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Nouvelle érotique « La cambrioleuse délicate » de Fabien Muller – Chapitre 6

Vous l’attendiez, elle est de retour : la nouvelle érotique de l’été à dévorer sous le parasol, sous vos draps ou à l’abri d’un arbre… que vous soyez en vacances ou au bureau ! Cette année encore, l’auteur Fabien Muller (qu’on adore) revient avec une nouvelle exclusive en 7 chapitres ultra courts écrite spécialement pour vous . Prête à découvrir « La cambrioleuse délicate » ?

Pour celles qui auraient manqué les premiers chapitres…

Chapitre 1 – à lire ici

Chapitre 2 – à lire ici

Chapitre 3 – à lire ici

Chapitre 4 – à lire ici

Chapitre 5 – à lire ici

Chapitre 6

Illustrations @pimentmartin

Sa chevelure sombre dégringole en cascade le long de son dos. Je suis à la fois envahi par l’émotion de la découvrir, nue, et la sensation enveloppante d’être en zone de confort, certain du chemin que je vais emprunter. La question de savoir si je la connais à cet instant précis ne me traverse pas l’esprit, elle a toujours été là et j’ai toujours été à ses côtés.

Elle se retourne subitement et je m’aperçois que je suis torse nu, comme elle, simplement vêtu d’un jogging informe qui ne cache rien de mon excitation.

Je suis hypnotisé par la courbe de ses seins, tandis que ses mains glissent le long de mon abdomen et baisse mon pantalon qui n’en demandait pas tant.

Mon sexe se dresse vers le ciel et elle le saisit d’une de ses mains, laissant sa langue courir à la naissance de ma verge. Elle se rapproche de moi et s’accroupit le long de mon corps. Je cherche son sexe avec mes doigts et trouve son orifice trempé. Lorsque sa bouche remonte jusqu’à mon gland et qu’il disparaît derrière ses lèvres rouges, je sens que je suis sur le point d’exploser…

Une alarme se mit à retentir au loin. J’ouvris un œil, le sexe toujours en position de faire exploser les coutures de mon caleçon. 

Les secondes s’égrenèrent, immobiles et silencieuses, puis la sensation onirique s’évanouit, laissant place à la réalité. Mon regard croisa mon laptop, ouvert devant moi.

Les quelques minutes qui précédèrent mon assoupissement me revinrent petit à petit : je m’étais endormi après avoir saisi mon ordinateur – qui s’était laissé faire – et avoir tenté mentalement de retrouver toutes les informations que ma mémoire avait photographiées au commissariat.

Je relus ce que j’avais tapé, tout en me massant la nuque, un peu raide.

Etrangement, les dernières phrases écrites sonnaient étrangement, comme si elles avaient été écrites par quelqu’un d’autre. Je devais être en train de m’endormir, coincé entre deux mondes. Les deux mots qui clôturaient cet exercice m’interpellèrent. J’avais écrit « géographie virtuelle ». Qu’est-ce que cela pouvait bien vouloir dire ?

J’entrepris de reconstituer les points que j’avais aperçus sur une carte. Après plusieurs dizaines de minutes d’intense concentration, j’étudiais la répartition de tous ces points directement issus de mon cerveau. De multiples post-it agrémentaient l’écran et un programme d’analyse poussé de mon invention tentait de trouver un lien entre ces différents éléments. Il croisait les données en long, en large, en travers et en trois dimensions afin d’arriver à une conclusion sans ambiguïté ou à de simples conjectures. Je décidai de me connecter en parallèle avec une base de données d’un parfumeur quelconque que j’avais récemment piraté. 

Ces calculs qui m’échappaient me procuraient un étrange sentiment de bien-être.

Je somnolai de nouveau lorsque mon ordinateur indiqua qu’il avait trouvé une correspondance ou pour être plus précis une sorte de pattern

En effet, chaque appartement « vandalisé » était au centre exact des arrondissements parisiens et les dates des méfaits formaient une suite arithmétique des plus banales. L’inférence informatique avait vaincu cette énigme qui me semblait désormais évidente.

La conclusion de mon laptop était sans appel : le prochain larcin aurait lieu samedi soir prochain en plein centre du 1er arrondissement. 

J’allais finalement peut-être avoir ma vengeance sur tous les autres samedis de la création.

***

Elle était là. À dix mètres de moi (à peine). J’étais tétanisé par l’évènement. L’enjeu me terrifiait. Mon corps était sur le point de m’abandonner et de prendre un billet aller pour les Caraïbes. 

Je ne bougeais pas d’une narine, qui pourtant humait son odeur d’amande à pleine capacité. J’étais à la limite de l’overdose. Je savais que si je m’approchais plus, le shoot pourrait m’être fatal. 

J’entrepris, avec une pointe de regret, de la suivre à distance respectable (soit une vingtaine de narines). Elle se faufilait dans la nuit, toute de noir vêtue, et je déambulais maladroitement dans son sillage, excité par la promesse de ses effluves, renversant divers ustensiles urbains. Pour tout dire, j’espérais la prendre en fragrant délit.

Au-delà du caractère naturellement emprunté de mon corps, je notai que mes sens étaient perturbés, quelque chose clochait, néanmoins je n’arrivais pas à savoir quoi exactement. Une sensation de déjà-vu m’assaillait.

Arrivée à proximité d’un large building haussmannien, elle s’arrêta et jeta quelques œillades aux alentours. Bien caché derrière un bac de tri, je tentai de masquer le boucan incroyable que mon myocarde faisait, tentant probablement d’envoyer quelques signaux en morse à la cambrioleuse. Celle-ci monta par l’échelle extérieure de ce bâtiment relativement haut avec la dextérité d’une panthère et stoppa son effort félin au troisième étage. Elle semblait désormais ne plus prêter aucune attention à ce qui se passait autour d’elle, ce qui m’arrangea compte tenu du bordel que je faisais en tentant d’être discret.

Elle pénétra dans un appartement puis disparut de ma vue. 

J’attendis cinq minutes puis montai à mon tour avec la souplesse d’une loutre. J’entrai par la fenêtre grande ouverte (comme une loutre à la poste). La pièce était entièrement plongée dans l’obscurité. Je mis un pied sur le parquet. Puis un deuxième. N’ayant pas de troisième pied à faire entrer, j’avançai doucement.

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Le chapitre 7 est disponible ici !

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