Quand Alexis Jaskowiec et Maeva Ramanana-Rahary se croisent à un concert à Lyon en 2018, c’est le coup de foudre musical. Très vite, ils se mettent à rêver de sortir ensemble leurs premiers morceaux : Alexis est musicien et compose déjà beaucoup, Maeva chante pour le fun, écrit et joue du clavier… Tous les deux sont de grands amoureux des vieux synthétiseurs des années 80. Pas de hasard, Majora est né ! Leur premier EP “Night Time Exit”, produit et mixé chez Sample & Hold Studio, vient de sortir au début du mois et croyez-nous, une nouvelle petite playlist s’installe sur votre compte Spotify 😉
Racontez-nous votre rencontre fortuite lors d’un concert en 2018 !
Alexis – On s’est rencontrés à un concert de Men I Trust à Lyon en 2018, un groupe canadien de dream pop, un peu le genre de musique que l’on fait actuellement. On est devenus amis, et très vite on a décidé de travailler ensemble. Je lui ai partagé des maquettes que j’avais composées, Maeva a posé sa voix dessus… Et puis on a senti qu’il se passait quelque chose, même tout cela restait très flou et informel pour nous.
A l’époque tu faisais de la musique en semi-pro ?
Alexis – Effectivement j’évoluais déjà dans le monde de la musique. Quand j’ai rencontré Maeva, mon ancien groupe (Komodo) s’arrêtait. Cela faisait longtemps que j’avais envie de créer un projet, et surtout de collaborer avec une chanteuse car j’avais pas mal d’influences qui mettaient en avant des voix féminines comme Air par exemple. Il me manquait simplement la petite étincelle…
Pour toi Maeva, la musique a toujours fait partie de ta vie ?
Maeva – J’ai toujours été bercée par la musique, ma famille est musicienne, mais je n’avais pas envisagé la musique en tant que carrière. Quand j’ai rencontré Alexis, l’idée de faire de la musique professionnellement a commencé à germer. En 2020, après deux ans de recherche artistique ensemble, j’ai quitté mon job pour m’investir pleinement dans Majora. C’était la période de la pandémie, je venais de fêter mes 25 ans : je me suis posée la question de ce que je voulais faire dans ma vie et la réponse a été la musique.
Le nom de votre groupe est assez énigmatique : que signifie-t-il ?
Maeva – C’est une idée d’Alexis qui avait déjà de nom en tête depuis longtemps et j’ai trouvé son histoire hyper belle, je m’y suis complètement identifiée.
Alexis – J’avais cette idée, avant même d’imaginer un duo avec Maeva, de faire un projet musical exutoire et introspectif, d’aborder des sujets plus sombres. Ca passait beaucoup par un retour sur l’enfance et la manière dont on se construit. MAJORA est une référence au jeu vidéo de Zelda auquel je jouais beaucoup quand j’étais enfant. La BO du jeu m’a inspiré petit. J’écoutais beaucoup de musique mais tous l’univers des films, dessins animés et jeux vidéos a joué dans ma construction artistique. C’était important pour moi d’y faire un clin d’œil.
A l’écoute de vos morceaux, on vous décrit comme nostalgiques des 80’s. C’est vrai ?
Alexis – C’est vrai que l’on a une musique très portée par les synthétiseurs et on utilise beaucoup de vieux synthé, qui font échos à cette époque là ! Maeva et moi, on se sent très proches des années 80 kitsch de la variété française, mais on a aussi beaucoup d’autres influences.
Maeva – Nous sommes deux grands amoureux des vieux synthétiseurs des années 80. C’est vrai qu’on utilise beaucoup le synthé DX9 qui est un synthé mythique des années 80. On cherche ces sons nostalgiques de Balavoine, Voulzy, très années 80 dans nos morceaux !
Comment fonctionne le duo Majora dans les décisions musicales ?
Maeva – Pour l’EP, beaucoup de morceaux sont issus de maquettes proposées par Alexis avec une production assez complète (synthé, guitare, pattern de batterie…). Moi j’interviens sur l’écriture des textes et la mélodie des voix. On est suivi par le labo du conservatoire à Lyon, ce qui m’aide beaucoup car même si j’avais déjà beaucoup d’automatismes en autodidacte, je suis pour la première fois accompagnée par une coach vocale !
Alexis – J’adore comment Maeva chante. Je me souviens la première fois que je lui envoyé des maquettes, elle m’a renvoyé des propositions de voix et des idées d’arrangement super cools. Maeva est aussi musicienne, elle fait de la guitare, de la basse, du clavier… L’idée d’un duo a été une évidence.
Vous dites qu’au-delà des années 80, vous avez également d’autres influences. Lesquelles ?
Alexis – Nos influences tournent autour de la pop culture japonaise (Hayao Miyazaki, Haruki Murakami, …), la city pop et des artistes comme Air. On a aussi essayé du piano droit, de la batterie acoustique, un mélange de textures… C’est très vaste ! Ca va du RnB pour Maeva à la country pour moi !
Maeva – Tame Impala a été une grande référence pendant la composition de l’EP. Bon Iver aussi qui module sa voix, avec un côté robotisé et en même temps très humain. Daft Punk bien sûr, grande référence.
Alexis – Tame représente bien ce mélange des sons, d’expérimentations aux synthétiseurs. On s’est autorisé à aller dans cette recherche.
Maeva – Nos morceaux sont en anglais pour cet EP, mais les prochains sont majoritairement en français. SUMIRE, le premier morceau de l’EP est la première chanson qu’on a testé en français…
Parlez-nous justement de SUMIRE, le premier morceau à être sorti l’été dernier…
Alexis – C’est un morceau qui traînait dans mes tiroirs depuis plusieurs années. Mae a tout de suite eu l’idée de travailler en français dessus. Je l’avais appelé SUMIRE en référence au personnage du roman Les Amants du Spoutnik de Haruki Murakami.
On a eu un crush pour le morceau LOVERS FUTURES…
Alexis – Ce morceau parle d’une histoire d’amour impossible entre deux personnes qui ne sont pas sur la même ligne de réalité. Cela fait référence à l’univers de Myazaki : on voulait faire référence de façon poétique à ce sentiment universel d’une histoire d’amour qui nous échappe.
Comment vivez-vous la sortie de ce premier EP ?
Maeva – Je pense que c’est le cas de beaucoup musiciens et musiciennes, mais personnellement je regarde nos morceaux avec beaucoup de nostalgie. L’EP est créé depuis 1 an. On était très impatient au début et puis le temps passe. Revenir dessus aujourd’hui fait revivre chaque morceau avec beaucoup de tendresse.
Alexis – Il y a de l’impatience mais on est aussi occupé par tout ce que cela implique : le travail du live, un des chamboulements les plus intenses ! On a changé l’essence de la formule : on a bossé avec notre équipe de musiciens pour bosser avec une vraie batterie, jouer du synthé à la main… Certains morceaux changeront même d’esthétique pour la scène !
Où peut-on venir écouter Majora ?
Maeva – Le 12 juin, on fait la première partie du groupe ARCHE et le 31 août on sera au festival Woodstower !