Victorien, Anthony et Paul avaient respectivement 21,22 et 23 ans lorqu’ils ont décidé de se lancer dans l’entrepreneuriat. Encore en étude de parfumerie, ces trois passionnés découvrent l’existence d’une ancienne maison de parfums disparue il y a 60 ans : la maison Violet, fournisseur officiel de l’Impératrice Eugénie, dormait paisiblement en attendant le baiser de ses trois visionnaires. Rencontre avec un trio plus motivé que jamais !
Vous vous êtes rencontrés sur les bancs de l’école. La parfumerie a toujours été une vocation pour chacun d’entre vous ?
Victorien – J’ai eu la chance de faire un stage de découverte au lycée chez Guerlain avec Thierry Vasseur qui était parfumeur à l’époque et c’était un type hyper passionné qui m’a transmis sa passion.
Anthony – Moi, c’est complètement par hasard ! Je suis allé aux portes ouvertes de l’ISIPCA et ça m’a tout de suite plu. J’ai fait cette école en un an et comme la parfumerie m’a complètement séduit, j’ai basculé à l’ESP qui est notre école en cinq ans.
Les classes étaient mixtes ?
Anthony – Pas vraiment ! On était 1 mec pour 6-7 filles à peu près. C’était des petites classes de 30 élèves. On s’est retrouvé tous les trois là-bas.
Et pour Paul, vous savez pourquoi il s’est retrouvé dans la parfumerie ?
Anthony – Il a commencé par intégrer une fac de Droit et ça ne lui a pas du tout plu ! Il s’est rendu compte que ce n’était pas du tout fait pour lui et il s’est dirigé vers la parfumerie, une passion d’enfance.
La maison Violet est une très ancienne parfumerie. Comment avez-vous mis la main sur cette perle rare ?
Victorien – On souhaitait tous les trois monter notre propre marque de parfums. On s’est intéressés à la belle parfumerie, donc à celle du début des années 1900, et c’est au cours de nos recherches historiques que nous sommes tombés sur la maison Violet. Ce n’était plus une société familiale, elle était côté en bourse depuis le début des années 1920, puis était passée de main en main et avait fini par faire faillite. On a été emballés par son héritage et on a cherché à savoir s’il était possible de la faire revivre.
Anthony – La marque était dans le domaine public jusqu’en 2011 où elle a été rachetée par un fonds d’investissement qui la laissait dormir. Après de longues négociations, on a réussi à racheter la marque à ce fonds pour la faire renaître de ses cendres
Victorien – Cela s’est passé vers la fin de nos études, on s’est tout de suite jeté dans le bain.
Vous avez dû lever des fonds pour vous lancer ?
Victorien – Non, nous avons eu la chance de rencontrer notre business angel et de bénéficier de la love money de la part de nos parents et de nos ami.
Anthony, en tant que collectionneur de parfum vintage, tu avais un flacon de la Maison Violet dans ta collection ?
Anthony – Pas du tout ! On s’est rendus compte assez rapidement que les flacons Violet sont très rares car la maison a disparu après la guerre.
Victorien – Il a juste Paul qui, en parlant à sa mère, a réalisé qu’il avait un flacon de la maison dans son salon depuis toujours ! C’était un flacon de l’Eau de Cologne de la Maison Violet qu’on expose à présent dans notre showroom.
Anthony – On essaie encore aujourd’hui de nous reconstituer notre histoire en cherchant sur Internet des flacons vintage de la maison. On en a à peu près quinze.
On peut voir une petite abeille sur tous vos flacons…
Anthony – C’est parce que la maison était fournisseur officiel de l’Impératrice Eugénie. Et comme elle se faisait appeler la reine des abeilles, tous ses fournisseurs officiels pouvait indiquer par ce symbole qu’il approvisionnait la reine en toute sortes de produits.
Aujourd’hui vous proposez 3 fragrances : Sketch, Pourpre d’Automne et Air d’apogée. Comment les avez-vous choisies ?
Anthony – Nous avons réalisé un gros travail d’enquête pour remonter la piste de ces parfums : on a commencé par la BNF puis les archives du musée de la contrefaçon. Et c’est là qu’on a trouvé un catalogue avec presque tous les parfums de la maison !
Victorien – Il se trouve que la maison Violet a beaucoup été copiée ! Du coup, elle déposait tous ses parfums.
Vous vous êtes lancés extrêmement jeunes. Têtes brulées ou ambitieux ?
Victorien – Un peu des deux ! (rires) J’avais 21 ans quand j’ai commencé, Antony avait 22 ans et Paul 23. On était animés par une passion commune et on ne s’est pas trop posés de questions.
Anthony – Et on a su s’entourer très rapidement de comptable et d’avocat car reprendre une maison de parfum ce n’est pas simplement créer des nouvelles fragrances, c’est surtout monter une société de A à Z !
Comment vous êtes-vous répartis les rôles ?
Anthony – Au début, on faisait tout ensemble. On allait aux rendez-vous à trois, on était hyper curieux et on voulait participer à tout, tout découvrir ensemble !
Victorien – Si bien qu’on nous a donné le surnom de mousquetaires de la parfumerie ! (rires) La répartition des tâches s’est faite avec le temps, quand la charge de travail est devenu tellement énorme qu’il était devenu impossible de tout gérer à trois. On se complète, ce qui est une chance ! Anthony s’occupe de la partie création et retail, Paul de la partie marketing et communication et moi de la partie gestion.
Le projet est né en novembre 2017, comment voyez-vous la suite ?
Victorien – On souhaite très vite s’exporter à l’étranger. Nous sommes déjà à Londres, à Amsterdam, en Pologne… On souhaite continuer à « butiner » dans toutes l’Europe ! Et puis on reçoit de mails d’Australiens, de Canadiens, d’Américains qui veulent acheter nos parfums et qui nous demandent comment faire. Il y a une appétance à l’étranger et nous allons tout mettre en œuvre pour s’exporter partout et vite !
Pour en savoir plus sur la maison, c’est par ici : maisonviolet.com
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