Le printemps venant à peine de sonner le glas des froides (et longues) journées d’hiver, je me surprends à vouloir faire peau neuve, c’est-à-dire renouveler ma garde-robe. Soyons honnêtes, cette pulsion d’un nouveau « moi » intervient de manière régulière à chaque changement de saison, en fait (ne me jugez pas).
Cela étant dit, un minimum d’introspection m’amène à l’interrogation suivante : est-ce la faute d’Instagram ? Celles (et ceux?) qui me suivent sur les réseaux sociaux savent peut-être que j’exerce la profession (car oui, c’est une profession) d’influenceuse. Ce métier, combiné à celui de journaliste de mode, a éveillé chez moi une sorte de déformation professionnelle qui consiste à naviguer sur Instagram pendant des heures à la recherche de nouveaux créateurs. Et le problème est bien là : je ne fais pas que chercher, très souvent, je trouve. Je ne saurais dire s’il y en a des centaines ; peut-être que dans mon cas, l’algorithme du géant californien ne met sur ma route virtuelle qu’une poignée de jeunes marques. Qu’elles soient néo-zélandaises, polonaises, danoises ou américaines, je finis toujours par m’y retrouver (et par commander).
La preuve en est avec mon look du jour : je porte une robe et un top de la marque néo-zélandaise, justement, Paris Georgia, des sandales By Far (venues directement de Bulgarie) et un sac Staud (firme américaine découverte sur « insta » il y a deux ans, soit une éternité sur l’échelle d’Internet). On peut donc se vêtir en marques d’Instagram de la tête aux pieds. A condition de ne pas avoir peur de la redondance : « ça ? Euh, c’est une petite marque d’Instagram, je ne pense pas que tu connaisses ».