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Mayrena, la marque de bijoux design inspirée de l’univers équestre

Lancée par Alexandra David en 2019, Mayrena est le coup de coeur bijoux de la rédaction de cette fin d’année. Inspirée par l’univers équestre, Alexandra dessine ses créations depuis un box de cheval en Normandie où elle aime s’isoler pour donner vie à des pièces à la fois sculptées, minimales et intemporelles. Rencontre.

On sent une approche très design dans la création de tes bijoux. Quelle est ta formation initiale ?

Le design justement ! J’ai fait des études de design produit à La Cambre en Belgique, c’est pour cela que j’aime beaucoup jouer avec le côté réversible des bijoux que je dessine aujourd’hui, et imaginer des pièces confortables qui s’adaptent à la morphologie du corps.

Tu racontes que Mayrena est né d’un accident… Peux-tu nous le raconter ?

Je travaillais sur des pinces de cuisine pour un projet d’école ! Et en mettant en forme ma tige de métal pour cet objet du quotidien, je suis tombée sur une forme de « U » et je me suis aperçue que cela pouvait se porter en bracelet ! J’ai eu pas mal de copines qui m’en ont demandés par la suite et de fil en aiguille, j’ai fini par dessiner d’autres modèles de bijoux. A l’époque, je ne savais pas souder, je ne pouvais donc pas connecter mes tiges de métal ensemble. A partir de cette contrainte, j’ai dessiné mes premiers bijoux et c’est finalement devenu une signature qui m’est chère. On retrouve cet aspect particulier de mon travail de bijoux « qui restent ouverts » dans mon logo d’ailleurs.

Alexandra David, fondatrice de Mayrena – Crédit Photo : Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

La première pièce Mayrena est née en 2015, mais tu as lancé ta marque en 2019 : que s’est-il passé pendant ces quatre ans ?

J’ai terminé mes études, et je me suis lancée dans le design produit. Je continuais à créer des bijoux à côté de mes études, surtout pour moi et mes amis. Et puis je suis rentrée en France après une expérience professionnelle à Rotterdam en tant que designer produit : je voulais me reconstituer un carnet d’adresses et comme j’avais du temps devant moi, je me suis dit que c’était le bon moment pour me consacrer davantage à ce projet. Je suis Normande d’origine, j’ai grandi dans un univers équestre qui a beaucoup influencé la marque. J’ai créé mon atelier en Normandie, dans un box de cheval qui appartient à mon père. L’univers de Rotterdam m’a donné ce côté manuel qu’ont les Hollandais : ils aiment travailler la matière, jouer avec les erreurs.

Quels sont les premiers modèles qui ont lancé ta marque ?

La bague L’Indépendante est une déclinaison du bracelet L’Origine, première pièce de la marque. Puis est arrivée la bague double L’Audacieuse qui a énormément plu. Puis la bague double La Passionnée, une référence à un câlin. J’ai travaillé la forme de l’étrier avec la bague Insolite, et le mors également m’intéresse beaucoup. C’est un objet qui permet de diriger le cheval et sa forme m’inspire de nouveaux modèles de bijoux, et pourquoi pas de boucle de ceinture…

Alexandra porte la bague double L’Audacieuse et L’Earcuff La Virtuose

Les gens sont en général assez intrigués par les bagues doubles… qui sont devenues ta signature ! Pourquoi t’être intéressée à cette création en particulier ?

J’avais envie de créer des bijoux différents, qui changent et intriguent et c’est aussi pour cela que ma première bague double s’appelle L’Audacieuse, car pour moi les femmes qui en portent, osent l’originalité, même si mes pièces restent intemporelles ! Quand je l’ai dessinée, les gens autour de moi étaient sceptiques : une bague double, qui plus est réversible, c’était… audacieux et risqué ! Et finalement, c’est l’un des modèles qui plaît le plus aujourd’hui.

Comment imagines-tu tes modèles ?

C’est un travail de dialogue entre la matière et la confrontation avec le corps. J’ai un carnet à dessin où je dessine au crayon mes modèles pour chercher des formes. Je travaille beaucoup le confort de mes bagues. J’ai eu trois amies qui ont vraiment porté mes créations à mes débuts et qui m’ont fait du feedback sur mes proto’ pour optimiser au maximum mes modèles. L’usage, l’ergonomie, le scénario… sont des notions de design qui me servent beaucoup dans la création de mes bijoux. La création assistée par ordinateur (CAO) aussi m’a aidée à être précise très rapidement. J’utilise surtout 3 outils pour créer depuis mon box : un étaux qui me permet de mettre en forme le fil, une scie circulaire et une polisseuse.

Tes créations sont en vermeil ou en argent. C’est important pour toi de proposer des bijoux qui durent ?

Oui ! Au début, quand je cherchais encore mes premiers bijoux, je travaillais le plaqué or, le 14 carat, la base des bijoux était en laiton… Et finalement je suis passée au vermeil avec une base argent, une couche de 5 microns d’or : j’ai beaucoup expérimenté avec mes prototypes pour arriver à des créations intemporelles et durables. Le plaquage est fait à Paris et une partie à Besançon.

Quels sont les créations que tu portes au quotidien ?

Je porte toujours le bracelet L’Origine, qui est la toute première pièce de ma collection, je porte l’Audacieuse tout l’été, et l’Intégrale en toutes saisons.

Mayrena- Crédit Photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Mayrena fait référence à un nom de ta famille, que ta soeur a également utilisé pour lancer son hôtel. Cette dimension familiale est importante pour toi ?

Oui complètement, et je me sens très soutenue par ma famille. Mon père est associé à la marque, il m’a beaucoup poussée ! Il est entrepreneur dans l’âme : il n’a pas son BAC, il s’est tout de suite lancé, et il m’a beaucoup guidé au début. L’entrepreneuriat est un challenge de tous les jours. C’est ma passion mais il n’y a plus de frontière entre ta vie et ton projet, c’est très intense ! J’ai fait deux incubateurs pour m’accompagner dans la création d’entreprise : Pépite pendant 6 mois puis Station F pendant un an qui m’ont beaucoup appris, notamment sur le montage d’un business plan. A la base j’ai un BAC S, j’aime beaucoup les chiffres ! Et cela me sert énormément aujourd’hui.

Où peut-on trouver tes créations ?

Sur mon site ! Et j’ai pas mal de revendeurs à Nantes, Aix, Toulon, Bordeaux… La liste est disponible sur mon site. Et je suis très heureuse car la Fondation Louis Vuitton vient de me prendre des pièces pour sa librairie, c’est ma première adresse sur Paris.

Quelles sont les créations que tu nous réserves pour la suite ?

J’ai très envie d’aller plus loin encore sur les bagues double, j’ai d’autres idées pour pousser le côté recto-verso ! J’aimerais travailler la chaîne, la pierre et un fermoire qui soit la pièce maîtresse. J’ai beaucoup travaillé les perles petites aussi, j’aimerais apporter cette touche-là à mes créations…

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