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Nouvelle érotique – « A l’ombre des oliviers » – Chapitre 4

Vous l’attendiez, elle est de retour : la nouvelle érotique de l’été à dévorer sous le parasol, sous vos draps ou à l’abri d’un arbre… que vous soyez en vacances ou au bureau ! Cette année encore, l’auteur Fabien Muller revient avec une nouvelle exclusive en 4 chapitres ultra courts écrite spécialement pour vous. Prête à découvrir « A l’ombre des Oliviers » ? On vous révèle aujourd’hui le chapitre 4…

Vous avez manqué un chapitre ? Retrouvez toute la nouvelle érotique « A l’ombre des oliviers ».

Texte « A l’ombre des oliviers » de Fabien Muller – Illustrations de Léa Taillefert pour Le Prescripteur

A l’ombre des Oliviers – Chapitre 4 (nouvelle érotique)

Je suis dans un endroit sombre. Inconnu.

Cela me fait penser à une sorte de parfumerie, je ne sais pas pourquoi. Ou plutôt si, je sais. De vagues souvenirs d’une vie où je vivais dans un centre-ville remontent à la surface de ma conscience. Pas de voitures. Des gens qui marchent. Voilà, cela me rappelle ces parfumeries de rue piétonne dans lesquelles on pénètre pour une expérience sensorielle déroutante pour nous, les sensibles du nez.


Etrangement, pourtant, il n’y a qu’une seule odeur. En tout cas, je n’en distingue qu’une. Entêtante. Cette odeur douce et amère, comme de l’amande écrasée.


Je sens un courant d’air léger au niveau du sol.
Je baisse la tête vers mes jambes et constate que je suis dépourvue de vêtements sous la culotte. Je me trimballe donc à moitié nue dans cette parfumerie sans âme mais à l’odeur ensorcelante.
Je suis seule, rien ne vient perturber ma déambulation.
Je m’attarde devant certains produits et ne comprends même pas à quelle partie du corps ils sont censés se rapporter. Je ne saurais dire s’il s’agit de maquillage ou de gel douche. Ce sont des flacons qui ne me procurent aucune ivresse.
Soudain, un bruit. Net quoiqu’un peu sourd. Au fond du magasin, dans l’obscurité. Loin des néons rassurants et impersonnels des étalages devant lesquels je me tiens.
De manière imperceptible je glisse. La source de ce bruit semble m’attirer et je ne peux lutter contre mon propre mouvement.
Plus je m’approche du fond du magasin, plus l’odeur m’envahit. Je suis partagée entre peur et excitation.
Et puis soudain, il est là.
Affairé derrière une caisse. Il plie et déplie des habits qu’il tente de faire tenir dans de minuscules boîtes en carton. Cependant, aucun pliage ne semble convenir et il se remet à l’ouvrage inlassablement.
J’arrive devant lui et n’ose faire aucun bruit. Je suis à la limite de l’overdose visuelle et olfactive. Il est d’une beauté étourdissante.
Subitement, il s’arrête, prend conscience de ma présence et relève la tête.

— Ah, c’est toi.

— Oui, dis-je comme si je venais de le quitter pour aller à la boulangerie acheter une baguette pas trop cuite.

— Je crois que je ne vais pas y arriver, dit-il simplement en poussant les boîtes en carton.

— Ce n’est pas grave, rétorqué-je.

— Viens, me dit-il finalement en m’invitant à le suivre.

Puis nous montons un escalier. Qui n’est ni tout à fait le même, ni tout à fait autre. Un escalier plongé dans la pénombre et qui ne se dévoile pas.
Sans que je me voie pénétrer à travers une quelconque porte, je suis sur un lit avec lui. Il se défait de ses vêtements, lentement puis m’autorise à faire de même d’un regard. Je me sens maladroite et ma tête reste coincée dans mon pull. Alors que je n’avais pas de pantalon, ni de jupe, il y a deux minutes, je me retrouve à me battre avec ma ceinture qui a décidé de ne pas se laisser faire, là, maintenant.
Il commence à me caresser la poitrine et c’est comme s’il m’effeuillait à chacun de ses gestes d’une infinie douceur. Dès que ses mains quittent mon corps, un vêtement semble disparaître comme par magie. Assez vite, je suis nue. Je le regarde et son corps m’est révélé, intense et vivant.
Il m’invite à le toucher, délicatement, au ralenti. Nous nous effleurons dans une danse sensuelle et ensorcelante. J’ai le sentiment que nous sommes pris dans un tourbillon de volupté, sa bouche est sur moi, partout, la mienne explore sa peau. Comme si chaque centimètre carré de son épiderme devait me révéler tous ses secrets.
A un moment, je ferme les yeux.
Quand je les ouvre, tout a disparu.
Même l’odeur d’amande n’est plus qu’un vague souvenir.


Je me réveille. Hagarde.
Voilà que je mets à rêver de mon bel italien. Cela ne va vraiment pas bien. L’air des Pouilles est en train de m’ensorceler à n’en point douter.
Je m’extirpe de mes draps, baignés de sueur et me dirige vers la cuisine. Un café me sortira peut-être de ce sortilège, me dis-je en lançant le gaz et en tassant le café à l’endroit prévu à cet effet.


Je regarde par la lucarne qui permet à la lumière du jour de pénétrer dans cette partie de la cuisine et m’approche du gaz quand je suis surprise par un gros insecte qui se pose sur mon bras. Par pur réflexe, je fais un large mouvement de bras pour m’en débarrasser et la manche de mon ample chemise de nuit s’enflamme au contact du feu de la gazinière. Paniquée, j’enlève mon vêtement et le jette en direction de l’évier, mais il atterrit directement sur le rideau de gauche de la cuisine qui s’embrase à son tour.
Une fumée noire se met à se répandre, ce qui déclenche une alarme au volume assourdissant dans le trullo. Incroyable, il n’y a pas d’eau potable mais il y a une alarme incendie.


Je me saisis d’une grosse bassine qui trône sous l’évier et me précipite dans la salle de bains pour la remplir dans la douche italienne, assaillie par le bruit strident de l’alarme et la fumée qui se répand dans l’ensemble du trullo. Lorsque je reviens dans la cuisine, les deux rideaux sont touchés. Je regarde l’eau dans ma bassine, peu certaines de la façon de procéder, sentant subitement la panique prendre possession de mon corps.
Et tout à coup, au milieu d’un nuage de fumée, une apparition.


D’un geste sûr, il attrape deux bouts de bois qui traînent sous un meuble et s’en sert pour arracher les deux rideaux qu’il jette dans l’immense évier en pierre. Se faisant, je vois son t-shirt qui commence à s’enflammer.
Sans réfléchir, et par pur réflexe, je jette l’intégralité de l’eau de la bassine sur lui.
Tout à coup, il n’y a plus rien. Plus de flammes. Que de la fumée, de l’humidité et un immense sourire qui lui sectionne le visage en deux. L’alarme fait un bip étrange, comme un râle de fin de vie, et devient silencieuse après un dernier bip enroué.


Le tailleur d’olivier est moitié cramé, moitié humide. 100% hilare.


Subitement, il semble prendre conscience de quelque chose, met sa main devant ses yeux et flot sonore sortant de sa bouche se déverse dans la pièce.
Je me rappelle alors que je suis en culotte. Je me regarde et constate que ma poitrine est recouverte d’une sorte de charbon un peu gras, comme de la suie. Je m’approche de lui d’une démarche vive et féline et lui pose mon index sur la bouche avec autorité afin que le silence s’empare de nous.
Puis, je le pousse dehors de la paume de ma main. Il me fait face et se laisse faire. Il recule, la main toujours devant les yeux, sans appréhension aucune, comme si toute cette scène était tout à fait naturelle.
Il n’est, lui-même, vêtu que d’une moitié de t-shirt calciné.
Il arrive au bord de la piscine. Nous nous regardons un court instant. L’intensité dans son iris a changé subitement. Ses yeux brillent désormais, mais ils ne sont plus rieurs.
Je m’agrippe à lui et nous fais basculer dans l’eau. Une fois dans la piscine, je constate que nous sommes à l’endroit où nous avons de l’eau à hauteur de hanche. Je suis seins nus et il m’observe désormais sans gêne, toujours sans un mot.


Je prends alors les choses en main. Je commence par déchirer ce qui lui reste de t-shirt, puis lui asperge ses pectoraux d’eau légèrement chlorée afin d’enlever la suie qui lui recouvre une partie du torse. Je prends tout mon temps et caresse sa peau lentement, délicatement. L’aspect charbonneux disparaît avec l’eau de la piscine et je sens une toison subtile rouler sous mes doigts.
Puis, je lui saisis une de ses mains et l’invite à me laver de la même façon. Il prend soin de me caresser autour des seins, en évitant soigneusement de me toucher les tétons dans un premier temps.


A un moment où sa main s’approche dangereusement, je me glisse sous ses doigts et mon sein se retrouve sur sa paume. Le contact de ma poitrine sur ses doigts finit de m’électriser. Il se met à me caresser tout doucement, avec précaution et solennité. Je fais alors glisser son pantalon blanc désormais aussi trempé que moi le long de ses jambes. Son sexe se dresse tout droit selon un angle intéressant. Seul son gland émerge. Il est rond et luisant. Appétissant.


Je suis tellement excitée que je n’ai d’autre envie que de le sentir en moi. Je me retourne et l’invite à me soulever de ses deux bras. Il me positionne devant lui tout près et je saisis son sexe entre mes doigts. Je commence à le masturber tout d’abord doucement et je fais glisser ma culotte sur le côté afin de sentir son gland venir frotter contre mon sexe. Il durcit encore. Je m’appuie sur le bord de la piscine et je commence à l’inviter en moi puis à le faire sortir. Je sens sa propre excitation redoubler tandis que je sens son gland qui rentre, puis sort, puis rentre de nouveau, gagnant à chaque fois quelques millimètres de profondeur. Je lâche alors son sexe et il rentre complètement en moi, m’arrachant un cri de plaisir.
Il me saisit par la poitrine et me fait rebondir doucement, par ses coups de reins répétés, sur le bord de la piscine. L’eau s’agite de plus en plus autour de nous et tandis que le plaisir me submerge, j’ai la vague sensation d’être dans un jacuzzi. Je jouis dans un déluge de bulles et m’écroule sur les dalles froides.


Je ne sais pas s’il a lui-même joui ou pas, je m’en fiche éperdument, je m’allonge sur le carrelage qui entoure le trullo, m’expose, nue, au soleil et laisse le soleil de cette fin de printemps me réchauffer la peau. Tout est silencieux, le tailleur d’oliviers s’est peut-être noyé, qui sait. Tout me semble calme et lointain.


Pendant que mon esprit s’échappe, je me dis que je vais peut-être réussir à m’occuper dans les Pouilles. Surtout si la saison de la taille des oliviers s’éternise.


C’est tellement mieux quand les hommes ne parlent pas.
Ou plutôt que l’on ne comprend rien à ce qu’ils veulent nous dire.


FIN de la nouvelle érotique ! On espère qu’elle vous a plu !

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