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Parole de sorcière avec Katia Bougchiche

Katia-Bougchiche-parole-de-sorcière-le-prescripteur-crédit photo solenne jakovsky

Croiser la route de Katia Bougchiche marque toujours un tournant dans notre conception du monde : parce que Katia chamboule, interroge nos schémas de pensées, nous invite à regarder à l’intérieur de nous-même, à croire aux sorcières, à révéler celle que nous sommes…

Cette psychothérapeute, guérisseuse et femme médecine initiée aux traditions chamaniques amazoniennes et amérindiennes, a fondé une école d’initiation aux chakras, aux oracles, aux cycles et à la magie lunaires pour accompagner les femmes sur la voie du féminin sacré. Elle nous raconte son parcours personnel qui l’a mené à la découverte de ses pouvoirs et nous confie quelques rituels pour s’initier à notre magie intérieure…

Qui es-tu Katia ? Comment te définirais-tu ?

Je suis une femme ! C’est la première chose. Une femme passionnée par les sciences ésotériques, par la compréhension de l’humain et tout ce qui touche à l’invisible. Je suis à la recherche de mon pouvoir le plus intime et unique. Mon métier – psychologue, énergéticienne, autrice – est une manière très terrienne d’exprimer qui je suis en vérité.

Tu es d’origine kabyle par tes deux parents et tu as été bercée par des histoires de magies…

Dans l’enfance, j’ai été bercée par la magie des mots. Mes parents étaient dans l’enseignement et mon père me racontait des contes kabyles. J’ai été forgée par ces histoires d’héros et héroïnes. Dans les contes, il y a beaucoup de surnaturel, de magie… j’ai été fascinée par le conte comme outil magistral pour se transformer, pour comprendre comment on peut se révéler à soi-même et emmener les autres dans une autre dimension. La culture kabyle est une culture de tradition orale qui suinte de magie blanche et noire. Mon père m’a énormément transmis les histoires de mon village, parfois difficiles.

J’ai réalisé que les femmes pratiquaient au quotidien la magie, mais que cela restait très tabou. J’ai mis du temps à en parler. Tout cela m’a amenée à me poser la question du pouvoir de la femme : comment il peut être utilisé pour prendre le pouvoir sur l’autre, ou pour être dans la guérison et l’accompagnement.

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur
Crédit photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Quel message souhaites-tu fondamentalement partager dans ta pratique de la magie ?

Grâce à mon histoire personnelle, et le travail avec ma grand-mère paternelle, je suis allée regarder de plus près ces pratiques magiques et j’ai découvert mon propre pouvoir de femme. C’est aujourd’hui ce que je partage, en ayant à cœur de donner des garde-fous.

Il ne faut pas tomber dans l’égo spirituel, ni dans trop de légèreté. Le pouvoir est une jouissance mais aussi une grande responsabilité.

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur

Tu parles d’un tabou du pouvoir féminin, qu’entends-tu par-là ?

Depuis 2500 ans, nous vivons dans une ère patriarcale où l’on a muselé les femmes. Les hommes ont jugé nos pratiques malsaines, démoniaques et répréhensibles. Le pouvoir de la femme leur fait peur. Le masculin, plus rationnel, ne le comprend pas. C’est un énorme tabou qui est en train d’être levé : nous vivons dans un temps de révélation du pouvoir féminin.

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur
Crédit photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Un voyage a été déterminant dans la découverte de ta puissance. Peux-tu nous le raconter ?

Il y a eu de nombreux voyages, notamment ceux au Pérou où j’ai vécu des expériences chamaniques. En Occident, l’approche de la guérison de la psyché et de la médecine est très rationnelle :  ce qui a été à l’origine de mes voyages, c’est cette envie d’aller à la rencontre de guérisseurs qui ont une approche plus globale, plus holistique. Ce dont on commence à beaucoup plus parler aujourd’hui.

En quoi le chamanisme a été une révélation pour toi ?

Après mes expérience chamaniques, je ne pouvais plus douter de l’invisible, de tout ce pouvoir qui imprègne la création. J’ai rencontré le monde des esprits, le monde de la magie, la matière animée, l’énergie du monde animal et végétal…

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur

Ces expériences ont été de l’ordre du cataclysme car elles renvoient toujours à soi. J’ai été confrontée à mes souffrances, j’ai commencé un gros travail de nettoyage. En rentrant dans le chamanisme, je me suis rendu compte que je n’étais pas dans mon chemin. J’ai réalisé que je ne me connaissais pas, que j’étais déconnectée de qui j’étais. Tout ce que j’avais été jusque-là était une personnalité factice. J’ai mis deux ans à m’en remettre, j’avais le sentiment d’être maudite. Et puis je suis partie de cette culture de la fatalité pour me dire que j’avais la possibilité d’ouvrir de nouvelles possibilités.

En 2011, tu as reçu d’un chaman le nom de Femme Médecine… Comment l’as-tu vécu ?

J’ai rencontré un chaman au Dakota qui m’a donné le nom de Femme Médecine. J’ai réalisé que j’étais une sorcière qui pouvait transformer l’ombre en lumière.

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur

Ce que j’avais pris pour une malédiction est devenue une bénédiction, car je pouvais transmettre, être une voix de l’invisible. Aujourd’hui, j’assume d’être une voix des mystères et des ombres. Cette expérience a créé une rupture unique dans ma vie : j’étais terrifiée, j’avais peur de mettre le nom de « sorcière » sur mon livre… et quand j’ai enfin assumé cet enseignement de sorcière, j’ai commencé à être dans la lumière.

Crédit photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

A quel moment as-tu décidé de transmettre à ton tour ton savoir aux autres femmes ?

Après avoir été nommée, je suis rentrée à New York et j’ai fait un rêve où j’animais des cercles de femmes. J’avais 32 ans. J’ai commencé à réunir des femmes autour de moi pour ouvrir un espace de rituel, de prière. Je leur proposais de mettre au centre du cercle nos vulnérabilités. Nous sommes entrées dans une écoute bienveillante entre sœurs, dans la médecine de la parole. Et puis la magie a opéré : des femmes qui ne se connaissaient pas se sont confiées. C’est une expérience universelle. Je me suis aperçue que je savais faire : je savais ouvrir un cercle de parole, permettre à chacune de déposer sans fuir. Le collectif est intrinsèquement guérisseur. Les cercles de femmes sont devenus un thème central pour moi. J’ai ensuite commencé à transmettre aux hommes. J’ai été formé aux chakras.

Les premières pratiques de sorcières, c’est apprendre à écouter et à recevoir l’énergie des autres.  

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur

De plus en plus de femmes cherchent aujourd’hui à se reconnecter à leur féminin sacré. Quelles portes leur proposes-tu de pousser ?

J’invite à contacter le pouvoir du dedans qui naît du deuil d’avoir de l’impact sur les autres, pour plutôt se rencontrer et se métamorphoser grâce à son propre pouvoir. Mais il faut savoir que l’un des premiers paradoxes de la vie, c’est que lorsque l’on fait le deuil de l’influence sur les autres, on les influence. Quand on lâche l’idée de dominer et de pouvoir, on devient puissante. C’est en accueillant son ombre, qu’on entre dans la lumière. Je propose donc une voie d’introspection, de recentrage et d’accouchement de son propre pouvoir. Cela nécessite d’accepter qui nous sommes et connaître nos propres désirs. C’est le travail de toute une vie d’émancipation et de libération.

Crédit photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Peux-tu donner 3 grands axes sur lesquels nous pouvons chacune travailler pour s’ouvrir à notre pouvoir ?

  • Découvrir, honorer et s’appuyer sur son animal totem, car il nous reconnecte à nos instincts. Il nous donne la nature de notre pouvoir. J’ai écrit un livre à ce sujet l’année dernière, Créez une alliance avec vos animaux totem , pour partir à sa rencontre et découvrir ses forces.  Un animal totem est un animal qui habite nos muscles et nos os dont la symbolique correspond à notre propre nature, à nos désirs, à notre dimension animale. On ne choisit pas son animal totem, c’est lui qui nous choisit. On l’appelle aussi « animal de pouvoir ». Pour les chamans, rencontrer son animal totem est une médecine puissante : vous prenez confiance en votre instinct, vous êtes plus assurée et ferme dans vos choix.
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Créez une alliance avec vos animaux totem, Katia Bougchiche, éditions Leduc (18,90€)

  • Nous remettre dans notre nature cyclique (quand cela est possible) pour observer nos cycles menstruelles.
  • Ecouter notre intuition en notant nos rêves. En les écrivant, on commence à ressentir et recevoir des messages.

Peux-tu nous confier un rituel simple et accessible pour celles qui sont en recherche ?

Pour questionner ses songes, je recommande le rituel du verre d’eau. Tu prends un verre d’eau (ou un verre de tisane d’armoise, une plante sorcière) et tu poses l’intention de te souvenir de tes rêves. Tu bois ce verre d’eau avant de dormir. Le premier soir, cela peut être assez décourageant, mais il faut persévérer. Au réveil, il faut absolument noter ses rêves. S’en souvenir est une richesse inouïe : Freud disait c’est la voie royale vers l’inconscience et que cela reconnecte à soi-même. On rêve toutes les nuits de messages pour guérir et évoluer. Cela permet de pouvoir être autonome dans sa guérison et son évolution. Les rêves apportent la guidance. On peut être complètement autonome dans son chemin de vie quand on appris à écouter ses rêves.

Quel rituel recommandes-tu pour gour gagner confiance en soi ?

Il faut voir la confiance comme un muscle.

Un rituel en lui-même ne suffit pas pour se donner confiance, ce sont plutôt les passages à l’acte qui en découlent ! Je suggère pour cela de contacter son animal totem pour s’appuyer sur ses ressources et passer à l’acte.

Katia Bougchiche pour Le Prescripteur

Gagner confiance ne se fait pas en quelques rituels, c’est un chemin sur lequel peut vous accompagner et vous guider votre animal totem. 

Il existe plusieurs façons de découvrir et rencontrer son animal totem. Le plus important, c’est d’être déterminé car nous avons cette capacité de lui demander de se révéler à nous. Nous pouvons lui demander de nous habiter encore plus selon les expériences que nous traversons.

  • Le découvrir par l’enfance : quand vous étiez enfant, quel était votre animal préféré ? Celui que vous aimiez dessiner spontanément ?
  • Le découvrir en balade : lors d’une balade en pleine nature, quel animal rencontrez-vous souvent ou vous fascine tout particulièrement ?
  • Le découvrir par le rêve : le soir, avant de vous coucher, fermez les yeux. Laissez vos pensées défiler puis exprimez le souhait de rencontrer votre animal totem en rêve. 
Crédit photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

Quelques exemples d’animaux totem…

  • Le totem du Loup

Ses dons : la compassion, la tendresse, la créativité, la loyauté, le goût de la rêverie, l’altruisme, l’imagination. Ses mises en garde contre : l’indécision, la paresse, le manque de volonté, le goût de la fuite, le manque de responsabilité.

  • Le totem du Hibou

Ses dons : le sens de la justice, la droiture, la sagesse, l’optimisme, l’épicurisme, le goût pour la liberté et l’indépendance. Ses mises en garde contre : l’intolérance, la fierté, la négligence, l’instabilité, le manque de tact.

  • Le totem de la Loutre

Ses dons : la créativité, la gaieté, l’humour, la curiosité, l’honnêteté, l’inventivité, l’humanisme. Ses mises en garde contre : un côté rebelle et transgressif pas toujours utilisé à bon escient, l’excentricité, l’imprévisibilité, l’intransigeance.

  • Le totem de l’Ours

Ses dons : l’ardeur au travail, l’efficacité, la droiture, le goût de la précision, la discrétion, la modestie, l’analyse. Ses mises en garde contre : le sens critique systématique, le perfectionnisme, l’anxiété, le repli sur soi, le mutisme.

Pour en savoir plus sur l’univers et les enseignements de Katia Bougchiche :

Katia Bougchiche propose des retraites pour s’initier et vivre une expérience profondément transformatrice. Consultez les thèmes des retraites et les dates à venir !

A glisser dans votre bibliothèque :

Femme Souveraine, éditions Leduc Pratique – Crédit photo – Solenne Jakovsky pour Le Prescripteur

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