« Petite voix », c’est le titre de la nouvelle chanson dévoilée il y a quelques jours par Mélissende. Loin de l’image de la petite voix intuitive qui nous pousse dans la bonne direction telle un sixième sens, Mélissende nous invite plutôt à affronter cette « autre » petite voix : celle qui fait mal, écorche, dénigre, humilie, enfonce d’avantage quand on doute ou trébuche. Une petite voix qui a longtemps dicté la vie de Mélissende avant qu’elle ne se fasse aider pour parvenir à s’en libérer. Ce chemin, elle l’a illustré en chanson à la portée universelle…
Tes chansons sont toujours très personnelles Mélissende et tu viens de dévoiler « Petite voix ». Mais de quelle petite voix parles-tu ?
C’est vrai qu’on a tendance à utiliser le terme « petite voix » pour parler de notre instinct, de ce petit guide tout au fond de notre ventre qui essaie tant bien que mal de nous guider vers nos besoins et ce qui est bon pour nous.
Pour la « petite voix » de ma chanson, je parle de l’autre « voix », celle qui se situe plus haut dans la tête, celle qui nous brouille l’audition tant elle est bruyante et malveillante, celle qui nous rabaisse et nous fait croire que nous n’y arriverons pas.
Mélissende
Tu m’a confié que cette petite voix t’a beaucoup tyrannisée : que te disait-elle ?
Pendant de longues années je me suis comme battue avec cette voix et ces tonnes d’injonctions.
Elle était là à chaque pas qui trébuche pour m’humilier d’avantage, me dire face au miroir à quel point je ne suis pas jolie, jusqu’à en déformer aussi l’idée de mon reflet.
mélissende
Globalement elle se réfère souvent au mérite, et pense que quoi je fasse n’est jamais à la bonne hauteur.
A quelle moment as-tu décidé de t’en libérer ?
J’ai décidé de m’en libérer quand j’ai compris qu’elle dictait toute ma vie, que j’étais épuisée de répondre à toutes ses injonctions, et que surtout il était impossible de gagner un peu d’amour de cette petite voix.
J’ai appris à l’écouter en me faisant aider.
mélissende
Quelles sont tes techniques personnelles pour t’en préserver au quotidien, voire des livres qui t’ont aidée ?
Oui, il y a deux livres que j’ai lu et relu qui m’ont beaucoup aidés au début : Imparfaits, libres et heureux de Christophe André et Les vertus de l’échec de Charles Pépin. Dans ces deux livres (de développement personnel), il est question de porter un autre regard sur ce qu’on appelle « un échec » et également sur l’idée de « perfection » à laquelle mes croyances étaient attachées pour me faire croire que je serai davantage aimée. Changer ces définitions, comprendre d’où elles viennent (avec l’aide d’un professionnel), c’est sont selon moi les meilleurs clés.
La dernière fois que tu n’as pas écouté cette petite voix, c’était quand ?
Pendant cette interview ! (rires) Ne pas l’écouter sur l’idée que ce que je développe ne sera pas intéressant ou trop intime.
J’ai bien compris que quoi que je fasse, c’était jamais assez ou alors beaucoup trop pour « elle » , alors je cultive tant bien que mal l’espace du milieu, bien plus calme et raisonnable
MéLissende