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Méditer avec Benjamin Blasco, co-fondateur de Petit Bambou

Elle va passer la barre des 500 000 utilisateurs et admet modestement être la 1ère application de méditation en France : l’appli Petit Bambou s’installe progressivement dans nos smartphones pour nous apprendre à lâcher prise et surtout à faire de notre téléphone, l’allié de notre bien-être. Rencontre avec Benjamin, co-fondateur de (la seule ?) appli qui nous veut sincèrement du bien.

Combien d’utilisateurs compte l’appli aujourd’hui ?

On va passer les 500 000 utilisateurs, c’est en ligne avec l’intention initiale d’initier le plus de gens possible à la méditation. Je ne dis pas ambition, car on ne veut pas battre des records, on souhaite avant tout que les gens prennent soin d’eux.

Que faisais-tu avant de te lancer dans l’aventure Petit Bambou ?

J’étais cadre chez Paypal, j’avais un job important : directeur de la stratégie pour l’Europe. Je voyageais beaucoup aux Etats-Unis. J’avais besoin de la méditation pour être présent à moi et à ma famille, pour ne pas me faire manger par mes mails. Je voulais être vraiment vivant, pas en pilote automatique.

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Comment as-tu rencontré ton associé Ludovic ?

J’étais avec la femme de Ludo à l’école, on était des amis au départ. Ludo était directeur technique dans plusieurs start-up et cherchait à se consacrer à un seul projet. Il avait créé déjà une communauté Petit bambou en 2012 autour de la sagesse et du bien-être.

Comment vous est-venue l’idée de vous associer pour lancer l’application Petit Bambou ?

Ça s’est fait assez naturellement. L’important dans l’entrepreneuriat, c’est l’équipe. Moi j’étais plutôt business, lui technique, il y avait une bonne complémentarité entre nous. Cela n’a pas été une décision radicale, on arrivait à 40 ans tous les deux, le processus de réflexion s’est fait progressivement.

Quand vous êtes-vous lancés ?

On a créé la boîte en août 2014 et on a lancé l’application en janvier 2015. Ludo et moi avons quitté nos job pour se lancer dans une aventure qui avait du sens. La pratique de la méditation nous a inspirée : on s’est rendu compte que méditer au quotidien était compliqué à être mise en place. A l’époque nous étions des débutants. On a essayé de regarder comment le digital pouvait apporter une pratique régulière et attractive de la méditation.

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Une façon de transformer le téléphone en allié du bien-être ?

En fait, on n’a pas forcément voulu transformer le téléphone, on s’est adapté au client. C’est compliqué dans la vrai vie d’aller dans une salle de méditation. Le mobile, lui, est dans notre poche tout le temps ! Au début on s’est dit “Zut le mobile, encore lui ! ” et puis on a décidé qu’avec du contenu de qualité, avec un design zen et simple et des fonctions anti-chronophage (comme le téléchargement des séances pour une pratique en mode avion), on arriverait à atteindre notre objectif. Je trouve que c’est important de gérer sa relation au téléphone par le téléphone. En étant assez près de son ennemi, on arrive à mieux le gérer. Ce paradoxe est intrigant pour certains, mais on est très engagé sur la détox digitale, on a envie que les gens arrêtent de l’utiliser comme réveil, qu’ils le mettent loin de leur lit et ne le consultent pas à tout va. Il faut l’utiliser avec parcimonie, ne serait-ce que pour préserver notre attention car aujourd’hui, elle est complètement polluée par les notifications.

Tu as des règles strictes en matière de smartphone chez toi ?

Il ne rentre pas dans la chambre. Mais je me soigne comme tout le monde ! Ce n’est pas parce qu’on travaille pour Petit Bambou qu’on est plus zen. J’essaie de faire des vraies pauses. Je ne me mets pas de notifications sur mon smartphone. Je twitte, certes, mais je n’ai pas de notifications qui font vibrer mon téléphone sans arrêt. Rien ne s’affiche quand mon écran est locké. Le digital ne doit pas venir à moi, je viens à lui quand je le souhaite.

Les employés de Petit Bambou doivent faire des pauses de méditation dans la journée ?

Ceux qui en ont envie peuvent aller méditer. On essaie tous de le faire régulièrement. Mais il n‘y a rien d’obligatoire, c’est une démarche vraiment personnelle. il faut prendre soin de soi. L’exemple classique, c’est la douche du matin. On commence à penser à ses collègues, à la journée qui nous attend, aux réunions qui vont s’enchaîner alors qu’il faut rester dans l’instant présent, penser à la chaleur de l’eau qui coule, à l’odeur du savon… Il faut reconnecter dans les petits moment. Petit Bambou n’est pas un solution miracle, mais l’application donne des pistes.

Son associé Ludovic (à gauche) - L'équipe (à droite)
Son associé Ludovic (à gauche) – L’équipe (à droite)

Vos utilisateurs font combien de séances en moyenne par semaine ?

L’important dans la méditation, c’est la régularité et nos abonnés font en moyenne 2,5 séances par semaine !

Quels sont les programmes de l’application les plus suivis ?

Nos abonnées adorent le programme “Lâcher prise” car les séances sont courtes et la progression assez juste. Le programme “Compassion et bienveillance aimante” est très utilisé également : c’est un travail émotionnellement dur. Il s’agit, par un travail de visualisation, d’envoyer de l’amour à ses proches, puis à des gens qu’on connaît peu et enfin à des personnes qu’on déteste. On peut avoir de la compassion pour des monstres.

L’application décolle. Sens-tu un engouement nouveau pour la méditation ?

On s’est rendu compte que beaucoup d’utilisateurs nous ont introduit dans le département de ressources humaines. Les RH et les comités d’entreprise peuvent en effet prendre des licences pour leurs employés. On trouve cela super ! Je n’ai pas vraiment de recul pour pouvoir dire s’il y a un véritable engouement aujourd’hui, mais ce que je sais c’est que notre croissance est largement portée par le bouche à oreille. Depuis septembre dernier, on a observé une vraie explosion du nombre d’abonnés. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Au contexte général de la société peut-être ?

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Quels sont vos projets pour l’année à venir ?

On a sorti un livre ce mois-ci, Méditer avec Petit Bambou aux éditions Marabout qui donne des clefs pour pratiquer seule la méditation. On va également sortir de nombreux programmes sur le sport avec un coach sportif et instructeur de méditation pour travailler sur le mentale et les question autour du sport pour se ménager. Il est possible de pratiquer la méditation pendant son jogging !

Que souhaiterais-tu à notre communauté pour 2017 ?

Je souhaite que les gens arrêtent de prendre des résolutions. C’est un mauvais moment car on se critique sur tout ce qu’on n’a pas fait. Je pense que ce n’est pas comme cela qu’il faut le vivre. Il faut se laisser porter par ses envies et ses besoins, cela nous amènera à nous transformer, sans forcément passer par un processus brutal. Ludo et moi encourageons des transitions douces et des choix conscients.

L’application est disponible sur Android et iOS.

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