’en plus, on se marre en le faisant !
Merci Handy a 3 ans et vous êtes présents partout : Sephora, Monoprix… la box Prescription Lab ce mois-ci ! Le succès est venu très vite ?
Louis – Quand on construit une marque, la croissance n’est pas forcément exponentielle mais se structure par palier. On a commencé par le palier communautaire avec une communauté solide et engagée, puis le palier prestige avec notre lancement au Bon Marché, chez Colette, puis le palier national avec un élargissement de notre distribution chez Monoprix et Sephora et aujourd’hui on est en train de passer le palier international avec le déploiement de nos produits à l’étranger. C’est une croissance qui se construit étape par étape.
Vous avez des équipes à l’étranger ?
Roland – Non, tout le monde travaille à Paris ! C’est important pour nous que nos collaborateurs s’imprègnent de la culture d’entreprise.
Comment décririez-vous la culture de votre entreprise ?
Roland – C’est comme une mayonnaise, il y a plusieurs ingrédients : l’attention aux autres, se rendre disponible les uns pour les autres, la confiance, le souci du détail…
Louis – Et il ne faut jamais avoir de préjugées ! Notre campagne licorne en est un super exemple ! Il ne faut pas avoir peur de sortir des sentiers battus et surtout avoir de l’ambition.
Quand on voit votre studio créa avec des déguisements de licorne, des perruque violettes… On a l’impression d’une bande de potes qui s’amuse. C’est le cas ?
Roland – C’est un peu ça oui ! (rires)
Louis – Quand tu vas au restau’, tu sens tout de suite en regardant ton assiette si le plat a été préparé avec attention ou si tu es le 50ème repas réalisé à la chaîne. Chez Merci Handy c’est pareil. On a envie de montrer à notre communauté qu’on aime ce qu’on fait et qu’en plus, on se marre en le faisant ! De manière générale, on essaie de mettre de la passion dans tout ce qu’on entreprend.
Vous avez commencé avec un unique produit, le gel nettoyant. Aujourd’hui la gamme s’élargit. Comment déterminez-vous les prochains développements produits ?
Roland – Dès le départ, on avait la volonté d’élargir notre gamme en s’intéressant à ces fameux produits délaissés par l’industrie. On reste dans l’univers de la beauté, car c’est notre secteur d’activité mais on ne s’interdit rien ! On a lancé des dentifrices, une cure Smile Detox pour avoir les dents blanches… Et on a plein d’autres projets en cours !
Louis – On parle beaucoup à notre communauté, nos “chatons” comme on les appelle, et à nos retailers pour connaître leurs besoins, puis on y ajoute notre petit grain de folie et c’est comme ça que naissent les nouveaux “bébés” Merci Handy. Sans notre communauté, on n’est rien.
Qu’est ce que vous avez découvert l’un sur l’autre durant cette aventure entrepreneuriale ?
Louis – Je me suis rendu compte que Roland était un grand fan de cosmétiques ! (rires) Cela m’a surpris car je ne m’y attendais pas quand on voit le bonhomme. Il est très sensible aux parfums, à la sensorialité…
Roland – J’ai appris que Louis avait une hypersensibilité. Cela peut être parfois violent pour lui mais il sent les choses, sur le produit mais pas que ! Il a une sorte de radar de performance.
Vous marchez tous les deux à l’instinct ?
Roland – Moi de moins en moins. Quand on était petit, on fonctionnait beaucoup à l’instinct car il n’y avait pas de risque mais aujourd’hui on a grandi, on a embauché du monde et on ne peut plus justifier nos décisions par le simple instinct.
Louis – C’est vrai qu’on est responsable d’une équipe à présent. On ne peut plus agir aussi légèrement qu’auparavant. Mais il faut garder en tête que la plupart des prises de décisions peuvent être ramenées à des raisonnements pragmatiques même si à la base, il y avait surtout une intuition derrière !
Comment voyez-vous Merci Handy dans 5 ou 10 ans ?
Roland – C’est impossible aujourd’hui d’avoir une stratégie aussi long terme. Tu peux avoir une ambition mais la stratégie se pose à plus court terme car les choses bougent trop vite. On a 1 an bien clair en tête, 2 ans ça commence à devenir flou ! (rires)
Louis – Le bon entrepreneur à mon sens n’est pas celui qui a un plan d’action sur plusieurs années à venir. C’est celui qui s’adapte à toutes les circonstances, franchit les obstacles et garde en tête son rêve.
Quel est votre rêve ?
Louis – On a fait le choix de n’avoir qu’un seul compte Instagram. On veut qu’une Japonaise ou une Coréenne tienne le même produit entre les mains qu’une Parisienne ou une Brésilienne. Rassembler autour de nos valeurs, c’est notre rêve d’entrepreneur.