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Tendance des Parfums de peau – Comment choisir le sien ?

Dans l’univers des parfums, chaque printemps voit éclore un nombre important de lancements, sur les 2000 environ (sic !) que compte l’industrie par an. Cette année, une tendance perce en particulier : celle des parfums dits « de peau », associés à la couleur nude, à la lingerie et à une certaine idée épurée et sensuelle de la féminité. Décryptage olfactif de cette tendance pour vous aider à vous y retrouver, et qui sait, choisir une nouvelle fragrance pour démarrer la saison en beauté ?

Le parfum et la peau : « je t’aime, moi non plus »

L’histoire du parfum

Contrairement aux apparences qui associeraient le parfum et la peau comme une évidence, il a fallu un moment avant que ces deux-là ne se rencontrent réellement. Jusqu’au 17e siècle, le parfum avait en effet des fonctions pratiques comme attirer la bienveillance divine (avec l’encens notamment), soigner ou éloigner les maladies (par frictions de muscs ou de racines), mais il était par ailleurs considéré comme un « instrument du diable » dans son usage purement récréatif par l’Europe très catholique du Moyen-Âge. Ce n’est qu’avec la création de l’Eau de Cologne aux alentours de 1720 associée à un recul de l’hygiène (? mais vrai, on se lavait moins à la cour de Louis XV qu’à la Renaissance…) que parfumer son corps comme ses vêtements et ses accessoires devint un geste quotidien. Les progrès de la distillation permirent ensuite au parfum de se démocratiser au milieu du siècle suivant et à Grasse de devenir la capitale mondiale de ce nouveau business florissant.

Ses déclinaisons féminines

Les tendances se sont ensuite enchaînées au rythme de l’histoire et des évolutions de la société, avec un parallèle intéressant concernant les parfums féminins : les grandes périodes d’affirmation de la femme (années 20 avec la disparition du corset, années 80 avec les l’apparition des épaulettes ? ) sont associées à des parfums capiteux au sillage très marqué, comme le bien-nommé Parfum de Peau de Claude Montana (1986) tandis que les périodes plus « gender fluid » et moins revendicatives donnent naissance à des parfums plus frais et discrets, le plus célèbre étant CK One de Calvin Klein (1994).

La tendance du parfum de peau

Entre des ces deux extrêmes, on trouve la tendance « parfums de peau – parfums lingerie » qui a aujourd’hui envahi nos rayons, à côté du make-up nude et de la mode des robes fluides auxquels elle s’associe parfaitement (c’est tellement bien fait exprès pour qu’on achète le tout d’un coup !). Décryptage des trois scénarios olfactifs du printemps, à vous de voir dans lequel vous voulez jouer…

 

Avec moi dans mes draps, le parfum « floriental »

Laeticia

On se souvient de la très belle et sensuelle campagne mettant en scène Laetitia Casta pour le lancement de L’Extase de Nina Ricci en 2015. Loin de l’image d’innocence véhiculée par ses best-sellers passés comme Nina (2006) ou L’Air du Temps (1948), la marque avait frappé fort en lançant un parfum à la féminité résolument affirmée et dénudée. La composition florale-orientale (dite « florientale ») était à l’avenant : un bouquet fin et délicat de roses posé sur un accord de fond musqué (Benjoin du Siam, Cèdre de Virginie, Ambre et Musc). La campagne comme la fragrance invitaient à une féminité charnelle, libérée de toute contrainte, même de l’homme qui n’apparaît pas entre les draps de satin… Caliente et efficace, puisque la gamme s’agrandit aujourd’hui d’une Eau de Toilette plus légère prénommée Rose Extase, au flacon plus simple et plus rose, qui pourra notamment séduire les plus jeunes.

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Dans le même esprit, vous aimerez aussi :

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  • for her fleur de musc de Narciso Rodriguez, une variation très éloignée mais intéressante du cultissime for her (fleurs blanches et muscs, encore un flacon rose !)
  • Lazy Sunday Morning, collection Replica, de Maison Margiela parfums, pour les plus exigeantes qui aiment dégager un sillage unique, le mix fleurs blanches – muscs est ici agrémenté d’une note de tête fraîche et fruitée (poire et muguet) qui allège l’ensemble. Parfait pour l’été !

La chair de la rose, ou le parfum « surfloral »

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Contrairement aux fragrances « draps froissés » qui renvoient à l’intimité, cette deuxième famille de parfums de peau s’assume « hot » et fort. À l’image d’une robe Haute Couture, leur sillage scintille de mille facettes florales qui se veulent aussi douces que la caresse du tissu sur la peau nue. La variation la plus en vogue sur ce thème est Si, de Giorgio Armani, dont l’Eau de Toilette édition limitée Si Rose Signature fait la part belle à la reine des fleurs (Rose de Mai et Rose de Turquie) tout comme le flacon nude et noir qui s’entoure d’un tissu rose tendre pour rappeler l’aspect couture de la fragrance. Une jolie variation d’un parfum à succès, parfaite pour une femme qui voit (et sent) la vie en rose.

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Vous aimerez aussi :

juliette

  • Rose Couture d’Elie Saab, qui allie le Nectar de Rose à la Fleur d’Oranger et au Jasmin, pour un sillage très féminin.
  • Miss Charming de Juliette has a gun, où la Rose du Maroc combinée à la fraise et au leetchi se révèle plus mutine qu’il n’y paraît…

 

Fille de l’air, ou le parfum « hespéridé » ultra-frais

Courrèges

Cette dernière famille des parfums de peau se distingue par un shoot olfactif de fraîcheur, souvent obtenu grâce à une combinaison fruitée d’hespéridés (orange, citron, bergamote) qui ramène à l’enfance et à la simplicité, sans marquer forcément une féminité. L’Eau Hyper Fraîche de Courrèges, qui est mixte, illustre parfaitement cette tendance puisqu’elle associe bergamote, mandarine et citron en notes de tête à du petit grain, de la menthe et du jasmin en note de cœur pour une double dose de fraîcheur, tandis que les notes de fond (cèdre, patchouli, mousse) apportent une jolie touche verte finale. Pour celles qui aiment s’envoler de bon matin avec un parfum qui sent juste ce qu’il faut, comme un deuxième savon sur la peau.

Vous aimerez aussi :

bonpoint

  • Eau Fraîche de Bonpoint, une composition originale autour de la mandarine et de la fleur d’oranger ornées de basilic et de menthe.
  • Oranges and lemons say the bells of St Clement’s de Heeley crée un nouveau classique anglais avec l’addition d’Earl Grey, d’Ylang Ylang et de Vetiver aux notes d’agrumes habituelles (Citron, Bergamote, Mandarine). Poétique et surprenant.
Visuel cover @ysé.
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