Ce sont les mêmes questions chaque été, quand arrive le moment de se protéger du soleil : quel écran solaire utiliser pour ne prendre aucun risque pour ma peau et celle de mes proches, et comment préserver malgré tout mon environnement et en première ligne l’eau dans laquelle je me baigne et son écosystème ? On fait le point et vous présente notre sélection de soins solaires éco-responsables.
Des chiffres chocs :
- Tous les ans, 25000 tonnes de crèmes sont déversées dans l’océan.
- 25% de la quantité de crème appliquée sur le corps se dilue dans l’eau au bout de 20 minutes de bain.
- 4000 tonnes sont directement absorbées par les coraux.
- Les massifs coralliens meurent en 48h à leur contact (le fameux blanchissement).
- 10% sont menacés par les filtres solaires sur la Terre et 25% des espèces marines ont besoin des coraux pour subsister.
Ces dernières décennies, les massifs coralliens ont été détruits à
- 85% dans les Caraïbes
- 99% dans les Florida Keys
Sur la Grande Barrière de Corail d’Australie, un vaste blanchissement a eu lieu en mars 2022, le quatrième depuis 2016, à cause de la hausse des températures marines certes, mais aussi des crèmes solaires. Elles ont d’ailleurs été bannies de destinations touristiques telles que Palau ou certains lieux en Thaïlande.
Alors bien sûr, la pollution, la pêche outrancière et le réchauffement climatique ont aussi une responsabilité majeure dans ce constat accablant, mais les actifs chimiques que nous déversons à chaque fois que nous prenons un bain de mer, ne font qu’accentuer une situation plus que préoccupante et mieux qu’une démonstration scientifique, ces constats forcent l’urgence d’agir !
Pollution des océans par les soins solaires : qui sont les vrais responsables ?
Essentiellement les éléments chimiques présents dans certains filtres comme l’oxybenzone, mais aussi les parabènes, silicones et autres substances nocives. Au contact de l’eau, de la lumière du soleil et de l’oxygène, ces molécules utilisées dans la plupart des solaires fabriquent des quantités de substances tueuses, comme le péroxyde d’hydrogène. Il en résulte :
- Le développement d’infections qui détruisent une microalgue vivant en symbiose avec le corail et lui permettant de se développer, ce qui mène à sa mort.
- La présence d’actifs chimiques dans les tissus des mammifères marins et des poissons.
- L’inhibition de la croissance du phytoplancton.
- La présence de substances chimiques dans le sable qui empêche la nidification des tortues.
- La modification de l’ADN du corail.
- La disparition d’espèces de coraux, oursins et étoiles de mer.
- La création d’une pellicule de surface qui gêne les échanges air-eau…
Les grands groupes beauté qui s’engagent :
Xavier Ormancey, Directeur de la Recherche et Développement Eau Thermale Avène nous parle de l’engagement du groupe Pierre Fabre pour diminuer l’impact sur le milieu marin de leurs produits solaires :
Notre premier objectif est de choisir le meilleur compromis entre choix de nos filtres et protection solaire.
Nous travaillons aussi à l’augmentation de la biodégradabilité moyenne de nos formules, avec une charte de formulation pour des produits moins impactants pour le milieu aquatique, c’est-à-dire sans silicone, sans filtre solaire hydrosoluble et limitant la quantité de filtres.
Nous fabriquons également nos produits dans nos usines, certifiées ISO 14001 pour le management de l’environnement, avec des formules solaires éco-conçues et à la biodégradabilité optimisée/améliorée selon test OCDE 301b et des packagings éco-conçus. Et enfin, nous sommes partenaires et mécènes de nombreuses actions comme avec Avène et le Pur Projet.
Y’a-t-il des études qui démontrent que ces efforts paient ?
Oui, tout à fait et c’est essentiel ! Au global, sur l’écotox de nos solaires, nos marques Eau Thermale Avène, ADerma et Klorane peuvent communiquer sur leur engagement à minimiser l’impact sur le milieu marin, en s’appuyant sur des tests réalisés par l’Observatoire Océanologique de Banyuls-sur-Mer, partenaire de l’European Marine Biological Resource Center (ou des laboratoires indépendants), et ce sur 3 espèces clés de la biodiversité marine : une espèce de corail (Pocillopora Damicornis), une espèce de phytoplancton (Tetraselmis sp) et une de zooplancton (Artemia salina).
Nous finançons ces travaux de recherche menés par Sorbonne Université et le CNRS depuis 2015, pour mettre au point des techniques analytiques et tests afin de mesurer le potentiel écotoxique des filtres en concentration représentative des milieux naturels. Ces études ont démontré la non-écotoxicité de nos complexes filtrants.

Le point sur les solaires eco-responsables avec Hadrien de la marque minérale, naturelle et Bio Niu :
Qu’est-ce qu’une crème solaire non-polluante ?
Une crème solaire non-polluante… n’existe pas ! C’est l’un de nos plus gros combats avec NIU, sortir du greenwashing et des discours comme « Produit bon pour les océans », « sans impact sur la vie marine », etc.
Hadrien, co-fondateur de NIU
L’action la plus simple, comme poser un pied dans l’eau, a un impact. On vient forcément perturber une niche écologique équilibrée ! Le vrai challenge est de réduire cet impact au minimum, pour perturber le moins possible la nature. Et c’est sur ça que nous travaillons avec NIU, à apprendre aux gens que l’impact 0 n’existe pas, et les aider à réduire cet impact au mieux.
Hadrien, où en est-on en matière de recherche sur les formules de produits solaires ocean-friendly ?
Pour l’aspect ocean friendly, la réponse d’avant résume bien la situation !
Pour pallier cette situation et faire vivre nos valeurs, Corentin et moi-même sommes associés avec d’autres personnes engagées pour fonder Octop’us, une ONG spécialisée dans la protection des océans. Et n’importe quel client de NIU peut adhérer et venir nous aider à nettoyer les plages ou lutter contre les marées noires ! C’est notre façon d’être transparents et permettre à chacun de s’engager avec nous.
A-t-on réussi à obtenir une sensorialité intéressante dans ces nouvelles textures ?
Ces textures sont obligatoirement différentes des crèmes classiques. C’est un peu le prix à payer pour sauvegarder sa santé ! Malgré ça, nous avons réussi à obtenir des textures fluides, et faciles à étaler.
A-t-on une idée du pourcentage de vente de solaires « clean » versus les classiques ?
Au niveau des ventes, l’écart est encore malheureusement trop grand… mais on y travaille, et on est en train de prendre de plus en plus de parts de marché !
Utiliser des produits solaires éco-responsables : une question de bon sens et de santé !
On ne peut pas se priver de protection solaire, en revanche, on peut aimer les solaires qui aiment les océans et toutes leurs faunes, et participer ainsi au mieux à leur préservation !
Notre conseil : en changeant de produits, on doit aussi adapter nos gestes. Parce que les textures ne sont pas vraiment les mêmes, pour que la protection soit optimale, il faut veiller à suivre des principes d’application comme celui d’appliquer de petites doses bien homogènes, suffisantes et en faisant bien pénétrer la matière en massant.

Notre sélections de soins solaire éco-responsables :

